Coup de gueule d'un lecteur II
L'état louisquatorzien fit cesser toutes les jacqueries. Seulement, il disposait de nombreuses milices et soldats. 400 000 pour une population située entre 17 et 20 millions d'âmes, sous alimentés, et Louis XIV, avait, vis-à-vis de ses soldats, un comportement de Napoléon, récompensant grassement de simples soldats. Le ratio était de 1 pour même pas 50 habitants.
Mais l'époque, si les pillages (réquisition à prix taxé) des campagnes au profit des villes était possible, c'est aussi parce que les villes, c'était 15 % de la population, pas 75 %. Il y a différence d'échelle importante.
Voler du grain, déjà moissonné, ou le réquisitionner, c'est facile. Ramasser les patates, c'est plus compliqué. L'armée allemande dans les zones occupées mobilisait des dizaines de milliers d'hommes pour surveiller les requis qui les ramassaient, et ramassaient aussi les orties.
Sans doute, en cas de crise, le gonflement des forces de l'ordre peut être rapide. Mais ce sera du milicien. Le milicien est peu formé, mais cruel et sauvage.
Les forces armées au moment de la révolution passèrent de 400 000 soldats à 2 millions.
Mais, comme on l'a dit, personne ne mourra pour la CAF, ni pour le néolibéralisme, ni pour beaucoup de choses.
Par contre, beaucoup mourront pendant l'adaptation.
De plus, il faut voir le comportement des urbains en campagne. Ce sont des poissons hors de leur bocal, comme dans ce film, où l'occupant d'une voiture s'arrêtait pour aller respirer les gaz d'échappement (je ne me rappelle plus le nom du film).
Quand aux excellences, ils n'ont pas analysé la chute de l'URSS. SI l'URSS qui faisait bien plus peur que les banquiers et Soros a pu se dissoudre, les 5 stades de l'effondrement décris par Orlov, les reléguerons aux oubliettes.
Dans l'effondrement, tous ne perdrons pas leur cohérence. Les gendarmes du gouvernement de Vichy allaient faire monter le guet à leur enfants, qui couraient les avertir quand ils voyaient ceux qui venaient s'approvisionner au marché noir.
Ils saisissaient tout simplement la marchandise et oubliaient les procès verbaux. Le maquis, lui, confisquait la marchandise et notait les noms.
Donc, même en n'étant pas payé, il est intéressant de continuer à représenter l'ordre public. On peut racketter en uniforme. Toutes les forces du 1/3 monde le font, quand la solde est insuffisante.
L'élite, quand à elle, préfère insulter les péquenots. C'est ce qu'à fait Clinton avec ces salauds d'électeurs de Trump. On admirera la qualité de l'argumentation.
Pendant ce temps, on peut aussi applaudir certains. Leur doxa est aussi impérative que stupide. Et ils ont oublié l'histoire. La Grande Bretagne spécialisa son empire. Et importa 80 % de son alimentation en 1913. Donc, les sous maris allemands purent essayer de couper les approvisionnements.
Comme maintenant, nous sommes dépendants d'une chaine de transport, pétro-dépendante.
Philippe Silberzahn (professeur à EMLYON Business School et chercheur associé à l’École Polytechnique), nous livre le fond de sa non pensée absolument conformiste et Soviétoïde.
- La relocalisation fait perdre de "gros marchés" aux "gros producteurs" qui, en contrepartie, ne gagnent que de "petits marchés" près de chez eux.
- Les petits producteurs locaux n'optimisent pas la production et sont moins rentables. Leurs coûts de production sont supérieurs à ceux des "gros" producteurs, ce qui pénalise le consommateur.
- La préférence locale "mine" la compétitivité des filières françaises face à la concurrence étrangère, ce qui conduit tôt ou tard à une aide de l'état qui retombe sur le "contribuable qui n'avait rien demandé"
- Une meilleure adaptation des productions au climat est plus écologique, il est donc absurde de produire localement ce qui se produit mieux ailleurs.
L'auteur conclut en déclarant: la consommation locale est une aberration économique et écologique, et ignorer les principes de la division du travail, c’est s’exposer à de graves déconvenues.
C'était le point de vue de certains communistes dans l'URSS des années 1930, qui disaient qu'il fallait supprimer le lopin personnel des paysans. Comme je l'ai souvent dit, Staline essayait par une habileté consommée de se situer aux centres des factions, droites et gauches. Pour taper sur l'une avec l'appui de l'autre. Cette mesure était "trop inquiétante", pour lui, et risquait de déstabiliser le pays. Chasser le Koulak était plus populaire, et moins risqué.
Bien entendu, l'enseignant a complétement perdu de vue que l'agriculture occidentale est totalement pétro-dépendante et totalement aussi, dépendante de subventions sans limites.
Elle n'a jamais été capable, seule, de dégager un centime de bénéfice. Seul, justement, le "petit" agriculteur, "pas compétitif", était capable de le faire. On se demande ce que ce genre de professeur est capable d'enseigner, en tous cas, pas une courbe de Gauss, ni le pic de hubbert.
D'ailleurs, si je me souviens bien, un propos de Braudel, dans la généralité d'Orléans, en 1697, sur 120 000 chefs de familles, seule la moitié est agriculteur (c'est à dire que l'autre moitié a juste un jardin, mais tous en ont un), un quart est vigneron, et le reste peut être considéré comme vraiment agriculteur. Le vigneron a peu de surface, au maximum 3 hectares.
Moralité : la survie est bien celle du jardinier, même s'il a un deuxième et principal travail, comme pendant les grands épisodes d'effondrements, n'en déplaise à certains lecteurs. Et quand la survie dépend du lopin, la sauvagerie vis-à-vis du voleur reprend vite le dessus. D'ailleurs, il aura une utilité, il fumera le lopin.
Dernier épisode en date du terrorisme : 3 islamistes femmes voulaient commettre un attentat à la bouteille de gaz. Elles sont de leur époque, elles ont foiré leur coup.