LE MANQUE D'ECOUTE...
Au XVIII° siècle la noblesse française eût dans l'idée de moderniser les modes d'exploitation de leurs seigneuries. Avec un succès mitigé, pour être poli, et un échec cuisant pour l'être moins.
Pourtant, en 1830, la modernisation était achevée, avec en ligne d'arrivée, la gestion proposée par Olivier de Serres au XVI° siècle.
Les nobles étaient ils idiots ? Non, mais ils se virent opposer une résistance acharnée, et une défense résolue, pas parce que ce qu'ils proposaient était mal, mais parce que c'est eux qui le proposaient, et que cela allait souvent à l'encontre de la survie à court terme.
Quand ils eurent débarrasser le plancher, la modernisation eut lieu de manière ultra rapide, aussi parce que la pomme de terre se généralisa (l'église était contre ; trop facile à cultiver, ils ne suaient pas assez).
La manière de parler aux populations rurales d'ailleurs ne changea pas pendant la révolution. Elle était appelée à obéir sans discuter. Le changement, la négociation avec les populations, n'a émergé qu'avec la politique de boisement.
Ce caractère impératif du pouvoir central se retrouve dans maints décisions, sans aucune consultation des populations. Elles prennent ça au prétexte de "l'intérêt général", sans jamais rien demander, qu'à des béni-oui-oui.
Il y a plusieurs exemples à citer :
- L'échec de la destruction des barrages de la Sélune et ses enseignements. Là aussi, la décision venue d'en haut (écologie oblige !), se heurte à la jacquerie. Parce que bâti en 1920, personne n'a vu l'avant. Mais tout le monde s'est habitué au lac. Et on se fout des très friqués qui pourrait venir taquiner le saumon. Eux se contentent des poissons locaux. Et certains ont voté contre, rien que pour emmerder Hulot, les écolos, le président, les excellences et le gouvernement.
Les écolos, eux, voudraient des décisions d'autorité, alors que dans bien des endroits, ils s'élèvent contre les projets. Il faut reconnaitre aussi, le caractère très marginal, des écolos.
- "Hypermarchés : la France en veut encore". Le vrai titre ne serait il pas "une certaine France en veut encore", celle des bétonneurs, des élus plus ou moins achetés (votre, femme, fils, fille, belle fille, gendre veut un boulot ?) qui sont sempiternellement pour, alors que la population, les jacques, sont contre ? Et pour quel besoin ? "La consommation des ménages progresse de 1,5% par an en moyenne, et le nombre de m² de surfaces commerciales de 3%"
Mais on va vers le plus intéressant :« Chaque année, 5 milliards d’euros sont investis dans l’immobilier commercial ».
Ces 5 milliards, c'est du pib et des chiffres d'affaires. A Tournus, on a voté : Le maire sortant, pro-Leclerc, a été balayé, avec 23% des voix. Et la liste opposée au projet a gagné avec plus de 61% des voix.
Voilà comment les jacques en veulent encore. Mais il y aura la non moins sempiternelle création emploi évoquée.
A Saint Etienne, pareil. Le maire fera mieux d'y faire marcher la pelleteuse, il y aura de quoi faire avec 11 000 logements vides, et des zones industrielles vides à démolir. Là aussi, la destruction-réhabilitation, c'est un marché, avec de gros chiffres d'affaires. Avoir vu la diagonale Saint Etienne-Firminy-Le Puy, construire sans discontinuer, alors que le problème dans ces 3 villes, c'est le vide et la non-demande, c'est de la maladie mentale. J'ai en tête le chiffre du vide à Saint Etienne en 1988. C'était 9 500 logements. On voit l'action résolue de la mairie depuis...
- "Vision 2030" : la France apporte son soutien à l'Arabie saoudite.
On n'en attendait pas moins de larbinat. On va faire une splendide ville dans le désert, ça fera toujours ça à visiter comme ruines, pour ce qui restera de touristes en 2100.
- d'une manière générale, le Villain ne comprend pas tout le bien qu'on veut pour lui : "Les bénéfices toujours incompris de la concurrence". L'aveuglement ici est évident. Le villain du XVIII° siècle comprenait très bien et très vite, que s'il faisait ce que demandait le noble, il crèverait de faim la première année, la deuxième, ce qui ferait qu'il lui était indifférent qu'il mange mieux la troisième. " A vouloir construire une Europe politique, on politise ce qui ne devrait pas l’être. L’Europe ne recherche plus la justice et l’efficacité économique par la conservation d’un espace de libre-échange. " L'économie, c'est l'art du choix, et tout choix est politique". Quand à l'efficacité économique et la justice du libre échange, il faut être un fumeur de moquette avéré pour chanter cette chanson là. Le libre échange est aussi inefficace qu'injuste.
- Les trains se délitent, pendant ce temps, on ne comprend pas la chute de fréquentation, surtout quand on a poussé au tout-automobile pendant 50 ans. Le villain devrait donc prendre ET le train, ET sa voiture, au lieu de n'en faire qu'à sa tête et ne prendre que sa voiture.
Sur Alter-éco, on nous susurrerait que la mondialisation serait fini. Je suis un putain de surdoué. ça fait 10 ans que je le dis. Admiration autorisééééeeeee....(y compris féminine).
Siemens, General Electric, visiblement s'effondrent. Pour les turbines à gaz, les capacités mondiales sont de 400 et les commandes de 110.
Veolia aussi, vire du monde. Les villains vont être contents de pouvoir enfin vivre de leur RSA rentes-qu'étaient-bien-trop-élevées.
Pour répondre à un lecteur sur ce point : "430 A320neo : la commande géantissime de 50 milliards pour Airbus de la part d'Indigo Partners". Les effondrements, en général, se produisent toujours après un maximum. Sinon, il n'y a pas effondrement.
Alter éco, d'ailleurs, ne parle pas de la seule chose intéressante, l'énergie. Le reste, c'est la conséquence.