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LA SITUATION ECONOMIQUE ET ENERGETIQUE DE L'ITALIE

29 Avril 2019 , Rédigé par Patrick REYMOND

L'Italie est dans une situation paradoxale au niveau énergétique. Très bien située, et très pauvre en énergie (moins que la France au niveau production), mal placée pour importer du gaz, renonçant stupidement au charbon...

Pour ce qui est de la situation, un simple regard sur wikipédia suffit. (Millions de Tonnes équivalents pétrole).

Consommation d'énergie primaire en Italie par source (Mtep)
Source 1990 % 2000 % 2010 % 2015 2016 % 2016 var.
2016/1990
Charbon 14,6 10 12,6 7,3 13,7 8,0 12,4 11,0 7,3 % -25 %
Pétrole 83,3 57 86,9 50,6 65,3 38,4 53,6 51,5 34,1 % -38 %
Gaz naturel 39,0 26,6 57,9 33,8 68,0 40,0 55,3 58,1 38,5 % +49 %
Total fossiles 136,9 93,4 157,3 91,7 147,0 86,5 121,2 120,6 79,9 % -12 %
Hydraulique 2,7 1,9 3,8 2,2 4,4 2,6 3,9 3,6 2,4 % +34 %
Géoth., solaire, éolien 3,0 2,0 4,3 2,5 5,9 3,4 8,9 9,2 6,1 % +209 %
Biomasse-déchets 0,9 0,6 2,3 1,3 8,9 5,3 14,6 14,4 9,5 % +1426 %
Total EnR 6,6 4,6 10,4 6,0 19,2 11,3 27,4 27,2 18,0 % +310 %
Solde exp.électricité 3,0 2,0 3,8 2,2 3,8 2,2 4,0 3,2 2,1 % +7 %
Total 146,6 100 171,5 100 170,0 100 152,6 151,0 100 % +3 %
Source des données : Agence internationale de l'énergie1

Voilà, tout est dit.

La création de l'euro a commencé à cisailler la croissance, et la déplétion énergétique a fait le reste. Mais les 2 se nourrissent l'un l'autre.

L'Italie a un vrai potentiel et éolien et solaire (avec complément STEP), nécessitant de gros investissements, donc une monnaie fondante, qui lui correspond historiquement, non d'un euroDM.

Si le solaire s'est bien développé, l'éolien, lui, est très en retard sur son potentiel. Entre 2000 et 2010 on a assisté à l'effondrement de la consommation d'énergie fossile (de 157 millions de TEP à 120) et un essor important du renouvelable (de 10 à 27 millions de TEP), dont l'Italie fut un des leaders avec la géothermie.

Les capacités électriques thermiques se sont effondrées, et on peut regretter la stupidité de vouloir très vite se passer du charbon. Après un essor foudroyant, de 56 000 MW de capacités thermiques en 2000 à 78 000 en 2010, on est retombé à 64 000 en 2016... Il est d'ailleurs à noter que les capacités thermiques ont un taux d'utilisation peu élevées. 34 %.

Il serait plutôt habile, pour l'Italie, de continuer sur sa consommation modeste de charbon, en négociant des prix qui restent bas sur le charbon thermique.

Ses approvisionnements en gaz restent incertains, ou loufoques, avec ces gazoducs qui n'arrivent pas du moyen orient. Le grand guignol étant le gaz azéri. Si le Turkménistan peut, effectivement et éventuellement le suppléer, il a déjà ses clients russes et chinois, prêts à tout avaler. Le gaz iranien, n'en parlons pas tant que Rome reste le larbin des USA, le Qatari n'arrivera jamais, l'Algérie décline, l'Egypte n'en aura que pour l'Egypte.

Une autre chose rentre en ligne de compte. La Libye de Kadhafi était largement une chasse gardée italienne. Là, elle y est en guerre avec son voisin français, via les services secrets.

Le pire, est aussi à noter : la baisse de la consommation industrielle est beaucoup plus forte que le résidentiel, tertiaire et transport. En gros, le coeur nucléaire, l'appareil productif trépasse, mais le reste... reste. Euro oblige.

Le pic des importations fossiles a eu lieu en 2005. Avant que les ravages des banquiers fous ne soient visibles.

Le problème italien est un pic pétrolier SUBI, doublée d'une politique monétaire et économique folle. Contrairement aux britanniques, qui disposent, eux, de la souplesse de leur monnaie.

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S
Moui mais l'Italie a quand même une balance commerciale positive (à la différence de la France) et a gardé son tissu de PME (à la différence de la France). Sans compter effectivement certains retards d'équipements dans l'hydraulique et la mer. Et comme tout ce qui se passe à travers le monde, UE incluse, provient d'actions très mafieuses (il me semble que l'on doit être dans Le Parrain 27 au vu des banquiers que nous nous coltinons y compris en gouvernements), l'Italie a certainement plus d'avenir que nous, ne serait-ce que par son conglomérat d'affranchis de haute volée.
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M
Merci pour cet éclairage en c tte période sombre .<br /> Cdlt.<br /> M.S.BLUEBERRY.
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C
L'Italie mérite en effet une attention particulière.<br /> <br /> Elle pourrait être le révélateur d'un futur probable.<br /> <br /> En clair : <br /> input énergie en baisse + carcan monétaire euro = "populistes au pouvoir".<br /> <br /> Avec l'émergence de la Ligue par exemple. Salvini incarne ce "populisme" tant haï par les gauchistes de tous poils (et avant lui... n'oublions pas le fameux Berlusconi !).<br /> <br /> Alors... en France kif kif ?<br /> <br /> Ca serait trop beau pour être vrai.<br /> <br /> Car l'exemple Italien demeure fragile.<br /> <br /> L'Italie en fait est coupée en deux. Le nord, industriel, fasciste. Le sud, gauchiste. C'est à grands traits, mais cette division subsiste plus que jamais.<br /> <br /> Salvini a pris le nord. Et 5 étoiles le sud. Rome et banlieues, comme toutes les capitales dégénérées, votant bien entendu gauche classique.<br /> <br /> N'oublions pas qu'au niveau sida mental, certaines villes, maires en Italie, en tiennent une sacrée couche.<br /> <br /> Alors qu'ils subissent (eux aussi) une invasion migratoire stupéfiante.<br /> <br /> Salvini c'est 37 % aux dernières élections.<br /> <br /> Soit le score de Lepen... Sauf que les Italiens ont un système qui favorisent les coalitions, alors que la France verrouille tout le système.<br /> <br /> Donc dire que l'Italie pourrait préfigurer notre futur est sans doute un effet d'optique.<br /> <br /> En prenant l'exemple espagnol également, et allemand, et pays bas etc... On peut affirmer la chose suivante : <br /> <br /> -les pays les plus sidéens (gangraine avancée) : le bloc des gens "normaux" représente 35 % max. Allez en poussant 40.<br /> <br /> -les pays qui ont été contaminés plus récemment.... partent donc de plus bas : gens normaux 10 à 20 %.<br /> <br /> Voilà.<br /> <br /> Tout ceci n'est pas réjouissant, car si on factorise le remplacement démographique (plus "juste" que l'expression fascisée par les gauchistes "grand remplacement)... eh bien c'est game over soon.<br /> <br /> J'ai toujours dit : ce n'est pas le peak oil le problème le plus urgent (pour l'Europe). Le problème c'est le peak mental, disons peak civilisationnel, ou encore le "peak bon sens".<br /> <br /> Et nous l'avons clairement dépassé... depuis longtemps.<br /> <br /> Rappelons pour les têtes en l'air que le remplacement démographique c'est la factorisation de deux faits :<br /> -les vieux "natifs" meurent (et avec eux : culture, conservateurs politiquement, de droite en somme, et qui votaient)<br /> <br /> -les très "jeunes" importés (afrique, afrique nord) ne votent pas ou votent systématique à "gauche", et eux font des enfants, qui ne s'intègrent pas non plus, etc.<br /> <br /> Une lecture rapide des résultats des élections présidentielles (la plus "facile" pour ceux d'origine étrangère) dans les banlieues islamisées autour de Paris montre ce double mouvement.<br /> <br /> Bref (j'aime bien vous casser le moral) c'est cuit.<br /> <br /> Salvini est en fait une anomalie, liée au système institutionnel très particulier de l'Italie.<br /> <br /> Il n'y aura PLUS JAMAIS de Salvini en France.<br /> <br /> C'est arithmétiquement impossible !
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