Des nouvelles de la démondialisation V
Sortir de la mondialisation exige de sortir d'un carcan mental absolu, dont voici un excellent exemple :
" Une ferme de pomme de terre était située juste à côté d’un « Safeway » (grande chaîne de supermarchés nord-américaine). Ce dernier décida d’acheter les pommes de terre du fermier. Safeway envoya la marchandise jusqu’à Calgary, où elle fut empaquetée, et la ramena sur l’île où les pommes de terre furent vendues à un prix très élevé à cause du coût du transport."
Ces pauvres garçons n'ont absolument rien compris au film.
Le problème, ce n'est pas l'état comme disait Reagan, c'est le transport et l'emballage.
ça ne sert à rien, l'achat local, si on fait rentrer cette production dans un circuit qui l'envoit ballader dans les 4 coins du pays.
Le tout, c'est de produire local, et de consommer local, donc de faire appel de manière marginal au transport.
Mais là, on retombe sur le problème de la prison mentale, que seule une catastrophe peut modifier, involontairement et contre son gré, malgré toutes les bonnes intentions.
Il est clair, par exemple, pour moi, et pour la plupart de ceux qui me lisent, qu'une banqueroute aura lieu.
Mais les importants font tout pour retarder l'inéluctable, par simple incapacité à penser différemment.
Les "10 objectifs de long terme", sont, pour ceux qui ont connus le début des années 1970, un simple retour à ces années là :
"1. Une économie verte
2. Être leader en matière de politique climatique
3. Bâtiments écologiques
4. Réseau de transport écologique
5. Zéro déchet
6. Accès à la nature
7. Empreinte écologique plus faible
8. Eau propre
9. Air propre
10. Nourriture locale "
Prenons le zéro déchet. Je me souviens des poubelles de 1970, elles étaient réduites, mais c'est la supermarchisation de l'économie qui en est responsable.
En effet, on a basculé d'un approvisionnement local, encore largement présent dans les années 1960, pour un appel d'offre national, puis planétaire.
Le haricot ne vient plus du jardin du coin, mais du Burkina Faso.
Le déchet est la conséquence du packaging du supermarché, et de la fin de certaines "anomalies".
Je me souviens de l'époque où les verres étaient consignés, et ils ne furent plus environ vers 1973. L'industrie du verre, surcapacitaire, le voulut, la grande distribution, fut bien contente aussi de se débarrasser des consignations.
On n'allait plus nous embêté avec ces bêtises, il était plus "moderne" de tout mettre à la poubelle. En plus, la bouteille plastique se développa.
Nos poubelles aussi. Les déchets d'avant 1973 faisaient des tas modestes, ils devinrent pléthoriques et tournérent à la montagne...
Dans la foulée, on nous indiqua que l'on ne pouvait continuer ainsi pour le verre, et qu'il était nécessaire de recycler... Couteusement, avec l'aide de nos impôts.
Mais, pour le bien de l'économie, il fallait produire le verre, ne pas le consigner, parce que cela allait contre les intérêts de l'industrie du verre...
Comme on le voit, le progrès en la matière est finalement, réduit. Ce n'est pas notre bien qui a été pris en compte, mais des "intérêts économiques supérieurs", qui ne nous apporte absolument rien, sinon des gros chiffres de PIB, qui ne signifient plus rien.
Le début des années 1970 aussi, ont marqués une inflexion. Je me souviens d'une vision de la place Michelet au Puy, en 1972. Elle était couverte de cars. Pour tous les patelins, il y en avait un.
Aujourd'hui, c'est un parking à voitures, on est devenu "libre" en étant obligé d'avoir une automobile qui coûte un bras et les yeux de la tête, et nous permet d'être totalement flexible avec le boulot...
Je me rappelle aussi une époque où il existait une SNCF, ailleurs qu'en RP.
Pour ce qui est de faire construire, c'est encore plus simple. On vous propose le "choix" entre système de chauffage, alors que le "bon choix", c'est justement d'en dépendre le moins possible, tout comme le "choix" de la récupération de l'eau est très récent...
Il y a dix ans, j'étais pionnier en la matière. 1000 mêtres cubes récupérés plus tard (je n'ai pas mis de compteur, trop cher, c'est une estimation à la louche), je peux croire que ma radinerie a été récompensé (merci Saint Picsou, patron des avares).
La réalité, c'est que l'incontournable marché, censé faire notre bien, ne fais le bien que des actionnaires, en nous créant des besoins que nous n'avions pas, et qui sont discutables, et qui deviennent de plus en plus difficile à satisfaire.
Dernier avatar en date. EDF va gagner beaucoup d'argent, en vendant très cher son électricité... Pour permettre la concurrence...
Et on va nous dire que c'est grâce au nuke qu'on a une électricité bon marché, et que sans lui, elle augmenterait beaucoup...
Décidément, les bozos le clown, involontaires mais plein de ressources, sont en pleine action...
Bon, pour rire, il parait que l'URSS est morte d'une allocation inefficace des ressources...