"The Ideologist"
The Economist traite les socialistes français de "dinosaures". En réalité, le dinosaure, c'est "the Economist", arapède accroché au rocher d'un libéralisme qui ne signifie plus rien, sinon, malheurs, guerres et massacres en gestation.
Comme je l'ai déjà dit, Lénine n'est pas responsable de la révolution russe. L'économie russe s'est écroulé en 1916, l'inflation a ravagé la société, la révolution n'a eu lieu qu'après.
Comme l'a déjà dit un internaute (qualifié d'acariâtre par d'autres), la clef de la tenue de la société française, c'est la richesse immobilière et la richesse financière, et leur maintien, soutenu au delà de toute raison.
Dans l'analyse du patrimoine français global, on s'aperçoit qu'il est très important, mais que l'endettement est très important, et que les plus vertueux, sont, paradoxalement, les ménages.
Le passif financier des agents économiques autre que les ménages est effectivement très inquiétant. 18 901 milliards de passif, pour 16 403 milliards d'actifs financiers. Le particulier, lui est surtout propriétaire d'actifs immobiliers.
Fillon veut taxer les plus values immobilières, mais dans son cerveau au fonctionnement très ralenti, il ne lui vient même pas à l'idée qu'il est possible que la notion même de plus value s'évapore comme la brume matinale.
Ce qui fait la valeur immobilière, ce sont les banques. Or, elles sont très malades. Sinon à l'agonie.
Et dans un krach immobilier, ce qui fait la valeur, c'est la valeur marginale des immeubles liquidées en urgence et rachetés souvent par des gens qui financent sans emprunts, parce qu'il n'y a pas ou plus de banques pour prêter.
Dans le cadre de la crise actuelle, on peut parfaitement imaginer "une course à la liquidité et à la liquidation" des placements, pour faire face aux engagements en cours.
Bien entendu, si on rajoute au décompte du patrimoine, la retraite par répartition, on rajoute 200 000 euros de patrimoine par personne.
Mais, là aussi, l'inégalité règne en maitre, et on ne songe guère à la corriger. Une retraite par répartition, c'est, pour les 10 % les plus pauvres, moins de 10 000 euros de patrimoine rajouté, et pour les 10 % les plus riches, près de 455 000 euros.
Il faut donc se rendre à l'évidence. Pour la retraite par répartition aussi, si on avait voulu la "sauver", comme on le dit chez les UMP, on ne l'aurait pas mis à 62 ans, mais on l'aurait plafonné.
Il reste que le patrimoine des français, et le patrimoine global va subir un trou d'air important :
- l'absence de crédits va entrainer sa décrue. On peut imaginer sans peine, 80 à 90 %, surtout pour des terrains, don l'estimation est passée, de 1995 à 2005, de 570 milliards à 3047. Mais, la surface du pays n'a pas augmenté depuis.
- la crise de l'immobilier commercial et la crise industrielle va vaporiser des zones industrielles, comme elle l'a fait aux USA. Le maintien de ces capacités dans
les actifs bancaires et leur non dévalorisation a empêché de constater cet effondrement, mais la crise "wall-mart" est synonyme d'un effondrement global. Les politiques récessives et régressives
anti-sociales vont réduire encore les besoins. Les images de la ville de Detroit vont se généraliser.
On aura donc une crise "romaine" de réduction des surfaces bâties, devenues inutiles et abandonnées, des logements abandonnées, parce que paupérisées (les zones rurales ont vécues le même problème, bien que leurs populations aient essayées de les entretenir pendant des décennies, avant de les entretenir de moins en moines, et puis plus du tout).
Pour ce qui est du financier, la crise bancaire va achever le tableau. Des dettes exigibles, des rentrées... qui ne rentrent plus, et des placements qu'on va tenter de liquider au plus mauvais moment, et qui vont se volatiliser, comme on le voit dans la crise boursière, voir qu'on ne pourra plus retirer.
Les placements, les billets, n'existent que s'il y a des états. Les riches devraient s'en souvenir. Quand il n'y a plus d'états, la prime est au plus bête, au plus méchant, au plus agressif. Et le pitt-bull est plus répandu dans les banlieues qu'à Neuilly.
La prime va aussi, dans les endroits où elle existe encore, aux gens capables de s'agglomérer en milices ou gardes nationales.
Là où je ne suis pas d'accord avec Jorion, c'est que dans l'effondrement global, le métal monétaire garde une valeur. Des ateliers de frappe monétaires impériaux romains, se sont maintenus bien après 476. En Haute-Loire, ceux de Monedeyres ne se sont arrêtés qu'en 1500. Il a fallu 200 ans de chicanes royales, et 10 000 livres d'indemnités pour obtenir ce résultat.
Comme lors de la révolution russe, il n'y a plus que des valeurs d'usages, et la valeur des armes...