LE GLAS SONNE POUR LE CHARBON ET LA MONDIALISATION...
20 Avril 2018 , Rédigé par Patrick REYMOND Publié dans #Politique, #Energie
Un article est paru dans sciences et avenir.
"L'avenir" du charbon est scellé.
- le nombre de nouvelles centrales entrant en service a chuté de 41 %,
- les démarrages de chantiers de 73 %.
- Permis et projets ont reculés de 59 %.
97 GW ont été déclassés, essentiellement aux USA (45 GW), mais aussi Chine (16 GW) et Royaume Uni (8GW).
En 2022 fermetures et ouvertures seront aussi nombreuses les unes que les autres.
Pas d'idéologie écolo-bobo là dessous. Les centrales étaient très vieilles, très polluantes, mais souffraient surtout de non rentabilité.
En Asie aussi, ça sent le cercueil pour le charbon : 553 GW en construction et 758 abandonnées, 17 centrales seulement en construction en Inde. Le pays qui devait être "l'avenir" du charbon,n'en veut pas. L'investissement est trop aléatoire.
Ce que ne dit pas l'article, aussi, c'est ce que sera le rythme d'utilisation. Par phases, certaines centrales ne servent que d'appoint. A une époque, on avait beaucoup construit de centrales thermiques au gaz aux USA, utilisées confidentiellement, jusqu'au gaz de schiste, justement, faute de gaz... Après, ce fut une autre histoire...
On est dans un "temps long" pour la construction de centrale, entre l'analyse de la demande, le projet, les permis, et la réalisation. En Europe, les derniers projets réalisés datent d'avant 2007. Avec ça, en 2012, certains caquetaient encore sur "l'échec du renouvelable", en arguant la construction de nouvelles centrales. Cela ne se fait pas en un an, construire des monstres pareils.
De plus, comme je l'ai indiqué, rien ne dit que ces centrales construites seront rentables... L'intérêt du constructeur n'est pas celui de l'exploitant.
On a aussi oublié l'histoire française. La production électrique, majoritairement thermique et charbonnière qui avait "glissé", vers le renouvelable et les barrages dès les années 1930, jusqu'aux années 1960, les marginalisant de plus en plus...
De plus, un certain nombre de centrales atteignent leur limite d'âge aux USA, et en Europe (290 GW), et il est clair qu'elles ne seront pas remplacées, et d'ici 2030 315 GW suivront le même chemin.
En même temps rien n'indique leur rentabilité. Il est clair que ce secteur peut souffrir d'effondrement.
L'Allemagne, par exemple, freine des 4 fers pour les fermetures, voulues par les exploitants, faute de rentabilité...
Le secteur électrique charbonnier est un navire qui freine doucement, mais comme pour tous les navires imposants, ils sont difficiles à manoeuvrer.
De même, en Chine, les chinois ont froid. Le charbon était moins cher que le gaz (trois fois moins), et le gaz n'est pas en quantité suffisante, "force de la Sibérie", pas encore en service. Et il y a gros à parier que dès qu'il le sera, la politique restrictive sur le charbon sera amplifiée. Faute de charbon, tout simplement.
La question énergétique se reporte aussi sur la globalisation. Celle-ci a atteint ses limites possibles, et elle est sur le déclin depuis 2007. Axée sur le transport de marchandises via le pétrole, elle bute sur l'épuisement de celui-ci, l'épuisement de la demande solvable, le temps de transport, son coût, et de normes techniques. Les chinois, par exemple, ne veulent plus des déchets comme fret de retour. Comme c'était quasiment le seul (quand il existait), le problème de fret va être accru.
La globalisation, bute, tout simplement aussi, sur l'épuisement du charbon chinois. Depuis 1990, plus de la moitié des réserves chinoises de charbon ont été exploitées. Donc, elles ne seront plus exploitables, et seront épuisées, au rythme actuel, très vite, pas plus d'une quinzaine d'années.
Le switch du charbon par le gaz, bute aussi sur une autre limite : la paupérisation des chinois qu'elle entraine. Le charbon était bon marché, le gaz, cher.
Pendant ces temps d'effondrements de la mondialisation, des missiles qui ne partent pas des frégates françaises, des imbéciles discutent d'une loi sur l'immigration.
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