Energie : entre avenir et manipulation...
L'actualité énergétique voit deux grandes nouvelles cette semaine. Pour 2050, le 100 % renouvelable est possible pour l'EREC, et on manipule à tout va chez les anti-éolien (nucléocrates pour la plupart).
Le conseil européen pour les énergies renouvelables pense qu'un mix à 100 % renouvelable est possible dans le continent à l'horizon 2050, mais à la condition de réduire fortement la consommation : 40 %.
Ceci dit, cette réduction "importante" est en elle même modeste. En effet, il est possible de faire bien plus. L'avantage en étant une réduction importante des coûts (et par la même, du PIB).
Faisons le tour d'horizon :
- L'hydraulique ne progressera guère : 448 TWh contre 325 en 2007, mais c'est sans doute le plus intéressant, pour cause de stockage.
- Le solaire thermique, passerait de 0.88 Mtep (millions de tonnes équivalent pétrole) à 122. Ce niveau est vraisemblable, il est aujourd'hui très au point, c'est juste une question d'une oeuvre de longue haleine : l'installation sur la plupart des toits.
- L'éolien passerait de 104 à 1552 TWh. Là aussi, c'est juste une question d'équipement (et de développement du stockage). Pour ceux qui connaissent le Danemark, pays statistiquement bien burné en la matière, on voit qu'on n'y est pas envahi par les dites éoliennes, que les habitants n'en font pas un fromage et que le bruit est plus que modéré. (la seule gêne, étant qu'ils bloquent parfois certains tronçons routiers et autoroutiers pour les convois, tout à fait impressionnant).
- L'énergie des océans utilisée passerait à 158 TWh, contre rien en 2007 (c'est là aussi, un simple niveau d'équipement, la plupart des essais à l'heure actuelle s'avérant positifs).
- Une utilisation de la biomasse (actuellement abandonnée) produirait 496 TWh contre 102 en 2007, et 214.5 Mtep contre 61.2.
Mais là aussi, il faut voir de quoi l'on parle : les tombées des forêts, les écorces, peu valorisées encore, mais certainement pas la sciure (utilisée pour les granulés), déjà recyclée auparavant dans l'aggloméré (il ne faut pas qu'il y ait éviction d'un recyclage, par un autre).
Encore faut il ne pas détruire le stock (la forêt par exemple) mais n'utilisé que le surplus non valorisé.
- Pour la géothermie, je serais plus sceptique (ça dépend de laquelle, essentiellement) : 136.1 Mtep, contre 0.9 et 601 TWh géothermiques contre 5.8.
- Pour les agrocarburants, 102 Mtep contre 7.88 en 2007. Mais là, cela implique soit une réduction du parc automobile, soit une réduction drastique de sa consommation, soit les deux.
Enfin, deux questions me laissent franchement perplexes : le solaire à concentration : 385 TWh contre 0.8 en 2007. S'il s'agit du projet Desertec, ce ne sera pas une autosuffisance, mais le remplacement d'une dépendance par une autre.
Et enfin le photovoltaïque à 1347 TWh contre 5.4 en 2007. Il faudra pour atteindre cet objectif, considérablement progresser en matière technique, et aussi progresser en matière de stockage.
En matière de réductions, il faudra être très agressif. C'est à dire déclencher une énième révolution industrielle, et pour cela, régler au plus vite, le problème pompidolien des banques.
On ne peut pas s'emmerder les doigts à mettre des chiffres dans des colonnes, il y a un besoin urgent d'investir. 2800 milliards en 40 ans, ce n'est même pas
énorme.
Côté des anti-éoliens, une fuite se serait produite, fuite involontaire ou causée par une taupe, elle met en évidence, une manipulation évidente de l'opinion, avec des arguments scientifiques béton : " Nous sommes écoeurés, notre vie a été brisée et nos familles se déchirent," et "Nous sommes victimes de ces machines géantes qui pourrissent notre vie. "
Sans doute du même genre que cet américain qui tua son voisin, pour cause d'étendage (de linge). C'était pas beau disait il. Il apprécie, pour de longues années, la beauté des murs du pénitencier.
Bien entendu, tout ce qui défigure DEJA le paysage n'est pas considéré (bien qu'on pourrait le supprimer) : d'abord les lignes à moyenne tension et à basse tension, qu'on peut enterrer sans aucun problème. Ensuite résoudre la question des 250 000 pylônes pour la haute et très haute tension, mis en place pour permettre la nucléarisation du pays.
Enfin, question esthétique, le mitage du pays par l'urbanisation pose quand même beaucoup de questions. Mais cela, visiblement, n'émeut pas grand monde (vu l'importance du lobby de la construction), et pour revenir au Danemark, beaucoup d'éoliennes se situent sur les zones industrielles.
Par contre, associer les populations locales aux projets et aux retombées, n'est pas interdit, non plus. Cela réglerait certains problèmes signalés. Mais cela, c'est un problème politique.