PARISIANERIE OU LYONNAISERIE ?
" La seconde remarque est qu'une bonne partie des habitants de cette région imaginent être toujours dans un cycle de croissance. Et une bonne partie de la classe politique aussi. Le meilleur exemple en est le projet du Grand Paris.
Outre les aspects matériels (approvisionnement en eau, en nourriture, chauffage et sécurité), je me demande si l'aspect psychologique ne devrait pas être pris en compte. En effet, la population "déphasée" comme écrit l'auteur de ce blog risque de se retrouver dans un état de sidération face aux premières difficultés réelles. Voire pire (suicides). "
Le plus gros de la préparation, finalement, c'est d'accepter l'idée de l'effondrement. Une fois ce travail accompli, tout devient plus clair.
L'aspect psychologique et l'aspect psychiatrique de l'état de la classe dirigeante est en effet inquiétant. Si certains individus sont comme d'autres et font la même analyse que sur ce blog, c'est largement le déni qui l'emporte. On est encore en croissance, il faut que ce pays s'adapte à la mondialisation, que les déclassés alcoolos, illettrés et fumeurs sont pénibles, ne veulent pas suivre, etc...
Ces gens, je les ai surtout vu en région lyonnaise (normal vu ma situation géographique) et quelques uns en région parisienne (normal aussi). Pour eux, les politiques d'austérité n'empêchent pas les gens de rouler, et de travailler... Parce que finalement, hors leur village (si grand fut il !), n'existe rien. Après, quand on va plus loin, c'est différent.
Quand on atteint le bassin minier du pas de calais, c'est le raz de marée FN.
" Pour rappel, la population de l'actuelle Île-de-France était d'environ 550 000 personnes en 1800 (avec le bois et la traction animale), 5,5 millions de personnes en 1900 (avec le charbon et le chemin de fer) contre 12 millions aujourd'hui (avec le pétrole/nucléaire et le transport routier). "
C'est une évidence que j'ai souvent rappelé. Quoique la population de la région parisienne en 1800 devait être de 1.2 millions, soit 600 000 pour la capitale, et 600 000 pour la couronne de l'époque, ce qui était normal pour un pays où le transport fluvial est important et développé. Paris était un port, et ce chiffre (550 000) correspond à la population du 17° siècle, avant le canal d'Orléans, qui permis aussi de drainer l'approvisionnement de la vallée de la Loire. A cela se rajoute les progrès d'infrastructures du 18°. Là, les temps et les distances s'effondrent.
Dans cet état de déphasage avec la réalité, les mesures écologistes (interdiction de la voiture + transport en commun au lieu de transport individuel...), peuvent paraitre viriles. Et décidées. En réalité, le ridicule confine au pitoyable. On ne rendra pas viable ce qui ne l'est pas, et la principale consommation énergétique des grandes agglomérations, c'est leurs approvisionnements en énergies et fluides. Eaux, gaz, électricité, pétrole, et surtout le fait que l'approvisionnement en n'importes quels produits vient de loin.
Et que ce n'est plus tenable. Alors on sacrifie les "provinces". Comme la Catalogne veut sacrifier la "province" espagnol (tous des illettrés, fumeurs, alcoolos)... Eux qui ne consomment pas beaucoup, se serrent la ceinture pour les goinfres. Normal qu'ils aient voté Macron.
Le jardin hyper-productif de la région parisienne faisait vivre sur un hectare, 6 personnes, voir plus, insérés dans le circuit commercial. Pas en autarcie. Ce qui rappelle les densités atteintes dans la région ardéchoise, dès le 17° siècle (120 hab/km2, pour une densité de 40 à l'époque), et l'exploit réalisé par la région yssingelaise à la fin du 19° siècle, noté dans "géographie historique de la France", d'avoir une population uniquement agricole, de densité 80...
Là aussi, l'exploitation est intensive et sur des mouchoirs de poche. Une connaissance m'a parlé de son achat immobilier à Aurec sur Loire. Avec la maison, il y avait deux hectares 1/2 de coteaux en chambées (En français, cultures en terrasses) . En 1870, cela devait faire vivre 30 personnes. Avec la vigne. Quand vint le Phylloxéra, cela a du baissé à une vingtaine, et les vignes se sont transformés en jardin ultra exploités, et ultra productif. Pour ceux qui connaissent le % de pentes, c'est un exploit. Comme à l'époque, ils avaient un cerveau, ils préféraient exploiter les pentes que la vallée. La Loire est capricieuse et dangereuse. Sur la carte, c'est la partie boisée. Pour le moment, il parait qu'il y a des remises en état des terrasses. Pour ceux qui commentent, ce sont des fadas.
Il reste que les alentours de l'IDF ne valent pas mieux, y compris les terres restées agricoles. Elles sont simplement complétement mortes, et ne vivent qu'à coups d'intrants. Les fadas d'Aurec, eux, ont une terre intacte qui n'a pas bossé depuis trois générations. Et pleine de serpents. La preuve que c'est sain.
Avec les terres gavées d'intrants, rien d'étonnant à ce qu'on dise que 80 % des insectes morts. Et les terres de jardins ne sont pas devenus fertiles toutes seules, et avec des engrais. Mais seulement avec l'intelligence des gens qui savent travailler, et veiller sur leur outil de travail.
le bouquin de 1844 reprend certainement des éléments d'Olivier de Serres. Son bouquin à lui, date du 16°. Il avait profité des guerres et de la fuite de la population hors de son domaine, pour le réorganiser complétement.
Quand à la Seine Saint Denis, je n'ai aucun doute sur son avenir. Après 2 siècles d'inoccupation, tout rentrera dans l'ordre. Il n'y aura que quelques ruines à finir de casser.
J'ai souvenir de quelques terrains vagues de la région de Saint Etienne. En mâchefer, rien n'y poussait. Aujourd'hui, il y pousse des arbres dont je n'arrive pas à faire le tour avec mes bras. La vie y foisonne, pourtant, le mâchefer n'a jamais eu bonne presse...