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Un pays peut il répudier sa dette ???

25 Novembre 2010 , Rédigé par Patrick REYMOND Publié dans #Actualités

J'ai vu un article du grand gourou de la finance, étoile clignotante des pitis Zépargnants, et comme d'habitude, il m'a fait beaucoup rire.

L'Argentine de 1997, n'était pas un pays émergeant mais plutôt descendant, depuis 1945, et largement en voie de désindustrialisation depuis 1974.

En outre, il ne faut pas surestimer le poids de son secteur agricole. Si celui-ci est important et assure les 3/4 des exportations, il avoisine les 5 % du PIB... Donc, cacahuètes (ça tombe bien comme image pour le secteur agricole).

De plus, les terres cultivées sont loin de coller à leur potentiel réel (380 000 km2 contre 2 800 000 km de superficie totale).

Si tout n'est pas cultivable, on voit donc bien que cette agriculture a des problèmes de débouchés.

 

De plus, dévaluation, banqueroute et autres, font IMMEDIATEMENT remonter les productions, même si l'appareil productif est peu importante. Le Zaïre des années 1970 fut mis pendant deux ans à l'index du FMI, "puni".

La première année, la production agricole fit du + 100 % et la production industrielle + 50 %.

La "punition" ne fut pas pour tout le monde. A l'image de l'Argentine, ce sont les productifs qui furent avantagés, comme le seront les pays concernés par des faillites, ouvriers, techniciens et ingénieurs, et les vrais punis seront les financiers...

Le choix des Kirchner, s'il fut certainement imparfait, fut de favoriser un capitalisme productif au lieu d'un capitalisme financier de branleurs invétérés.

 

En outre, le déficit commercial, c'est comme les dettes, elles sont un jeu à deux. Quand on relie deux pays par ces liens, le coup de tabac quand on les coupe concerne AUTANT le pays exportateur que le pays importateur. On a vu en 2008, les réductions des déficits US, grandbretons et espagnols, ont crées de sérieux problèmes aux exportateurs.

 

De plus, il ne faut pas oublier la donne géopoltique : il serait délicat pour l'Allemagne encore industrialisées de mettre la France désindustrialisée "au piquet". En effet, après trois guerres, dont deux mondiales, la sûreté géopolitique qui est la sienne actuellement est irremplaçable. Elle peut effectivement pisser sur la Grêce ou sur l'Irlande, mais là s'applique le principe "selon que vous serez puissants ou misérables..."

 

Enfin, lier protection sociale et industrie puissante est une ânerie compléte. En 1945, quand la France justement a crée la sienne ou a finit de la créer, son taux de couverture des importations par les exportations atteignait le taux fabuleux de 25 %.

C'est précisément à l'époque où on est le plus dans la merde, qu'elle est indispensable. En outre, il me semble bien que le budget social de la nation, la dîme, a été crée par Charlemagne aux alentours de l'an 800, et que donc, elle n'est absolument pas lié à l'existence d'une industrie.

 

Pour laisser souffler la population, les autorités disposent d'un outil puissant : dans ce cas là, c'est la mort violente du propriétaire immobilier. A l'image de 1914, et des trentes années qui suivirent, il suffit de déclarer un moratoire, ou une baisse autoritaire des prix.

 

De plus, comme certains n'ont aucune connaissances industrielles, il faudrait pour qu'il n'y ait pas reprise industrielle, que les capacités soient utilisées à 100 %. C'est loin d'être le cas.

Je me souviens d'une mission, le PDG me disait être au taquet, et je lui démontrais en une phrase le contraire :

Deux équipes, soit 39 heures X 2 = 78 heures, rapportés aux 24 X 7 = 168 heures de la semaine, le taux d'utilisation est donc de 78 /168 soit 46 % et des brouettes.

Donc, au lieu de délocaliser d'une manière incertaine, l'approche la plus adéquate était de mettre, en face des capacités de production, la main d'oeuvre QUALIFIEE nécessaire, et non de vouloir jongler avec des intérimaires qui ne savaient pas où ils étaient...

Le problème est que la main d'oeuvre habile et qualifiée ne peut être disponible par l'intérim...

 

Le principal problème dans le cas d'une faillite est non la baisse du PIB, car il rebondit rapidement si la crise est appréhendé sans a-priori, mais la modification brutale de la structure du PIB, avec des gagnants et des perdants. Et les perdants n'aiment pas perdre.

 

IL EST EVIDENT, QUE DANS TOUS LES PAYS, IL Y A DES HYPERTROPHIES POUR CERTAINS BUDGETS :

- LOGEMENT,

- SANTE (des rats bien gras logent dans ce fromage : labos, industrie, grands pontes...),

- INTERETS DE LA DETTE (privée et publique, en cascade à tous les niveaux).

 

A L'IMAGE DE L'ARGENTINE DE 1997-1999, DES IMPRODUCTIFS RENTIERS VIVENT TRES BIEN DU SYSTEME, MAIS ILS SONT DE MOINS EN MOINS NOMBREUX ET DE PLUS EN PLUS EXIGEANTS...

 

L'Irlande demande donc des milliards pour retarder l'échéance, afin de pouvoir continuer à parasiter l'union européenne avec son taux d'impôt sur les sociétés à 12.5 %.

Ce n'est que partie remise de quelques mois, l'austérité exigée en contrepartie va encore saigner les banques, par l'intermédiaire des faillites de particuliers.

A ce propos, j'avais entendu J. Barrot dire que ce n'était pas la faute de l'Irlande si les taux était trop hauts ailleurs, mais les autres pays européens aimeraient bien voir cette imposition augmenter fortement.

Mais les irlandais ne le feront pas, car cela renverrait leur pays au rôle intrinséque que lui donne son implantation périphérique : celui de trouduculande.

 

En un mot, l'Irlande ne peut plus choisir qu'entre la faillite et la faillite pire, mais plus tard. Et comme d'habitude, le redémarrage se fera sur des bases plus saines et sérieuses. A une époque, l'Irlande fabriquait des navires.

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D
<br /> "la phase de remplacement" va avoir un petit problème..., il est pas sûr que la production et les flux logistiques suivent .........<br /> <br /> <br />
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S
<br /> Résumé:<br /> L'inflation est mauvaise pour les rentiers, possédant surtout de la monnaie pq.<br /> L'inflation est suicidaire pour les propriétaires des banques.<br /> L'inflation est bonne pour les débiteurs et les endettés.<br /> L'inflation est bonne pour les exportateurs.<br /> Devinez ce que nos clownitiques choisissent?<br /> <br /> Si le 7 décembre devait marcher, réfléchissons à ce que cela pourrait donner avant de critiquer... 1789 n'était rien d'autre. Un éclat.<br /> <br /> Un petit problème quand même dans votre démonstration:<br /> Le marché européen n'est plus en phase d'équipements, mais de remplacements.<br /> <br /> <br />
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B
<br /> Eh oui Patrick, les irlandais fabriquaient des bateaux...<br /> Dont le Titanic, Quel symbole !<br /> Les hollandais, eux, fabriquent le Yacht de Martin Bouygues. Quel autre symbole de la déconfiture de notre industrie quand on voit notre Sarko-classe se faire mener en bateau par des étrangers.<br /> <br /> <br />
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P
<br /> Bonsoir patrick,<br /> <br /> Petite remarque, l'Irlande n'a pas demandé l'aide de l'UE, on l'a préssé d'accepter cette aide. La premiere idée irlandaise était de faire faillite sur ses banques. Ce qui en fait n'arrangait<br /> nullement anglais, allemands et français.<br /> <br /> Pour ce qui est de la sortie de cette crise de la dette privée/publique, il n'y a pas de solution acceptable tant dans l'austerité que dans la planche à billet.<br /> <br /> Du reste les deux solutions sont les 2 faces d'une même piéce... Aprés la deflation l'inflation, aprés l'inflation, la deflation. Seul l'ordre change.<br /> <br /> Cependant, pour continuer à faire fonctionner un systeme cohérent sans protectionnisme, nous devons nous plier à des regles simples connues de tous : vivre selon ses moyens.<br /> <br /> En terme de cout du travail, un chinois coute dix fois moins cher qu'un francais, c'est incontournable. Par consequent, la conclusion evidente nous amene à penser que notre niveau de vie va<br /> serieusement s'effondrer, rentiers ou pas....<br /> <br /> <br />
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C
<br /> Cher Patrick,<br /> <br /> <br /> Avec toute réserve qui s'y attache, je pense que nous sommes réellement au taquet.<br /> <br /> Le problème ne vient pas de nos capacités productives ( reste à peu près 24 % de libres ), mais de l'étroite spécialisation de notre industrie.<br /> <br /> <br /> Le tableau est là :<br /> <br /> http://www.courtier-or.fr/int/index.php/111-les-tribulations-du-rouble-russe-en-chine.html#comments<br /> <br /> <br /> Que voulez-vous produire en plus :<br /> <br /> Plus de voitures, plus de TGV, plus d'airbus ? Il vous faut un réacteur supplémentaire ? Des maisons en plus ?<br /> <br /> Non, il nous faut des chaussures, des vêtements, équipements de ménage, du high'tech informatique ( je pense au hardware, pas au soft ). Il nous faut un maximum de diversification industrielle.<br /> <br /> Notre diversification n'existe plus, pas d'indépendance sans un maximum de diversification.<br /> <br /> Selon mon avis, Patrick, nous sommes au taquet.<br /> <br /> Désolé.<br /> <br /> <br />
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D
<br /> bonjour patrick<br /> <br /> pourriez vous expliquer ce que vous entendez par "redémarrage sur des bases plus saines ...", parce que là je suis plus que réservé...<br /> <br /> cordialement<br /> <br /> <br />
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