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Transport martime...

5 Juillet 2011 , Rédigé par Patrick REYMOND Publié dans #transport maritime

Je fais cet article comme réponse à un post d'internaute :

"Nous avons le même raisonnement, Monsieur Reymond, mais pas le même timing.
En effet, si un baril de 50 usd permet la mondialisation, le baril a 100 usd n'est pas encore assez élevé. Il suffit pour le comprendre d'estimer réellement l'incidence du prix du baril sur le prix de revient.
De nombreux exemples peuvent l'attester.
Le carburant: l'analyse du coût physique et de la taxation, il y a encore de la marge. C'est un des principaux impôts irriguant les artères nationales victimes d'une sclérose économique.
Le transport maritime: sur un taux de fret sans cesse revu à la baisse et dont un seul voyage doit satisfaire au coût complet du navire aller et retour ( 80% à vide) est de 0.0013 litre/tonne
mille. ( Un panamax, c'est 9 000 boîtes).Je me fais grâce du calcul du lourd utilisé, mais souligne du peu d'incidence d'un prix baril doublé.
Pour l'industrie, c'est naturellement différend selon le secteur et sa source d'énergie. Mais de toute manière, l'incidence du prix de baril doublé sur masse de production est faible en comparant les autres coûts. Ce qui stoppera la mondialisation dans des délais rapides, ce sont les pertes de revenus des consommateurs. Que ce soit par la disparition du travail et des emplois, l'inflation, la spéculation sur et donc la hausse des autres matières premières dont surtout, celles liées à l'alimentaire.
Pour le reste, ce que vous décrivez sera hélas vrai et peut-être déjà vérifié dans des ébauches deci-delà. "


En réalité, si ce point de vue est défendable, il ne l'est pas très longtemps.

 

Qu'est ce qu'un navire ? C'est un assemblage d'acier fait pour flotter, très grossiérement dit. La rentabilité de toute activité économique réelle à long terme n'est jamais très élevée. Faire du 1 %, c'est la norme et c'est même considérable.

 

1 %, c'est en même temps, pas grand chose qu'une variation à la baisse du prix du carburant, à la hausse, comme à la baisse, peut tuer ou faire flamber.

 

En même temps, pour fabriquer un navire, tout le processus industriel est gourmand d'énergie. Je n'habites pas très loin d'une carrière, et je vois les genres d'engins qui travaillent sur les coupes. Ils sont colossaux. Et très consommateur d'une seule chose : le pétrole.

C'est pareil dans les mines de fer, c'est encore aggravé par le commerce international du minerai qui, lui aussi, se promène aux 4 coins de la dite planète, les aciéries consomment aussi beaucoup, même modernisées, même travaillant à l'électricité pour le recyclage, ça nécessite aussi des mines fortement dépendante du pétrole pour l'extraction du charbon...

 

L'extraction du pétrole est elle même, de plus en plus coûteux en énergie...

 

Dans cette conjoncture, le serpent se mord sans cesse la queue...

 

En réalité, le coût final du fret, n'est que le 1 % émergé de l'iceberg, et il manque aussi une donne essentielle. La valeur du navire lui-même.

En effet, quand ce qui n'est plus qu'une chose informe, voit sa valeur propulsée au sommet par la flambée des matières premières, il est tentant de vendre pour le démantélement.

 

Le prix du fret était bas, il a encore baissé. En effet, il y avait 52 000 navires en fonctionnement, sur 2008, 2009, 2011,  2400 ont été mis à la casse, pour 800 lancés, et la réduction de nombre et de capacité est réelle, sans impact sur le BDI. 

 

Parce que, simplement, la chute a été encore plus forte, et encore, pas pour tout. En effet, les pétroliers servaient de stocks flottants...

S'ajoute une dimension dont on ne parle pas. C'est la réduction des trafics au profit des hubs. En effet, pour remplir un navire avec 9000 boites, ce n'est pas évident, ce n'est rentable que sur certaines grosses destinations, comme Rotterdam, New-York, Shanghaï, Singapour...

Et cela explique les problèmes des ports français, plus encore que la CGT...

 

Le problème d'un panamax, c'est justement ses 9 000 boites à transporter. Il faut ENCORE arriver à les trouver, même sur un seul aller (Asie-Europe ou Asie-USA), et c'est bien ça le problème.

Donc, quand on y réfléchit, on trouve sur le transport maritime, les mêmes os que dans d'autres secteurs. On nous dit que le transport en commun est plus économique que le transport individuel. C'est vrai à condition de rouler et de fonctionner  toujours à plein.

 

J'ai relu récemment, "la vie quotidienne des habitants du Forez avant 1914". La vie des passementiers était dure, et tous les calculs étaient faussés. Parce qu'ils n'avaient des commandes que la moitié du temps...

 

Le problème du transport maritime, c'est d'être désormais surdimensionné, et d'être victime, comme disait D. Orlov d'un "jeu des dépouilles", où les capacités sont simplement détruites. Encore, la flotte mondiale bénéficie d'un sursis : la capacité des chantiers de démantèlement. Ceux-ci fonctionnent  à plein depuis deux ans.

Reste la bonne vieille solution de la piraterie à l'assurance, en coulant le navire... Bien entendu aussi, les temps de crises économiques restent aussi ceux des sinistres en forte augmentation...

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D
<br /> il ne s'agit pas ...<br /> <br /> <br />
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D
<br /> @feelgood<br /> <br /> la séduction est partout ..., pour autant il ne s'agit de rejeter en bloc toutes grilles d'analyses des événements en cours et à venir qui ne répondent pas aux diktats d'une rationalité au service<br /> exclusif d'un ...matérialisme ...athée...<br /> <br /> je vous invite à explorer avec curiosité et sans parti pris les sites bibleetnombres , liesi, denisto.eu,ou de revoir les conférences de pierre hillard ...entre autre<br /> <br /> les élites disposent d'une aide pas très catholique ...<br /> <br /> <br />
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F
<br /> Pas mal ton méa culpa, d !<br /> <br /> <br />
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D
<br /> l'article du crom posté précédemment est à oublier , ce labryuère est apparemment financé par la scientologie ...<br /> <br /> <br />
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S
<br /> M. Reymond, je vous remercie d’avoir pris la peine de me lire.<br /> Nous sommes dans la même réflexion, mais nous ne plaçons pas les curseurs aux mêmes endroits.<br /> Je crois qu’il faut que le baril soit à à 350/400 usd pour contraindre les intervenants industriels à enfin réfléchir à une nouvelle stratégie indépendante du pétrole.<br /> Je me permets de vous citer quelques éléments qui étayent ma réflexion :<br /> -Le panamax et super panamax seront et sont remplacés par les « emma », passant de 9 000 à 14 000thc 20’. Donc plus grand, plus de consommation, mais aussi 5000 tonnes de fret supplémentaires. Cela<br /> diminue le coût de fonctionnement de 32 points, je crois avoir lu.<br /> -Difficultés de remplir les 14000, oui tant qu’il subsiste un nombre trop important de panamax. Dès que le tonnage pnx sera réduit, la fréquence suivra. Par exemple, nous en sommes en pnx tous les<br /> 5 jours sur Anvers, plus ceux de R’dam. Soit un mouvement tous les deux jours sur cette zone. Si la fréquence diminue également, les offres à bord aussi, donc suivant le raisonnement des armateurs<br /> « emma », leurs navires seront rentables à terme, même si une démondialisation pointe son nez.<br /> - Les « hubs » sont sélectionnés par 4 critères : densité de population, donc consommation proche, possibilités techno-géographiques d’accueil de tels monstres, voies d’évacuation et diffusions des<br /> marchandises et contraintes politico-socialo-financières des ports d’accueil.<br /> Sans souci de concurrence : à l’heure où je vous écris, sont amarrés Anvers 405 navires ( beaucoup de dry) R’dam 680 ( beaucoup de pétroliers). Soit 1085 mouvements sur 200kms de côtes…<br /> <br /> Mais c’est sans avoir évaluer correctement, à mon humble avis, la réelle situation économique hors coût du pétrole et son évolution dans la décennie. La précarité européenne et parallèlement la<br /> chute de sa consommation seront les vrais causes du désastre maritime annoncé. Peut-être aussi une relocalisation industrielle européenne et non vouée au trafic intercontinentale. Donc hors portée<br /> du maritime. En tous cas ces causes précéderont l’estocade finale du prix du futur rare baril.<br /> <br /> <br />
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B
<br /> Salut Patrick,<br /> <br /> Voila une graphique edifiant qui devrait t interesser :<br /> http://www.economist.com/blogs/freeexchange/2011/07/youth-unemployment<br /> Ou comment on fabrique une dictature...<br /> <br /> <br />
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Y
<br /> Hé oui Yodir, c'est arrivé cette année dans ma bonne ville de 50000 habitants. L'enseigne a profité de l'occasion pour déménager... et ouvrir une plus grande surface plein de "nouvelle collection",<br /> mwaaah ah ah ...<br /> <br /> <br />
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Y
<br /> "Reste la bonne vieille solution de la piraterie à l'assurance, en coulant le navire..."<br /> <br /> C'est vrai aussi pour les sinistres incendie à terre : on ne compte plus les entrepôts/Grandes surfaces spécialisées ... qui brûlent d'un coup, un jour de fermeture au public.<br /> <br /> Tout le monde y gagne :<br /> <br /> -> l'inventaire physique est impossible, donc on rembourse d'après l'inventaire théorique.<br /> -> De toute façon le stock était invendable, et l'assureur rachète les cendres : que du bonheur !<br /> -> pas de Clients présents pendant l'incendie, donc pas de morts ni de blessés : pas de drame ("un incident, une bétise, la mort de votre jument grise ...")<br /> -> on rase les débris et la SCI repart pour de nouvelles aventures !<br /> -> merci pour tout le poisson, Mr l'assureur, on reste amis pour la suite.<br /> <br /> <br />
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B
<br /> http://www.lemonde.fr/economie/article/2011/05/17/selon-l-insee-il-n-y-a-pas-de-bulle-dans-l-immobilier_1523409_3234.html#ens_id=1516581<br /> <br /> Il n'y pas Bulle, juste un effet "rareté"...<br /> <br /> <br />
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