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Coup de gueule d'un lecteur II

10 Septembre 2016 , Rédigé par Patrick REYMOND Publié dans #Politique

L'état louisquatorzien fit cesser toutes les jacqueries. Seulement, il disposait de nombreuses milices et soldats. 400 000 pour une population située entre 17 et 20 millions d'âmes, sous alimentés, et Louis XIV, avait, vis-à-vis de ses soldats, un comportement de Napoléon, récompensant grassement de simples soldats. Le ratio était de 1 pour même pas 50 habitants.

Mais l'époque, si les pillages (réquisition à prix taxé) des campagnes au profit des villes était possible, c'est aussi parce que les villes, c'était 15 % de la population, pas 75 %. Il y a différence d'échelle importante.

Voler du grain, déjà moissonné, ou le réquisitionner, c'est facile. Ramasser les patates, c'est plus compliqué. L'armée allemande dans les zones occupées mobilisait des dizaines de milliers d'hommes pour surveiller les requis qui les ramassaient, et ramassaient aussi les orties.

Sans doute, en cas de crise, le gonflement des forces de l'ordre peut être rapide. Mais ce sera du milicien. Le milicien est peu formé, mais cruel et sauvage.

Les forces armées au moment de la révolution passèrent de 400 000 soldats à 2 millions.

Mais, comme on l'a dit, personne ne mourra pour la CAF, ni pour le néolibéralisme, ni pour beaucoup de choses.

Par contre, beaucoup mourront pendant l'adaptation.

De plus, il faut voir le comportement des urbains en campagne. Ce sont des poissons hors de leur bocal, comme dans ce film, où l'occupant d'une voiture s'arrêtait pour aller respirer les gaz d'échappement (je ne me rappelle plus le nom du film).

Quand aux excellences, ils n'ont pas analysé la chute de l'URSS. SI l'URSS qui faisait bien plus peur que les banquiers et Soros a pu se dissoudre, les 5 stades de l'effondrement décris par Orlov, les reléguerons aux oubliettes.

Dans l'effondrement, tous ne perdrons pas leur cohérence. Les gendarmes du gouvernement de Vichy allaient faire monter le guet à leur enfants, qui couraient les avertir quand ils voyaient ceux qui venaient s'approvisionner au marché noir.

Ils saisissaient tout simplement la marchandise et oubliaient les procès verbaux. Le maquis, lui, confisquait la marchandise et notait les noms.

Donc, même en n'étant pas payé, il est intéressant de continuer à représenter l'ordre public. On peut racketter en uniforme. Toutes les forces du 1/3 monde le font, quand la solde est insuffisante.

L'élite, quand à elle, préfère insulter les péquenots. C'est ce qu'à fait Clinton avec ces salauds d'électeurs de Trump. On admirera la qualité de l'argumentation.

Pendant ce temps, on peut aussi applaudir certains. Leur doxa est aussi impérative que stupide. Et ils ont oublié l'histoire. La Grande Bretagne spécialisa son empire. Et importa 80 % de son alimentation en 1913. Donc, les sous maris allemands purent essayer de couper les approvisionnements.
Comme maintenant, nous sommes dépendants d'une chaine de transport, pétro-dépendante.

Philippe Silberzahn (professeur à EMLYON Business School et chercheur associé à l’École Polytechnique), nous livre le fond de sa non pensée absolument conformiste et Soviétoïde.

- La relocalisation fait perdre de "gros marchés" aux "gros producteurs" qui, en contrepartie, ne gagnent que de "petits marchés" près de chez eux.

- Les petits producteurs locaux n'optimisent pas la production et sont moins rentables. Leurs coûts de production sont supérieurs à ceux des "gros" producteurs, ce qui pénalise le consommateur.

- La préférence locale "mine" la compétitivité des filières françaises face à la concurrence étrangère, ce qui conduit tôt ou tard à une aide de l'état qui retombe sur le "contribuable qui n'avait rien demandé"

- Une meilleure adaptation des productions au climat est plus écologique, il est donc absurde de produire localement ce qui se produit mieux ailleurs.

L'auteur conclut en déclarant: la consommation locale est une aberration économique et écologique, et ignorer les principes de la division du travail, c’est s’exposer à de graves déconvenues.

C'était le point de vue de certains communistes dans l'URSS des années 1930, qui disaient qu'il fallait supprimer le lopin personnel des paysans. Comme je l'ai souvent dit, Staline essayait par une habileté consommée de se situer aux centres des factions, droites et gauches. Pour taper sur l'une avec l'appui de l'autre. Cette mesure était "trop inquiétante", pour lui, et risquait de déstabiliser le pays. Chasser le Koulak était plus populaire, et moins risqué.

Bien entendu, l'enseignant a complétement perdu de vue que l'agriculture occidentale est totalement pétro-dépendante et totalement aussi, dépendante de subventions sans limites.

Elle n'a jamais été capable, seule, de dégager un centime de bénéfice. Seul, justement, le "petit" agriculteur, "pas compétitif", était capable de le faire. On se demande ce que ce genre de professeur est capable d'enseigner, en tous cas, pas une courbe de Gauss, ni le pic de hubbert.

D'ailleurs, si je me souviens bien, un propos de Braudel, dans la généralité d'Orléans, en 1697, sur 120 000 chefs de familles, seule la moitié est agriculteur (c'est à dire que l'autre moitié a juste un jardin, mais tous en ont un), un quart est vigneron, et le reste peut être considéré comme vraiment agriculteur. Le vigneron a peu de surface, au maximum 3 hectares.

Moralité : la survie est bien celle du jardinier, même s'il a un deuxième et principal travail, comme pendant les grands épisodes d'effondrements, n'en déplaise à certains lecteurs. Et quand la survie dépend du lopin, la sauvagerie vis-à-vis du voleur reprend vite le dessus. D'ailleurs, il aura une utilité, il fumera le lopin.

Dernier épisode en date du terrorisme : 3 islamistes femmes voulaient commettre un attentat à la bouteille de gaz. Elles sont de leur époque, elles ont foiré leur coup.

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L
Hé bé... Il s'en est dit des choses suite à mon caca nerveux de Vendredi (En fait une otite interne me vrille les tempes depuis une semaine et je préférerais encore une crise d'hémorroïdes). <br /> J'ai donc eu raison de me lâcher, avec toute l'injustice qui colle à ce genre de sortie. <br /> Vos connaissances et votre méthode sont invariablement balaises, Patrick Reymond -raison pour laquelle tous ici nous vous suivons avec application- mais je reviens à la formule de l'ami Werrebrouck : « l'histoire nous éclaire autant qu'elle nous aveugle ».<br /> Parce que nous avons tous soif de certitude et que nous sommes portés à nous forger des certitudes par la connaissance.<br /> Or, seuls les faits passés sont certains. Il n'y a que les mythes qui traversent les âges, ne valant jamais que ce qu'ils valent.<br /> Il est clair par exemple qu'un Jovanovic voit « l'effondrement » comme l'apocalypse et le jugement dernier. Ce en quoi il met les pieds dans le plat puisque nous sommes tous portés vers ce genre de mirage au-delà du rationnel et malgré toute notre rationalité -vous comme les autres, Reymond, même si cela se voit moins avec vous.<br /> L'histoire ne se répète jamais ou, au mieux, ne rejoue que des pantomimes du passé, et c'est le parfum de certitude qui embaume toute analyse positiviste, fut-elle la mieux étayée, qui finit par faire douter.<br /> Nous n'allons pas plus revivre la chute du Moyen Âge que celle de l'empire romain, même pas l'URSS ou la Yougoslavie d'il y a vingt cinq ans, et c'est cela qui nous angoisse.<br /> Nous sommes tous là à attendre les barbares comme des cons, parce que nous ne savons pas encore qui ils sont, et que nous n'avons en main que les paramètres certains du passé pour les identifier. <br /> Le reste ne relève que de l'argutie à finalité rassurante, surtout si elle semble pétrie de bon sens -le bon sens est le faux nez de ce qu'on veut, des miracles comme des catastrophes.<br /> Libre à chacun par exemple de penser qu'une centrale nucléaire en déshérence, surtout dans un contexte d'anarchie civile et militaire, ne pose pas plus de dangerosité qu'un silo à patates désaffecté -et d'en rire aux larmes- mais je ne crois pas que c'était du problème de la désertion du personnel dont Michel Drac s'inquiétait.<br /> Merci quand même à TOUS, les mecs, d'essayer quand même d'aller au-delà du semblant par vos contributions -moi aussi je fais ce que je peux.<br /> Bon... double Efferalgan !
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S
Tiens La Gaule ; une berceuse rien que pour toi ; c'est parce que je t'aime bien ; effet antalgique garanti: https://www.google.fr/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=8&cad=rja&uact=8&ved=0ahUKEwiR6rWUjIrPAhXpAcAKHfnTDigQtwIISjAH&url=https%3A%2F%2Fwww.youtube.com%2Fwatch%3Fv%3DxwUlvxyLWkY&usg=AFQjCNHg6H-zQel9BiZRtFnQsMBFn1Vkvg&sig2=VzEMdMrW2_FAxnevU_7jRA
L
Bonjour,<br /> <br /> Je rebondis juste sur le maximum 3 hectares, pour rappeler qu'en maraichage on considère qu'un temps plein peut gérer 0,5 hectares actuellement.<br /> Pour donner une idée, avec mécanisation légère et arrosage, ma compagne et moi gérons environ 0.8 hectare. Et ça nous occupe bien plus que 35heures...<br /> <br /> Si on passe à de la traction animal, là d'un coup il faut plus (0.5 par âne, 1 pour un cheval), mais c'est du près, voir du verger.
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