Le referendum et la réthorique
Ce dont rêvait Bismarck s'est enfin produit, la "puissance" française s'est embourbé en Afrique, ou du moins ce qu'il en reste.
Le reliquat de l'armée française essaie, sans y parvenir, de maîtriser la Centrafrique. Et le Mali. Mais dans un conflit dissymétrique, le seul besoin de l'ennemi, c'est de tenir suffisamment longtemps pour que le hard power devienne intenable. Par son simple coût.
Un insurgé, ça ne coûte rien, l'arme suprême, la kalach, pas grand chose non plus. En face, le simple déjeuner du simple soldat vaut son coût mensuel, sans parler, de sa douche, de etc...
Le recrutement de l'armée de terre patine. il manque 14 engagé. c'est l'avantage du ponzi éducatif. L'armée ne peut recruter des bac + 5, même bidon, comme simple soldat. Et comme on les distribue allégrement, les diplômes, on finit par se tirer une balle dans le pied, à tous niveaux.
Le referendum s'est passé en Crimée, et il n'avait même pas besoin d'être truqué, le résultat est sans appel, et quasi "gaullien", comme les referendum du début des années 1960.
95.5 % pour le rattachement à la Russie, avec une participation de 81 %.
Le résultat populaire est sans appel. Le seul espoir des occidentaux était dans la communauté tartare. Mais l'empire russe sait gérer, de 1550, les minorités. Pas seulement par l'extermination.
Rattaché à l'Ukraine à l'époque de Khrouchtchev, cette décision, était à l'époque, sans importance. En effet, simple division administrative les états soviétiques étaient plus folkloriques qu'autre chose, et surtout, répondaient à une pratique impériale de gestion des minorités, que Staline ne fit que reprendre, sans rien inventer.
Si à l'effondrement de l'URSS il parut judicieux à la population d'être ukrainien, l'évolution, actuelle, avec un rattachement de l'Ukraine aux états punis d'Europe du sud, reste et sera, un repoussoir.
Face au hard power russe, les occidentaux qui n'en ont eux, plus guère, pour cause de dérive des dépenses publiques au profit des complexes militaro-industriels, il ne leur reste qu'à recourir aux vieux arguments financiers, retrouvant les accents de juillet et d'août 1914. La guerre ne peut durer plus de quelques semaines, en raison des liens économiques, et de la finance.
Pensez, il faudrait dévaluer. Impensable. Renoncer au libéralisme économique, au profit d'une économie de guerre dirigée. Encore plus impensable.
Les "lois", économiques, condamnent tout cela, sans appel. C'est bien la preuve que les pays occidentaux ont complétement oublié les leçons de 1914, et même la montée en puissance de l'indépendance économique de tous petits pays, comme l'Italie, et l'Espagne, qui "nationalisait" leur finance, développait leur industrie, dans le cadre d'un protectionnisme économique déclenché par la guerre.
Si les occidentaux entreprennent une guerre financière avec la Russie, celle-ci a désormais des moyens de rétorsions importants, vus les investissements importants que les occidentaux y ont fait, chose qui n'existait pas aux temps de l'URSS.
Ils pensent qu'on n'oserait pas, leur faire ça, à eux. Enfin, pensent ils. Et surtout, comme ils ne produisent plus grand chose les punitions en technologies de pointes ne seraient pas celles des années 1980.
Bref, les occidentaux ont donnés les verges pour se faire battre. Maintenant, ils tendent le cul.
Pour le reste des sanctions, l'économie russe est très peu dépendante des marchés pour l'investissement. Les sots en sont restés à l'autofinancement, aux crédits d'états, et aux crédits bancaires. On ne saurait être plus archaïque.
Où est la modernité occidentale, avec 100 % de distributions de dividendes, financés, justement, avec l'emprunt ???
Encore plus sots, ils n'ont pas compris que l'investissement, lui-même était archaïque ? (j'ai bon, là ? j'ai bien compris la mentalité CAC 40 ???).
Quand au pouvoir des oligarques russes, dans un contexte de montée du nationalisme russe et dans une union sacrée qui semble se faire autour de Vladimir Vladimirovitch, ils n'ont de pouvoir, finalement que dans la faiblesse du politique. Le jour où le politique décrète la fin de la récréation, ces zouaves répondent tout à fait à la définition du cardinal de Richelieu : "Homme de nul mérite il est venu en une nuit, comme un potiron".
Mais, sans doute, la "vérité est ailleurs". Les USA ont sans doute résolu de sacrifier les européens, pour continuer, un peu, leur empire.
Pour l'Ukraine, laissons pourrir la crise, entre ajustement structurel, et incidents sanglants dans l'est. A terme, la Russie prendra sans doute "l'Ukraine utile", industrielle, avec son équipement, mais sans ses problèmes d'endettement, de crise sociale, etc...
Elle condescendra à laisser ces problèmes à l'ouest, et à ne prendre que le bon...