système soviétique et système capitaliste...
Les gnafrons de l'UMP ressortent la grande peur des partageux et de l'URSS et certains lecteurs parlent de "système perverse", en le qualifiant.
Le seul problème profond que je vois, c'est que le système capitaliste, comme le système soviétique souffrent exactement des mêmes tares, pour une seule et même
raison : ils sont constitués d'êtres humains, largement coulés sur le même moule.
Quand Sarkozy nous sortait son bouclier fiscal et l'allégement des droits de successions, il ne remonte même pas aux grands anciens libéraux du 18° siècle, il est a-temporel.
Jorion pose le problème : l'accumulation conduit à la redistribution via les révolutions, qui consistent non pas comme disait benêtement Jospin "à poser des principes", mais à un massacre bien juteux des plus riches et à la redistribution générale de leurs biens.
Jorion dit "il faut penser à un autre système" parce que passé le temps de la redistribution, recommence le temps de la concentration.
Quand ce temps de la concentration arrive à un point de maturation, on recommence la révolution.
Le problème, monsieur Jorion, c'est que la plupart des penseurs l'ont bien vu, comme les conventionnels régicides, et que tous les garde-fous inventés aux cours des siècles ont aboutis à la même
concentration, parce que le "temps long", -une révolution tous les deux siècles- gomme les souvenirs des horreurs à éviter, des goinfreries malvenues au fouquet's, des mises bas médiatisées, du
spectacle général des riches...
Le tableau a été dressé il y a 2500 ans. La Chine qui avait déjà 2500 d'existence, avait une histoire, dont la doctrine confucéenne put tirer une conclusion, dans le "mandat du ciel".
Quand le mandat du ciel est retiré à la dynastie, il n'y a pas d'autre solution que le massacre.
Il suffit de regarder les belles gueules des ministres UMP : tous des "fils de...", avec la variante actuelle "fille de...", accompagné de quelques guignols "manipulateurs de symboles", sportifs, artistes, esthètes...
Quand au système communiste, toutes les tares qu'on lui attribuait, on peut les voir chez nous.
Alors, où est la différence ?
Dans les supermarchés, les employés volent, les clients volent, les fournisseurs volent, mais les dirigeants volent aussi, en se regardant dans les yeux et s'accordant 100 ans de salaires et 1000 ans de parachutes dorés, imposent des "marges arrières", et les actionnaires aussi sont des pillards, jamais satisfaits par toujours plus de dividendes, même si c'est au prix d'une distribution de bénéfice via l'endettement, ou qui met l'entreprise en péril, ou pire, par un LBO...
Nos dirigeants sont ils honnêtes, compétents, soucieux du bien public ? Sans doute pour Neuilly sur seine, où même les HLM sont attribuées avec le souci qu'on sait de mixité sociale...
Sans est ce la variante locale de "la maison du peuple dans un quartier privé..."
L'URSS est morte de son complexe militaro-industriel ? Et les USA avec leurs 1200 milliards de budgets officiel et officieux pour la "défense" (lire : budget d'agression généralisé)...
Bien entendu, il est évident que nos sociétés occidentales ont pleinement intégré la décroissance énergétique qui s'annonce. Ah non ? Ah bon !
Bien entendu, on sait aussi désormais que les budgets santé sont fait pour le bien de la population et ne servent pas à engraisser des porcs des labos pharmaceutiques et des médecins arrogants. Ah non ? Ah bon !
La comptabilité n'est plus la comptabilité, c'est la fraude généralisée...
Non, il n'y aura jamais de système parfait comme le demande Jorion. Simplement, comme à un moment il est dit dans Kaamelot, il y a un dirigeant qui a le souci des plus humbles, et non pas des tocantes bien bling-bling.
A l'époque de Louis XI, le salaire féminin atteint 7/8 du salaire masculin, et dans ces temps d'immenses inégalités, où les femmes n'étaient que du bétail, il permit, dans un clin d'oeil fabuleux à l'histoire, à celle de Beauvais "de s'habiller telles qu'elles voudraient, et de processionner avant les hommes".
Il me semble bien qu'officiellement, la république interdit toujours à celle-ci le port du pantalon...
Louis XI ne croyait pas en la naissance, se disant lui même (alors qu'il parlait de son père), probablement bâtard, mais croyait au mérite.
Le mérite en question se fait rare ces temps ci, et a cédé la place à l'hérédité des charges, comme c'est le cas -caricatural- à l'ENA.
Le système parfait n'existe pas. Ils évoluent, comme toutes les constructions humaines, ils naissent, grandissent, arrivent à maturité et meurent.
Une révolution, c'est quand le système commence à mourir...