La rentabilité fait sens...
Après être revenu à 35 $ le baril, le cours du pétrole ne se porte guère mieux, et on parle d'une chute qui amènerait son cours à 20 $ désormais.
Vous avez aimé Mad max ? Sa nouvelle version, vous adorerez celle en cours appelé "Etat Islamique", en attendant pire, bien sûr, parce qu'à ce tarif là, les investissements dans le pétrole classique, passés de 150 milliards à 250 pour culminer à 763, vont dégringoler aussi bas qu'ils étaient à l'origine, voir passer à zéro.
Parce que la plupart des états pétroliers n'ayant que ça comme ressource, l'investissement n'est même plus une option. On fera tourner au maximum, ce qui existe encore, point barre, passons à autre chose.
Le pire étant, bien sûr, que la baisse carabinée n'a pas entraîné d'augmentation significative de consommation. Cela veut dire, simplement, qu'on stocke un peu plus, en se disant bénéficier d'un effet d'aubaine.
Quand à une baisse, qui entraînerait une fermeture des puits non rentables, et un rebond des prix, ça peut être aussi le "rebond de la mort", estocade finale adressées à des économies trop délabrés par les chocs précédents.
La réanimation après un choc cardiaque, cela produit toujours des dégâts.
Nulle part, la baisse des prix n'a apporté de croissance supplémentaire, c'est même l'inverse qui s'est produit.
Quand à la hausse de la production américaine, qui aurait entraîné la baisse des prix par un effet d'excédent, ce pourrait être un début d'explication, si et seulement si les capacités de traitement correspondaient avec l'extérieur. Or, le terminal de Cushing, c'est le terminal de Cushing, et il s'arrête à Cushing, perdu à l'intérieur des terres, sans relations avec l'extérieur. Ou, du moins, avec un volume de relations sans rapport avec ce qui existe comme stocks. La question cruciale étant "qu'est ce qu'on va bien pouvoir foutre de tout ça ???"
Travaillant largement à flux tendus, le monde de l'énergie découvre l'effet stock.
Je ne rappellerais pas, non plus, le nombre de mines de charbon chinoises déficitaires : 70 %. On peut en faire fonctionner quelques unes, quelques temps, en déficit, mais aucune éternellement. Bien sûr, un rebond en saugarderait quelques unes; mais pas toutes. La décroissance de la production, donc, sera une donnée lourde. Comme dans le pétrole, si le gisement reste en place, une fois abandonné, il ne sera pas repris. Ce serait trop coûteux.
Certains disent que la COP, c'est l'arrêt de mort du fossile. Complétement idiot. le fossile est mort AVANT la COP21, quand les grandes entreprises ont commencées à s'en détourner, et quand l'agence Bloomberg, clouant le cercueil, a qualifié le fossile de "spéculatif".
La COP21 n'a donc fait qu'entériné un état de fait. Les émissions de gaz à effet de serre ont massivement baissé en occident (site de Jancovici, Manicore), et baisseront en Chine (ce n'est simplement plus possible physiquement d'aller au delà dans certains endroits, tellement c'est pollué), et le renouvelable est en marche.
Il était déjà en marche avant, par un choix politique global au niveau planétaire, et certains veulent s'en attribuer le mérite.
Seulement, cette évolution va être terrifiante pour certains pays, dont l'économie est une monoville de type soviétique, assise sur une seule ressource, telle l'Arabie Séoudite.Le yoyo peut être mortel.
Certains me traitaient de soviétoïde attardé (ou de militant d'extrême droite, c'est selon l'humeur du jour), en attendant, j'en ai trouvé un beau, pour lequel les problèmes d'EDF proviennent... du renouvelable...Pourtant d'un poids très marginal dans ses comptes. Quand à augmenter les tarifs EDF, c'est une arme à double tranchant. Théoriquement, elle améliore ses comptes, dans la réalité, elle peut amener une forte à très forte baisse de la consommation, qui annulerait les effets de la hausse. Il faut comparer ce qui est comparable. Certes, le prix de l'électricité est plus cher ailleurs, mais on en consomme souvent moins ailleurs.
Bref, on aura compris que dans le monde de l'énergie, les voix autorisées parlent surtout parce qu'elles sont autorisées, et que la COP 21 aurait eu le même résultat sans qu'elle ait eu lieu.
De plus, pour réduire les émissions, il existe une solution finalement très simple, appliquée à l'époque Eltsine, cela s'appelle l'effondrement économique.
Si l'effondrement économique de l'URSS et du blog de l'est avait été localisé, et de peu de poids, l'effondrement économique en cours concerne toute la planète, sans exception. Certains reculent moins que d'autres. La tendance lourde en est la raréfaction de l'énergie et l'épiphénomène, ce sont les erreurs patentes de politiques économiques, dont le MEDEF veut une couche supplémentaire et qui accélèrent le mouvement.
Il est certain que le gouvernement pense à ce genre de mesure, "pour l'emploi", sans comprendre qu'une hausse de la TVA de 3 points, dans le contexte actuel, c'est un détonateur pour un effondrement massif. Mais les gens friands de "réalisme" économique sont avant tout, des dogmatiques.
Bien sûr, ce genre de proposition, c'est pour sauver le système, et "contrer le FN". Le dit FN, lui, sera tout content de ce genre d'élucubrations, qui fera s'élever encore son plafond de verre, en alimentant la lutte des classes, dont il est devenu l'héritier à l'insu de son plein gré. Puisque tout le monde s'en tape, il faut bien que quelqu'un s'y colle, et puis, ça apporte toujours quelques électeurs... Plus que suivre le MEDEF.