Recherche cap, désespérement...
Désespérément, les pays et les politiques recherchent le cap.
Les chinois n'arrivent plus à répondre à la donne économique, et pour cause, elle est au bout de sa logique.
Rappelons là. On mise sur l'exportation et les investissements, et s'il y a progression des revenus, on est loin, encore, d'avoir rattrapé la méga-dévaluation du
Yuan des années passées, qui a permis de siphonner les industries nipponnes, US, puis européennes.
Avec la grande satisfaction des "décideurs" occidentaux, qui pouvaient envoyer leurs employés au diable.
Les deux principales drogues chinoises sont dans l'ordre, les exportations, et l'investissement. Et non l'inverse. Les exportations donnent les excédents, et l'investissement donne du travail et la paix sociale.
Seulement, l'investissement chinois, vu son importance, n'a ni queue, ni tête. Construire des logements inutiles, des routes qui ne vont nulle part, des aéroports à la pelle et sans pasagers, acheter des machines qui ne serviront jamais, lancer des navires qui ne transportent aucune marchandise, cela a un intérêt limité.
Quand aux exportations, elles se tassent aux USA, faute de pouvoir d'achat, et en Europe, sous l'effet des politiques de compression salariale.
En bref, la victoire chinoise est largement une victoire à la Pyrrhus, coûtant, in fine, plus qu'elle ne rapporte.
Mais cela ne va pas s'arrêter là. Les européens, avides de capitaux, sont impatients de voir débarquer ces investisseurs, croulant sous les dollars.
On leur vendrait bien tout, mais le placement à l'étranger, comme l'ont prouvés les placements français et Britanniques de 1914, sont surtout appelés à la vaporisation, d'autant plus que
l'investisseur est étranger et lointain, donc une poire, destinée à être dépouillée.
On fera donc appel à eux, pour des infrastructures que plus personne ne prendra, des centrales nucléaires anglaises, dont on se demande qui achétera le jus, etc.
Bon, il leur restera le pinard pour noyer leur chagrin, et même pas sûr.
Les 45 milliards de Francs-or des investisseurs français de 1914, n'étaient plus que 15 en 1919, suite à la faillite des emprunteurs, et plus que 1.5 milliards en 1945, concentrés en
Espagne.
Pour les européens, c'est la compression salariale allemande de 1930-1933. Bien résumé sur le tableau ci dessous (venant du blog de paul jorion).
Bien entendu, après, on trouvera un homme à poigne pour mater le populo.
Il liquidera d'abord les communistes, et après, ensuite, ses propres troupes d'origine populaire, habillée de brun, pendant la nuit des long couteaux, à la grande satisfaction des classes dirigeantes allemandes, britanniques, US, françaises, qui se féliciteront d'avoir trouvé un homme si résolu et si efficace, avec quelques lubies, bien sûr, mais qu'on pouvait bien lui concéder, il fallait, bien lui faire plaisir quelque part, et un bouc émissaire, ça a toujours son utilité.
Il devait liquider cette anomalie de vieillard, l'état bismarckien, et maintenir les rouges au loin, voir les faire reculer.
Bien entendu, la "vigilance", à l'égard des "heures les plus sombres de notre histoire", ne s'applique pas à la suppression de toutes règles sociales ou de civilisations votées précédemment, et abrogées pour cause "d'équilibre des comptes", ce qui parait surréaliste dans un état comme l'Allemagne, dont les banqueroutes de 1923 et de 1948 ont été monumentales (Après l'hyperinflation, un historien estimait que la guerre de 1914-1919 -jusqu'au traité de Versailles- avait coûté à l'Allemagne 1/4 de Pfennig).
Aux USA, on balise, et on veut supprimer l'état fédéral, trop coûteux. Enfin, une petite partie, celle qui concerne elle aussi la civilisation, et on ne parle jamais de tailler dans le CMI (complexe militaro-industriel), mais dans les écoles, l'aide sociale, etc...
On va donc arriver aussi, à une somalisation, ou des clans se disputent des bouts de quartiers, ces clans s'appellent gangs aux USA.
Bien entendu, au plan historique, ces clans pratiquent la Vendetta de manière immémoriale, et quand survinrent les colonisateurs, ils ne manquèrent jamais de supplétifs, heureux de continuer à régler leurs comptes sous l'uniforme, et auquels on fournissait, de plus, les moyens de le faire.
En fait, les "sérieux atouts", dont on parle encore, ne sont que des reliquats ou des rêves. Paul Kennedy, dans deux livres "Préparer le XXI° siècle" et "Naissance et déclin des grandes puissances", pose bien le problème.
( Si une part excessive des ressources est détournée de la création de richesses pour servir à des fins militaires, on risque à long terme d'affaiblir la puissance nationale. Paul KENNEDY suit donc l'histoire des grands empires portugais, espagnol, habsbourgeois, britannique, russe, allemand, d'un bout à l'autre de leur naissance, de leur développement et de leur déclin, remplacés tour à tour par d'autres empires rivaux ou naissants. )
Il faut simplement accepter, aux USA, la fin de l'empire, la fin du déficit extérieur, la remise en question des liens avec Israël, qui n'est plus qu'un appendice coûteux, de plus en plus contesté, la fin du déploiement de l'armée à l'étranger.
La crise est longue, elle dure depuis 30 ans, mais on l'a nié, et gommé
par la propagande, mais elle ne peut plus être cachée désormais.
Les remèdes apportés sont désastreux, et les "exemples", donnés, des exceptions. Un Canada, économiquement, n'est qu'un appendice des USA, 10 fois plus peuplés, gros fournisseur de matières
premières.
Un Danemark aussi, avec sa "flexisécurité", est dépendant de la demande extérieur, comme les autres pays scandinaves, et surtout, on a amplement utilisé l'arme monétaire, dans tous les cas.
Le seul reméde est de contredire la Doxa libérale en vigueur depuis 40 ans, et de l'inverser totalement.