SNCF : réponse à Charles Sannat.
La SNCF est un aboutissement.
Au XIX° siècle, le charbon, son extraction, son transport, crée un besoin : transporter à bon marché des volumes importants.
Le contraire du commerce d'alors, sauf dans les ports. Mais là, on ne choisit pas de localiser les gisements de houille.
Le progrès technique permet de créer le chemin de fer, qui se révèle très rentable, en Angleterre, et dans la première ligne de chemin de fer française, la ligne Saint-Etienne Andrézieux.
Parce ce qui est transporté, c'est du charbon, et qu'il peut voyager jour comme nuit, tout le temps, rentabilisant un équipement qui reste onéreux.
Donc, on va le généraliser partout, notamment en France, par des systèmes de concessions. Avant de s'apercevoir que le chemin de fer, globalement, n'a aucune rentabilité, sauf exception. Aujourd'hui, aux USA, comme hier en Angleterre, c'est le fret ferroviaire et charbonnier qui rentabilise les lignes. Ailleurs, ce sont des gouffres financiers. De rares pointes, et pas un chat en dehors...
Y compris dans les endroits où les voies de chemins de fer sont triomphantes, comme en région parisienne, que ce soit la RATP ou la SNCF. Parce que le trafic, même bondé, y est insuffisant, ou y sont insuffisants les prix pratiqués.
Les clients gueulent et c'est l'émeute ? Ils sont copieusement subventionnés par le contribuable, y compris par ceux pour qui prendre le train est une vue de l'esprit.
Sur 90 % du territoire français, le CDF n'existe pas, et on se démerde. Le transport en commun pas plus, et j'ai pris en stop une voisine de 85 ans.
Le client râle contre le privilégié ? Il l'est aussi. C'est marrant de voir les privilégiés se foutrent sur la gueule, pour préserver des aberrations économiques et énergétiques que sont les grandes villes.
Les villes sont des organismes vivants, nourris de fluides, eau, gaz, électricité, pétrole, et solide, comme nourritures, produits manufacturés divers.
Or, il n'y a plus aucune justification aux villes, quand il n'y a plus d'usines. Ce qui crée "l'emploi", dans les grandes villes, c'est la gestion d'un entassement malsain. C'est, vulgairement parlant, la gestion de toute la merde que crée un organisme vivant et qu'il expulse par son anus.
C'est aussi un emploi malvenu des ressources, car 90 % des communes françaises pourraient doubler leur population sans construire un seul bâtiment, sans employer une personne supplémentaire, sans quasiment le moindre investissement. 90 % des communes françaises le font pendant les vacances...
C'est la raison pour laquelle les crises grecques, espagnoles, voir italiennes et américaines sont significatives : les villes, révélées à leur absence de sens économique profond, sont abandonnées. Pourquoi payer la peau du cul, ce que l'on peut avoir gratuitement, ou pas cher ?
Là aussi regardez les séries américaines, vous y verrez le red neck, le bouseux blanc, armé et réputé raciste, dont se contrefout le système et à qui il le rend bien. C'est dans ce "creuset" que l'esprit américain est resté intact : faire tout avec rien, et au moindre coût. C'est avec cet esprit qu'on construit des maisons en terre, pour moins de 10 000 $, quasiment indestructible, au lieu d'avoir une maison en carton, qui disparaît en 3 ans, mais qui coûte actuellement 360 000 $ en moyenne, et est gros producteur d'un pib fictif...
Ces parisiens qui s'indignent de "grèves de privilégiés", sont eux mêmes des privilégiés, comme je l'ai dit. Ils sont employés à faire des choses inutiles, dans des endroits inappropriés.
Les services informatiques des grandes entreprises sont souvent gérés en Inde, alors on se demande pourquoi on les localisent aussi à Paris. Il pourraient très bien travailler en Limousin, en Normandie, en Lorraine, dans des endroits à l'immobilier donné ou bon marché.
ça s'appelait à une époque d'un nom bizarre : "aménagement du territoire". La "production de valeur" de la région parisienne n'est pas loin de zéro, et mieux, elle pompe celle du reste du territoire.
Comme je l'ai dit, la SNCF est un aboutissement, c'est la fin de la fusion de toutes les concessions, toutes déficitaires, et rachetées in-fine par l'état. Pour rendre la SNCF profitable, que faut il ? rappeler l'histoire. Les seules périodes où elle fut bénéficiaire, c'est pendant la deuxième guerre mondiale. Trains rares, bondés jusqu'à la gueule, et rien à foutre des horaires, on part quand on part, et on arrive quand on peut, et encore estimez vous heureux d'avoir une place...
Le problème principal est que la plupart des gens encore employés, notamment dans les grandes villes le sont par des emplois, au fond, aussi totalement inutiles que superflus, voir nuisibles. Ils se traduisent par un déficit commercial élevé, révélateur d'une absence totale d'utilité.
Quand, comme un lecteur, on m'envoie le budget "rémunération" d'une commune, et que ce poste atteint 800 euros par habitant, c'est qu'il y a un problème.
Le problème général est que le système économique complet, est devenu fou. Il privilégie un décompte de pib nominal, que désormais il n'arrive même plus à maintenir, à une réelle finalité des buts.