La question de la responsabilité.
7 Mars 2010 , Rédigé par Patrick REYMOND Publié dans #Immobilier
Il serait logique, qu'après plus de 50 morts, des poursuites judiciaires soient engagées, au plan pénal et civil, contre les responsables de ces morts, car visiblement plus personne ne croit au caractère de "catastrophe naturelle".
Philippe de Villiers a eu des mots justes : "épicentre de la tragédie doit être immédiatement restitué à sa vocation naturelle de marais, là où la mer est venue, elle reviendra."
C'est bien une catastrophe causée par la corruption et la cupidité.
Le préfet de Vendée, retrouve de l'énergie pour mater les maires, aux abonnés absents.
Les communes littorales sont bâties "sur de vastes espaces gagnés sur la mer, ne tenant pas compte de la mémoire du risque ."
La collectivité, par l'intermédiaire des compagnies d'assurances, paiera donc le prix du "bizness", et bien entendu, les ennuis ne sont pas finis.
Les sommes promises "en urgence" sont ridicules : 2000 euros, alors que les dégâts atteindront facilement les 100 000, et encore, les indemnisations ne prévoient que la remise en état...
Les propriétaires sont donc rivés à des terrains et des habitations sans aucune valeur.
Bien sûr, on peut dire, qu'en général âgés, ils pensent avoir le temps d'ici la prochaine catastrophe.
Le plain-pied, prisé par les personnes âgés, le moins coûteux, est aussi sur la sellette. On peut très bien bâtir sur de l'inondable, mais sur pilotis, et à condition, bien sûr, d'avoir un sol très stable en dessous (les semelles de ces constructions pésent lourd et sont impressionnantes).
Aux Pays Bas, des maisons réhaussables sur vérins existent.
Mais bien entendu, ça ne s'adresse pas à des pauvres voulant pêter plus haut que leur cul.
De plus, dans beaucoup d'endroits, la limite de la construction en hauteur est ravageuse, tant esthétiquement qu'en qualité de bâti et de perte de terrain. Je me rappelle personnellement qu'il m'avait fallu trichoter entre le point haut et le point bas de mon terrain, pour pouvoir faire deux étages... Cela m'avait valu une scène cocasse. Pour le certificat de conformité, elle avait été mesurée sous tous les angles. Consolation : je suis sûr que j'habite dans la maison la plus légale qui soit...
Les élus ne sont pas des boucs émissaires. C'est en toute connaissance de cause qu'ils ont pris leurs décisions. C'était, quelquefois de la corruption personnelle, mais le plus souvent des comportements corruptifs "pour le bien de la commune", même s'ils n'en tiraient pas profit personnellement.
Dire, comme un maire "nous sommes tous responsables", c'est s'exonérer à bon compte de toute responsabilité personnelle.
"Protection contre la mer insuffisante", nous dit on, mais elle ne sera jamais suffisante. En 1856, après les inondations de la Loire, le gouvernement impérial fit étudier la situation. Les digues dont on était férus à l'époque n'était pas la solution.
L'ingénieur chargé de l'étude la trouva vite : c'était organiser et creuser des deversoirs. C'était la solution la plus intelligente et la moins coûteuse.
Pour les grands groupes immobiliers, il n'y a pas à voir plus loin que le moment de la vente. Après, ce n'est plus son problème. Il serait sans doute urgent de revoir cette règle, dans la responsabilité pénale, comme civile.
Comme en 1856, on n'était pas complétement idiot, la population de la Chapelle sur Loire passa de 3500 à 250 l'année suivante.
Aujourd'hui, visiblement, l'argent rend les gens complétement idiots.
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