La fin de l'Amérique tel qu'on l'a connu...
Ou plutôt, telle que la propagande nous l'a présentée...
Que ce soit le LEAP, ou De Defensa, il ne faut pas oublier l'holodomor, qui a eu lieu, des deux côtés, c'est à dire dans les 2 "superpuissances", avec, quand même, des différences très notables.
Tout exode rural est, par essence même meurtrier. Les archives sont pleines de ces actes de décès d'hommes jeunes, partis du village en pleine force de l'âge, avec
l'argent qu'avait pu leur donner, et qui avait tenu le temps de dépenser cet argent, attrapant les maladies que les nouveaux lieux leur donnaient, car ils n'étaient pas immunisés.
Pour s'en sortir, il était plus simple d'être une tête brûlée, s'engager dans l'armée, ou, pour encore plus courageux, dans les mines.
Mais là, les hommes jeunes avaient des chances raisonnables de survivre, quoique la mortalité nous paraîtrait totalement effrayante selon les normes actuelles. Plus de 50 %.
Aux temps des romains, on n'agissait pas autrement.
Quand on formait une légion, autour d'un noyau de vétérans de grande valeur, car ayant survécu à tout, combats comme épidémies, s'agrégeait dans les camps des recrues par milliers.
Pour la plupart, le voyage s'arrêtait là, au repos, on ne leur avait même pas appris à se battre, on attendait qu'ils fissent leur immunité.
Les vétérans ont toujours trouvé énervant d'instruire les recrues, ça ne sert à rien, ils meurent tout de suite.
Pour les familles, c'était encore pire. Les enfants mourraient les premiers, avec les vieillards.
Cela a été le sort des Okies (fermiers de l'Oklahoma), les derniers arrivés, les plus endettés, priés de débarrasser les lieux par les banquiers, quand les prix eurent chuté de 90 %.
Mais il existe une différence fondamentale entre l'holodomor russe, et l'Holodomor américain, visible seulement dans les statistiques, et la rupture démographique
des années 1930, c'est l'origine et les conditions.
Le gouvernement fit détruire des récoltes entières, à côté de foules de gens qui mourraient de faim. Et les communications US étaient bonne.
En URSS, les communications étaient mauvaise, et ce n'était pas le gouvernement qui détruisait les récoltes.
Au contraire, lui ne supportait pas ces ivrognes qui brûlaient dans l'alambic des récoltes entières.
L'alambic, base de la révolution industrielle du XVI° siècle, se greffait sur un état particulier.
Au XVIII° siècle, Russie et Ukraine croulaient sous des montagnes d'excédents (et pas au sens figuré), que les paysans de l'époque se mirent à distiller plutôt que de les voir manger par la vermine.
Les exportations, si elles existaient, étaient rares, et ne pouvaient absorber les quantités disponibles.
Seulement, entre temps, la population fut multipliée par plus de 20, changeant fondamentalement les données du problème...
Dans ces grands chambardements, il y eut beaucoup de tombes d'enfants, ou de vieillards, ou d'adultes, creusées le long des routes, parce qu'on avait même pas les moyens de payer un enterrement, et qu'on ne déclarait même pas, et les autorités locales, méprisaient ces sous hommes dont ils ne voyaient pas le flot se tarir.
Bien entendu, pas comptabilisé, tout était parfait.
Aux USA, ils avaient oublié que la route des chariots du XIX° siècle était facile à suivre.
Il suffisait d'aller de tombes en tombes.
Il n'y eut donc pas d'état civil, seulement une brisure sur une courbe de population, car dans les grandes catastrophes, les modes normaux de comportement changent profondément.
Simplement, pour la perception des famines, nous étions d'un côté, et il était de bon ton de dénoncer le régime stalinien, pour les famines organisées, même si
elles dépendaient largement de circonstances sur lequelles aucun régime n'a prise, et d'oublier les famines organisées en occident, parce que c'était la faute à pas de chance, et que,
fondamentalement, le système était bon, et que les victimes l'avaient bien un peu cherché.
Qu'est ce qu'ils avaient besoin de se jeter sous les roues du carrosse ???
L'histoire éternelle de la poutre, qui obstrue notre regard, pendant que nous percevons nettement la paille, dans le regard de l'autre...
Je pense qu'aujourd'hui, le système pense fortement à ce genre de solution, et pense fortement que les récoltes seraient bien mieux employées à fournir du carburant.
A faire voler des avions, pour promener ce qui restera de clientèle (riche) au soleil, faire rouler leur non moins gourmand 4 X 4 (bien utile pour écraser ce qui
restera de pauvres), et chauffer leur piscine...