Transition énergétique : en traînant les pieds...
12 Novembre 2012 , Rédigé par Patrick REYMOND Publié dans #Energie
Ou à l'insu de son plein
gré. L'évolution est possible, elle est même là, mais on n'y va pas carrément, mais en traînant les pieds, le plus longtemps qu'on peut.
Donc, tout sera fait (peut-être), entre 2030 et 2050.
Explications.
D'abord, la rénovation thermique des logements se fera au compte goutte. 350 000 neufs sobres et 500 000 rénovés thermiquement parlant, chaque année, c'est minable. Non pour la construction
neuve, mais pour la rénovation. On sait très bien qu'on a déjà fait, historiquement, mieux que ça, et on peut faire mieux que ça, facilement 1 million par an, et de manière plus tendue, 2.
A 2 millions par an, en 2030, c'est fini.
Là, on reste étonnement modeste, sans doute pour ne pas fâcher nos CHERS énergéticiens, par une baisse de consommation qui les rendraient sans objet.
Le coût ? La question est finalement, sans objet :
"En économisant chaque année 60 milliards d'euros d'importations de pétrole, de gaz et de charbon de l'étranger, soit 2 400 milliards euros d'ici 2050, la France a à sa disposition une somme considérable pour financer sa transition énergétique, assure Pierre Radanne. C'est d'autant plus réalisable qu'elle ne requiert pas de révolution technologique."
Mais le plus intéressant est dans l'aveu : pas de révolution technologique. Effectivement, aucune rupture
technologique, mais une rupture politique.
La consommation d'énergie n'est plus considérée, en soi, comme "bonne".
Résumons : on ne fera qu'une avance, et les économies effectuées paieront la modernisation, notamment par l'effet très élevé d'un effet de levier colossal dans le bâtiment. En effet, les "frais d'usages", sur un siècle, sont bien plus élevés que les frais de construction...
On n'est pas du tout clair sur le volet transport, et sur le volet "résidence".
Le volet transport voit un parc réduit de 35 à 22 millions de véhicules, et le bannissement du pétrole, du transport terrestre, et son maintien dans l'aérien. .
Le covoiturage, c'est du foutage de gueule, et le transport en commun n'a produit que l'engorgement de grandes régions centres.
Donc, des effets négatifs bien plus importants que la bagnole.
La conso d'énergie finale, finalement, baisserait peu, de 152 millions de tonnes, à 80. C'est, comme je l'ai dit, peu. 130 kwh par M2 en 2050, c'est à peine une
progression...
Les grands énergéticiens pensent s'en tirer, finalement, en doublant le prix, pour moitié moins de fournitures.
C'est une vision très politique et peu réaliste, nous disant simplement qu'en 2050, on aurait encore toute l'énergie disponible que l'on veut.
En ce qui concerne le classique, c'est clairement non. Le pétrole sera, d'après les chiffres officiels de réserves, épuisés, comme l'uranium, et sans doute le gaz naturel. Pour le charbon, le déclin sera très prononcé.
" Ainsi, imaginons que nous ne fassions rien aujourd’hui, que l’Etat ne prenne pas
position dans ce débat au nom du «libéralisme », que se passera-t-il dans vingt ans ? Et bien le gouvernement en place, quelles que soient sa couleur politique et ses convictions libérales
sera en face d’un mur : il lui paraîtra évident que nous allons nous « crasher » collectivement.
Et il prendra des mesures de type « écolo fasciste » qui consisteront à imposer de façon
autoritaire le rythme des rénovations."
Bien entendu, la vision, bien qu'infléchie, car même aux USA, on parle de réduction des besoins, on tente de conserver sa vision du monde : "les USA en route vers
l'indépendance énergétique".
Bien sûr, c'est une évidence qu'ils vont redevenir indépendant. Une bonne crise sera passée par là, et ce ne sera pas la découverte d'autres ressources (trop chères), qui y contribuera.
L'administration américaine, vient de leur dire, "dormez, braves gens".
Les rapports de l'AIE ne sont que des foutaises orientées, pour glorifier un marché, mais il y a plus attardés. Ceux qui parlent, sans rire, de compétitivité.
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