Transport martime...
Je fais cet article comme réponse à un post d'internaute :
"Nous avons le même raisonnement, Monsieur Reymond, mais pas le même timing.
En effet, si un baril de 50 usd permet la mondialisation, le baril a 100 usd n'est pas encore assez élevé. Il suffit pour le comprendre d'estimer
réellement l'incidence du prix du baril sur le prix de revient.
De nombreux exemples peuvent l'attester.
Le carburant: l'analyse du coût physique et de la taxation, il y a encore de la marge. C'est un des principaux impôts irriguant les artères
nationales victimes d'une sclérose économique.
Le transport maritime: sur un taux de fret sans cesse revu à la baisse et dont un seul voyage doit satisfaire au coût complet du navire aller et
retour ( 80% à vide) est de 0.0013 litre/tonne
mille. ( Un panamax, c'est 9 000 boîtes).Je me fais grâce du calcul du lourd utilisé, mais souligne du peu d'incidence d'un prix baril
doublé.
Pour l'industrie, c'est naturellement différend selon le secteur et sa source d'énergie. Mais de toute manière, l'incidence du prix de baril doublé
sur masse de production est faible en comparant les autres coûts. Ce qui stoppera la mondialisation dans des délais rapides, ce sont les
pertes de revenus des consommateurs. Que ce soit par la disparition du travail et des emplois, l'inflation, la spéculation sur et donc la
hausse des autres matières premières dont surtout, celles liées à l'alimentaire.
Pour le reste, ce que vous décrivez sera hélas vrai et peut-être déjà vérifié dans des ébauches deci-delà. "
En réalité, si ce point de vue est défendable, il ne l'est pas très longtemps.
Qu'est ce qu'un navire ? C'est un assemblage d'acier fait pour flotter, très grossiérement dit. La rentabilité de toute activité économique réelle à long terme n'est jamais très élevée. Faire du 1 %, c'est la norme et c'est même considérable.
1 %, c'est en même temps, pas grand chose qu'une variation à la baisse du prix du carburant, à la hausse, comme à la baisse, peut tuer ou faire flamber.
En même temps, pour fabriquer un navire, tout le processus industriel est gourmand d'énergie. Je n'habites pas très loin d'une carrière, et je vois les genres d'engins qui travaillent sur les coupes. Ils sont colossaux. Et très consommateur d'une seule chose : le pétrole.
C'est pareil dans les mines de fer, c'est encore aggravé par le commerce international du minerai qui, lui aussi, se promène aux 4 coins de la dite planète, les aciéries consomment aussi beaucoup, même modernisées, même travaillant à l'électricité pour le recyclage, ça nécessite aussi des mines fortement dépendante du pétrole pour l'extraction du charbon...
L'extraction du pétrole est elle même, de plus en plus coûteux en énergie...
Dans cette conjoncture, le serpent se mord sans cesse la queue...
En réalité, le coût final du fret, n'est que le 1 % émergé de l'iceberg, et il manque aussi une donne essentielle. La valeur du navire lui-même.
En effet, quand ce qui n'est plus qu'une chose informe, voit sa valeur propulsée au sommet par la flambée des matières premières, il est tentant de vendre pour le démantélement.
Le prix du fret était bas, il a encore baissé. En effet, il y avait 52 000 navires en fonctionnement, sur 2008, 2009, 2011, 2400 ont été mis à la casse, pour 800 lancés, et la réduction de nombre et de capacité est réelle, sans impact sur le BDI.
Parce que, simplement, la chute a été encore plus forte, et encore, pas pour tout. En effet, les pétroliers servaient de stocks flottants...
S'ajoute une dimension dont on ne parle pas. C'est la réduction des trafics au profit des hubs. En effet, pour remplir un navire avec 9000 boites, ce n'est pas évident, ce n'est rentable que sur certaines grosses destinations, comme Rotterdam, New-York, Shanghaï, Singapour...
Et cela explique les problèmes des ports français, plus encore que la CGT...
Le problème d'un panamax, c'est justement ses 9 000 boites à transporter. Il faut ENCORE arriver à les trouver, même sur un seul aller (Asie-Europe ou Asie-USA), et c'est bien ça le problème.
Donc, quand on y réfléchit, on trouve sur le transport maritime, les mêmes os que dans d'autres secteurs. On nous dit que le transport en commun est plus économique que le transport individuel. C'est vrai à condition de rouler et de fonctionner toujours à plein.
J'ai relu récemment, "la vie quotidienne des habitants du Forez avant 1914". La vie des passementiers était dure, et tous les calculs étaient faussés. Parce qu'ils n'avaient des commandes que la moitié du temps...
Le problème du transport maritime, c'est d'être désormais surdimensionné, et d'être victime, comme disait D. Orlov d'un "jeu des dépouilles", où les capacités sont simplement détruites. Encore, la flotte mondiale bénéficie d'un sursis : la capacité des chantiers de démantèlement. Ceux-ci fonctionnent à plein depuis deux ans.
Reste la bonne vieille solution de la piraterie à l'assurance, en coulant le navire... Bien entendu aussi, les temps de crises économiques restent aussi ceux des sinistres en forte augmentation...