DEMONDIALISATION DEJA COMMENCEE ???
Bien avant Trump ? Encore un journaliste qui a un problème avec la réalité. La réalité du libre échange, c'est la réalité du pétrole.
Sans pétrole, il n'y aurait pas eu les deux malades profonds, qu'étaient Reagan et Thatcher.
Les échanges déclinent depuis 2007, pour plusieurs raisons.
D'abord, comme l'a dit Paul Bairoch, paradoxalement, les échanges se développent en période protectionniste, et régressent en période libre échangiste. Tendance qui a été, un temps contrarié par l'endettement. Mais l'endettement plafonne sévèrement. Le problème du libre échange est qu'on peut commercer, mais que les clients n'ont plus un rond.
Les asiatiques veulent sauver le TTP, ou traité de libre échange avec les USA; bicoze le déficit commercial des USA avec l'Asie est gigantesque. Même s'il ne se réduit que progressivement, on peut dire que ça va dégager dur dans les usines...
Ensuite, la question de l'énergie destinée aux transports. A l'heure actuelle, le libre échange est assis sur les mamelles du transport, maritime, aérien, et par camion.
Or; les trois souffrent de manque chronique de rentabilité.
Le problème du carburant nécessaire, mécaniquement, pose la question de la désintégration des filières industrielles, qui fait que les usines du bout du monde, passent leurs commandes à l'autre bout du monde. A grand coup de consommation de pétrole.
La meilleure manière d'éviter cela, c'est justement de recréer ces filières verticales, qui fabriquent tout de A à Z, avec très peu de frais de transports. Et ces usines ne dépendent pas forcément de l'existence, ou pas d'un flot de pétrole. Elles peuvent utiliser des sources locales d'énergies.
Trump n'est donc que la partie visible d'une évolution. Le temps du libre échange pétrolier est passé.
En outre, on nous dit que les guerres de l'énergie vont s'amener. La première guerre de l'énergie, c'est 1914-1919. Le pic charbonnier britannique a entraîné la guerre avec l'Allemagne. Et on ne se bat pas pour des gisements en voie d'épuisement. Les guerres d'Irak et d'Afghanistan avaient pour but les gisements gaziers d'Asie centrale, et le gisement pétrolier géant de Kashagan, pas exploité.
« Mon inquiétude est que ce sont les stratégies nationalistes qui fonctionnent le mieux dans cet environnement. » La voie de la vérité. En réalité, la stratégie nationaliste fonctionne toujours mieux, dans l'intérêt général. L'aboutissement du libre échange, c'est un pays sous développé.
" Or, le protectionnisme augmente avec la chute des échanges mondiaux ". Le protectionnisme est le remède à la chute des échanges mondiaux. La relance de 1981, dans un contexte libre échangiste, était insane. On relance dans un système protectionniste.
Depuis 2007, on essaie de relancer l'inflation, pour gommer les dettes. Dans un système libre échangiste, c'est très compliqué. Donc, les 5 000 milliards de dettes fédérales supplémentaires annoncées n'ont aucune importance, si l'inflation augmente.
A la fin des années 1940, la dette française à laquelle on attachait tant d'importance dans les années 1930, a été laminée sans crainte et sans bruit, par l'inflation. (NB : sur longue période, et malgré ce que l'on croit, c'est le franc la monnaie forte, et le mark la monnaie débile).
Il n'y a aucun stock de dettes qui résiste à 4 années à 50 % d'inflation.
L'inflation et la perte de valeur de la monnaie des années 1914-1920, avaient, de même, totalement neutralisé la dette française, bien qu'elle soit passée de 60 milliards, à 300.
L'économie du réelle, voulue par Trump, aura sans doute des effets beaucoup plus bénéfiques pour ses concitoyens, que les guerres sans fin menées par ses prédécesseurs. Et l'envolée de la dette, selon une exponentielle, traduit l'effondrement futur de la monnaie, inéluctable. Le réel reste, le virtuel, et la monnaie, vont s'effacer. ça n'a aucune importance, une autre sera crée, et sans doute, retrouvera t'elle la valeur du dollar de 1913, celle qui n'avait pas bougé depuis 1787.
Raison pour laquelle, Trump laisse spéculer. Sans doute, prévoit il que les banquiers sont vraiment trop cons pour infléchir leurs pratiques, et qu'ils arriveront bien à détruire la monnaie. S'il a construit entre temps, quelque fut le coût, il laissera quelque chose. (Cela a été, d'ailleurs, lors du procès Laval, la base de la défense de Pierre Laval. Il avait sauvegardé, le plus possible, l'appareil industriel. Clin d'oeil de l'histoire, le président déflationniste de 1935, se vantait d'avoir sacrifié la monnaie dix ans plus tard...)
Autre trait commun, entre Trump et ceux qui le critiquent, les européens, si attachés à l'accord climat, veulent freiner les énergies renouvelables. Elles font trop de dégâts aux grosses firmes. Mais l'évolution n'est plus arrêtable. Elle se fait, d'ailleurs, plus par paupérisation que par changement technique. Mais le changement technique n'est pas forcément spectaculaire. Le simple changement d'une chaudière entraine la consommation vers les tréfonds.
Les autorités de l'UE liquident l'austérité. Visiblement, elles ont chaud aux fesses. Mais sans doute est il trop tard. Elles sont totalement et complétement dévaluées.