Niger : un nouveau savoir faire.
22 Août 2009 , Rédigé par Patrick REYMOND Publié dans #Economie
Le reboisement du sahel et donc le recul du désert se fait.
Pas de grande politique, mais, confrontés à des problèmes cruciaux, les paysans se sont mis à reboiser, pour conserver leur milieu naturel, et pouvoir l'exploiter.
3 000 000 d'hectares soit 30 000 km2, une échelle modeste à l'échelle du sahara qui fait 10 millions de km2, mais une expérience significative, car elle est visiblement venue de la base, sans aucune volonté politique, parfois avec quelques aides, mais surtout, est le fruit d'une expérience empirique et de l'intelligence de situation et de coeur, des populations.
On peut comparer finalement, la réaction de ses populations face à la crise alimentaire qui la menaçait chaque année et la réaction des "Zélites" face à la crise économique.
Les uns se sont adaptés à la situation, les autres la nie.
Bien sûr, ce n'est pas la première fois que le Sahara recule. Pendant la période française, une administration coloniale l'avait fait reculer, en gérant d'une manière pas forcément toujours très douce, le milieu naturel.
Après l'indépendance, la pression démographique mais surtout le surpaturage de troupeaux, plus liés au prestige qu'à l'utilité réelle avait notablement détruit le milieu naturel.
Mais la croissance démographique apporte aussi son lot ; cette région était vide, il y a 70 ans. Quand une région épuisait ses ressources, la population se déplaçait souvent, elle était perdue dans un milieu trop grand pour elle.
L'époque celtique en France avait aussi vu souvent des usages aberrants, notamment dans les exploitations de salines, la ressource ne manquant pas, elle était toujours gaspillée.
La main d'oeuvre, plus abondante, permet aussi d'enclencher du développement. C'est aussi plus de main d'oeuvre, pour équiper des champs, de gérer des haies, de construire des murets, de creuser des mares.
Toutes choses qui ont largement disparues chez nous. J'ai des vieux souvenirs de collines, où les murets, comme dit la chanson, allaient jusqu'au ciel, ou au moins, jusqu'en haut de la montagne.
Puis, dans les années 1960, la broussaille a dévoré ces collines, qui sont venus les sapins et les pins, et ces dernières années, les feuillus avaient pratiquement éliminés totalement ces résineux.
Les problèmes restent nombreux : incompétence, idées reçues, vols d'arbres. Les vieilles chartes, chez nous étaient souvent cruelles. Un arbre valait plus qu'un être humain (il servait éventuellement à le pendre), et les seules forêts qui aient toujours existées chez nous étaient celles qui étaient férocement défendues, éventuellement par des communautés paysannes.
Une forêt, c'est une culture sur 25 à 50, voire 200 ans. Il faut planter 20 pour cueillir 1. Bien sûr, pour l'époque, et les bureaucraties, friandes de rendement à 15 %, ce n'est pas "moderne".
Le sentiment de mutation atteint aussi la démographie : on pense qu'il y a trop de monde, premier pas vers le changement de comportements démographiques.
Bien entendu, on peut mettre en opposition cette population, qui, se mettant à penser ça, cherche une réponse positive, et celle des "Zélites" occidentales, pensant à dépeupler...
(Les autres, surtout les pauvres, les malades et les vieux, étant chargés de faire de la place).
Idée simple et simpliste de gens, aussi bêtes que méchants.
Newsletter
Abonnez-vous pour être averti des nouveaux articles publiés.
Pages
Catégories
- 2305 Politique
- 1943 Energie
- 1852 Actualités
- 1461 Economie
- 581 Chronique de l'effondrement
- 441 Immobilier
- 289 transport aérien
- 133 transport terrestre
- 112 pandémie
- 105 Polémique
- 105 politique
- 92 transport maritime
- 72 energie
- 57 economie
- 36 Faits divers