LA FIN...
En 1996, un peloton d’infanterie légère passa des jours dans la jungle de Puerto Rico pour s’acclimater à la chaleur et l’humidité étouffantes, surveillant avec soin leurs apports en eau avant de simuler un raid de nuit. Le peloton avait « certains des soldats les plus motivés et les mieux en forme du bataillon ». Quand arriva le soir du raid, le chef de peloton commença à mener ses soldats à travers la jungle, se traçant un chemin à la machette à travers les fourrés. Bientôt abattu par la fatigue, il délégua son commandement à un subordonné. Quand le deuxième soldat s’avéra incapable de mener le peloton assez vite, le chef exigea d’être en tête à nouveau. Mais il se retrouva rapidement hyperthermique et incapable de marcher. Ses hommes durent l’asperger d’eau froide et lui faire des injections intraveineuses. En définitive, quatre soldats durent le porter. Les efforts supplémentaires eurent tôt fait de ronger le peloton tout entier, tous les hommes commençant à souffrir de stress thermique. L’exercice dut être interrompu avant qu’il ne débouche sur un massacre.
« Je regarde ça et je me dis que même la nuit, même acclimatés, des gens très en forme peuvent se désintégrer tout simplement en un ramassis d’inutiles sur des brancards. Voilà ce que je vois arriver à la société, à des cultures. Si vous voulez savoir comment arrivent les extinctions de masse, voilà comment. Quand les gens parlent de l’extinction de la mégafaune du Pléistocène ou des gens de la culture Clovis, parfois ils font comme si tout cela était mystérieux. Mais c’est arrivé exactement de la même manière. Voilà quelque chose qui abat les plus forts, les plus faibles tentent de colmater la brèche, ils en sont encore moins capables, et le tout s’écroule.
Cet exemple est pris sur De Defensa, mais, en fait n'apporte rien. Parce que c'est du déjà très largement vu, a de multiples époques. Par froid, chaud, etc...
Faire la guerre nécessite une infrastructure sur laquelle s'appuyer. Quand elle n'existe plus, ou pas, c'est drôlement plus compliqué.
Les US américains sont finalement très ignorant de leur propre histoire. Et notamment des guerres anglo-françaises sur leur continent.
Petit rappel historique : profitant de leur écrasante supériorité numérique, les anglais tentent d'attaquer les forts français qui protégent la nouvelle France. Cela ne devait pas poser de gros problèmes, réunissant 10 000 hommes, pour attaquer un fort défendu par moins de 500, dont la plupart des alliés ou des miliciens. Pourtant, ça ne se passe sur une longue période, jamais comme ça. Ils arrivent à mener un assaut, prévu, car leur passage n'est pas discret, et la plupart du temps, repoussée. Puis cette armée s'évapore, ravagée par la chiasse, la pneumonie, et quelques blessures. Ce n'est plus une armée, c'est une infirmerie.
En Europe, à la même époque, le soldat meurt plus souvent de la syphilis que d'un coup de feu. Le soldat qui meurt au combat, c'est même l'exception. Mais il vit mal. Sur le pays, en pillant.
En Russie, en 1941, les véhicules militaires allemands sont non chenillés, viennent souvent de France, et sont taillés pour un réseau carrossable correct. Là, la boue les tue, la poussière les tue, puis enfin, l'hiver les tue. Sans avoir jamais vu aucun combat, la plupart des véhicules d'accompagnement de l'armée allemande sont des épaves.
La campagne de 1940 a l'ouest, au contraire s'est déroulé sur un terrain idéal. Bon réseau routier, la plupart du temps asphalté. C'est toute la différence.
Et perdre la moitié d'une armée, ou plus, jusqu'à 90 %, sans avoir vu l'ennemi, c'est courant, sans que la civilisation se soit effondrée.
En 1536, Charles Quint envahi la Provence. Il l'évacue ensuite, en ayant perdu les 2/3 de ses hommes. La plupart de la chiasse. Les récoltes ont été détruites, les puits empoisonnés, seuls les raisins mûrs étaient en abondance et à portée de la main...
Pour ce qui est de la crise, est elle climatique ? Ou simplement est elle liée à un trop grand nombre d'hommes sur terre ?
Saint Martin et ses 800 habitants au km2, c'est n'importe quoi. La construction aussi, c'était n'importe quoi, maisons en bois, aérées, pergolas, tout ce qui donne de la prise au vent... Combien de cyclones par an aux Antilles ? Et celui de 1780 (on ne s'entendait pas crier).
L'existence et les garanties des compagnies d'assurances sont souvent une prime à l'irresponsabilité crasse.
La crise syrienne aussi est une crise liée au climat. 4 ans de sécheresse. Mais en 1915, c'était aussi la famine et la sécheresse. Avec beaucoup moins de population. L'empire ottoman perdit 5 millions d'habitants (1/4 de la population), essentiellement de famine et d'épidémies, y compris chez les soldats.
Il est difficile d'extrapoler à partir d'une troupe isolée.
Il est probable que le délabrement des structures économiques, sociales et d'infrastructures pèsent plus lourdement encore et beaucoup plus vite qu'un réchauffement aléatoire... Et comme je l'ai souvent dit, un réchauffement alibi, pour ne pas parler de la vraie crise : la décroissance des énergies disponibles.
En plus, la voie de la sagesse, ce n'est pas de porter un cadre incompétent, c'est de le laisser sur place. Et puis, tout simplement, toute personne aguerrie, sait que dans la jungle, c'est en mètres, qu'il faut compter, quand on ouvre une route à la machette, et qu'on n'est pas un outrecuidant USaméricain.
Ou un outrecuidant président français. Quand on est un jean foutre, on veut interdire les armes aux Antilles. Dans un pays totalement ouvert ? Où on entre comme on veut ???