Le délicat exercice de la projection...
Que je fais finalement, est encore plus difficile pour l'AIE, qui doit tenir compte des us, croyances, et coutumes des zélites et gouvernants.
Naguère, Deubeuliou, prétendait le mode de vie américain non négociable. Effectivement, il n'a pas été négocié. Avec une baisse de la demande en carburant de 55 %, après une pointe à - 70 %, il s'est effondré.
C'est d'ailleurs assez impressionnant aujourd'hui, de voir la volatilité du transport routier automobile. Le carburant baisse, on revoit du monde. Mais je vous rassure, il va augmenter.
Donc, l'Agence internationale de l'énergie veut être bien avec tout le monde, et ne fâcher personne. Enfin, surtout les importants, parce que de nous, ils se foutent complétement.
Donc, l'Agence Internationale de l'énergie nous raconte des salades.
Une consommation d'énergie en hausse de 45 % d'ici 2040, 30 %, nous dit on ailleurs. Enfin bref ça va monter...
Les compagnies énergétiques aiment quand ça monte. les bénéfices suivent. Quand ça descend, les bénéfices suivent aussi...
Bon, en même temps, l'AIE fait une petite amende honorable. Elle s'est fabuleusement planté sur le renouvelable, qui pulvérise tout les records. Et s'est fabuleusement planté sur le pétrole, où il n'y a pas amende honorable du tout : tout le monde s'en fout, et a oublié. Ils annonçaient naguère 130 millions de barils/jour pour le pétrole, qui s'est réduit à 103,5 en 2040. (91 en 2014).
On voit aussi dans la boule de cristal, un pétrole qui se traine à des bas prix.
Alors, il faut choisir, quand on fait une projection de ne pas ménager chèvres et choux, et qu'on ne peut pas faire plaisir à tout le monde, en prévoyant un "atterrissage en douceur".
70 % des mines chinoises de charbon sont déficitaires, les 5 majors pétroliers sont toutes dans le rouge, ne parlons même pas des compagnies nationales, et des pays pétroliers.
On peut donc affirmer, sans risque de se tromper, que les compagnies déficitaires peuvent et vont défaillir, comme les états. Et s'effondrer. Quand au presque 10 millions de barils jour US, sans les déluges de subventions du gouvernement, du Quantitative easing, de sa situation en voie d'extinction de superpuissance, des 10 millions seraient 0.5.
Bien entendu, pas un mot de la politique un peu folle de l'Arabie Saoudite, et de son évolution politique. On parle d'alliance avec Moscou, sans doute dans le but de sauver les meubles. En Orient, on baisse les mains des plus forts, surtout quand les intérêts coïncident, et que la politique de l'ancien protecteur US est devenue illisible.
On peut aussi penser à l'effondrement complet économique, politique et militaire des USA. L'effondrement de l'URSS s'était traduit par une baisse de 50 % de sa production pétrolière... Là, on peut penser à une production qui attendrait vite... 200 000 barils jours. Et oui, les gisements pétroliers US, sont très, très vieux. Et forés dans tous les sens.
Il faut pt'êt expliquer à l'AIE les principes de base de l'économie de marché. Et ceux du pic de production.
Une fois commencée la dégringolade de la production, rien ne l'arrête, sauf provisoirement, et cela ressemble à un frémissement, comme le tout petit + 3 % de la mer du Nord en matière de production de pétrole. Ceci au prix d'un colossal effort d'investissement, qui va être abandonné (- 80 %).
Les firmes et les états déficitaires en matière de production de pétrole ne peuvent investir les sommes nécessaires. C'est aussi simple que cela. Après, si le déficit dure trop, la firme fait faillite, et l'état passe à autre chose, avec peut être un passage par le stade "guerre civile", ou "état failli".
En outre, la période 1990-2015 a vu la production d'énergie notablement augmenter. Ce qui a été extrait n'est plus, et c'était le plus facile. Le reste sera plus compliqué. Et plus cher. L'investissement pétrolier qui était passé de 250 milliards de USD à plus de 750 pour une production quasiment identique, pourrait il, miraculeusement désormais, produire plus de 10 millions de barils/ jour de plus, sans une explosion encore plus grande des prix, que le consommateur final serait bien en peine de payer...
Bref, le principe de réalité économique et politique a été complétement oublié à l'AIE, dans un monde, qui, semble t'il sombre dans une dépression généralisée.
Les croissances annoncées pour les USA et la Chine sont des croissances Potemkine ou Pinocchio. Et ailleurs, quand elles sont positives, souvent elles aussi, très sujettes à caution...
Bref, le monde vient de caler, et l'AIE ne s'en est pas aperçu. Et ce n'est pas un calage anodin. La remontée de la mortalité chez les hommes blancs annonce un événement style "fin de l'URSS", qui avait connu le même phénomène.