USA : le marché du crédit en déconfiture...

Novembre 2009, le dernier mois disponible, montre que la production de crédit s'effondre aux USA, et ce, à un rythme jamais atteint.
Ce sont les crédits revolving qui touchent le fond, à - 1.54 % en UN MOIS, ce qui est énorme, passant de 975 160 millions en septembre 2008 à 873 995 millions ce mois de novembre, baissant de 13 666 millions en un mois, à un rythme annuel de - 9.33 %.

On peut dire que les USaméricains ont fait leur choix : celui de se remettre à flot. Ils cessent de rembourser leurs mortgages (emprunts hypothécaires), économisent ces sommes pendant 9 mois (temps moyen de procédure, pour payer leurs cartes de crédits.

Après donc, ils sont débarrassés de leurs hypothèques, de leurs cartes de crédits, et paient un loyer beaucoup plus léger...
Nul doute que ce schéma ne va que s'amplifier.

Les autres crédits, sont aussi à la baisse : 1 608 975 millions en janvier 2009 et 1 590 612 en novembre, pour une baisse de - 0.24 % ce mois ci et de - 0.62 % en un an. C'est encore léger, mais ces crédits affectés sont moins onéreux que les revolving, il est donc judicieux de rembourser ceux-ci qui tournent facilement à 30 %, et de continuer à en souscrire à 7-8-10 %.

Le total est plombé par la déconfiture du revolving, à - 0.7 % ce mois ci et - 3.9 % en un an.
2 578 348 milliards en septembre 2008, contre 2 464 608 en novembre 2009.  La diminution atteint la bagatelle de 113 740 millions.
Mais la rentabilité bancaire chute lourdement. En effet, la centaine de milliards manquant en crédits revolving représentait 30 milliards de rendements...

Les garanties accordés aux firmes Fannie Mae et Freddie Mac, à concurrence de 200 milliards, montrent que la crise immobilière s'accroît et s'approfondit. Et avec elle, la crise du crédit immobilier.

En Résumé : la "relance Obama" a désormais clairement échoué. Les tripatouillages statistiques, les faux ne peuvent plus cacher la vérité, le soufflé retombe. L'indemnisation du chômage, n'est plus l'indemnisation du chômage, mais l'EUC (emergency unemployment compensation)...
Le marché immobilier US est devenu un marché de location, pour une bonne raison : les prix baissent fortement...

On peut raisonnablement penser qu'après la grande dépression 2008-2009, on va assister à la très grande dépression 2010. Pour maintenir simplement le navire à flot, il aurait fallu que l'endettement total augmente de 4000 milliards US $. On en est loin...

Comments

[Amada]

Bonjour monsieur Reymond
et les autres... J'aime beaucoup vous lire.
Mais question : ok, US en déconfiture, immobilière notamment. Et la France, à votre avis ? Et les prix de l'immobilier dans les grandes agglomération ? (Au fait, de nouvelles lois arrivent pour
protéger les terres agricoles).

Selon une de mes projections statistiques (un peu "légère" certes, mais quand même), une personne sur 10 a, dans ce pays, connu un épisode "rue" en 2009. Mais honteusement. Donc aucune statistique
fiable sur le sujet...
Je résume : on est passé de "classes laborieuses, classes dangereuses" à "classes miséreuses, classes honteuses" (http://les-deboires-d-amada.over-blog.fr/article-eberg-42725254.html)
A priori donc aucun risque d'explosion. On implose en silence... Jusqu'à quand, jusqu'où ? A votre avis ?

Cordialement
Amada

[logique]

C'est trés ien expliqué dans l'argent dette II

[BA]

Un article très intéressant :

La Bourse est-elle la Vie ?

Pour Ben Bernanke, président de la Réserve fédérale US, comme pour ses prédécesseurs et pour les responsables de la Trésorerie américaine, les interventions de l’Etat fédéral sur les marchés
boursiers sont une arme contre la déflation.


http://www.gestionsuisse.com/ArticleDetail.asp?id=646

[Mon nom]

Il manque juste une virgule après le 2, ou de remplacer milliards par millions, puisqu'à la phrase suivante le différentiel est de "la bagatelle de 113 740 millions".

[JB]

2 578 348 milliards ? si c'est des dollars
ça me parait un peu beaucoup quand même, ça fait presque 200 fois le PIB us.
Cet article mérite une seconde passe sur l'harmonisation des chiffres...

[Patrick REYMOND]

autant pour moi, ce sont des millions. Merci de m'avoir signalé la boulette.