GROSSPARIS
Ach ! On peut enfin parler du
Grossparis, cher à je ne sais plus qui.
Il parait qu'à la Ratp, on a très bien intégré la problématique du pic-oil, en privilégiant-le-transport-public-qui-sera-moins-cher-que-le-transport-individuel-que-de-toute-façon-on-ne-pourra-pas-faire...
Reste que le problème ne se posera pas ainsi que nos gentils niais le posent.
D'abord,
- Exit le transport aérien (c'est bon, ils pourront défoncer le tarmac de la plupart des aéroport pour planter des patates),
- si le parisien en lui même consomme beaucoup moins de pétrole qu'un campagnard, il en consomme beaucoup plus indirectement : il faut l'approvisionner, il faut créer, entretenir les réseaux qui l'approvisionne, et puis, on verra apparaitre les problèmes politiques.
- Les auvergnats et les limousins, enfin, le massif central, ultra-excédentaire en électricité hydraulique, acceptera t'il les coupures d'électricité au bénéfice des grands centres ? On peut en douter.
- Dans 25 ans, les dernières centrales nucléaires fonctionneront quand elles pourront. C'est à dire quand elles auront du combustible, pour préciser, pas souvent.
- Donc, Exit aussi, la fiabilité des transports urbains.
- On peut penser que l'agriculture sera la dernière sacrifiée, c'est à dire la mieux dotée en tickets de rationnement, quand le manque de pétrole sera criant.
- L'avantage pour les parisiens, c'est que les grandes artéres, les autoroutes ne seront plus beaucoup encombrées.
Comptons, à terme, un million d'automobiles en France, c'est le chiffre de 1939.
- Une masse énorme de personnes devient non seulement inutile, mais nuisibles dans les grandes mégalopoles.
- A ce niveau là, deux solutions, la première, celle employée en 1940 : on se souvient de ce cousin, un peu bouseux, mais-qu'on-a-toujours-apprécié, ou de ces grands parents, qu'on évitait (pas assez bien), qui redeviennent tout à fait respectable, mieux, des relations précieuses : pan, on leur fourgue les mômes (pour le bon air de la campagne), dans un premier temps, la deuxième solution, c'est la solution Pol-pot : 1/4 de la ville au nord, au sud, à l'est et à l'ouest.
- Parce qu'il faut l'avouer, sans énergie, l'industrie redevient artisanal (se concentre à l'endroit de production de l'énergie), le tertiaire, il n'y a qu'à voir ce que cela donne quand les consommateurs n'ont plus de radis...
Mais le problème avec la campagne est double : d'abord, comme le dit Braudel et le "quotidien du peuple", le bocage est irremplaçable.
Il retient l'eau, assure la récolte et donne de l'énergie (la récolte de la haie a plus de valeur que la récolte de la parcelle).
On a détruit la haie pour intensifier l'agriculture, et ailleurs, notamment le massif central, le bocage à disparu aussi : la forêt a tout avalé (tant mieux, cela fait reposer la terre).
Cela peut sembler un peu catastrophiste, effectivement.
Réfléchissons. 25 ans, multiplié par 2 (millions de barils de pétrole jour), ça donne 50.
85 (année record) - 50, il reste 35 millions de barils/ jour au monde entier.
Hypothése pessimiste : c'est - 3 millions de barils, donc, il reste 10 millions de barils/jour (niveau 1940), au monde entier. Petit hic, en 1940, il y avait 1.5 milliards d'habitants (beaucoup moins dépendants), en 2034, 8 milliards.
Les grandes villes naissent du transport et de l'approvisionnement qu'on peut leur apporter. C'est pour cela qu'elles naissent en bord de mer, ou sur des fleuves, à des confluents souvents. Ces grandes villes riches, ont de gros besoins, ne serait ce qu'en eau. Les habitudes sont devenues dispendieuses : il y a 50 ans, pour se laver, on se contentait d'un broc.
Leur taille va devenir inadéquate.
Donc, si on veut penser un Paris en 2034, c'est sur les voies secondaires SNCF qu'il faut massivement investir et dans le transport fluvial. Pour le reste, ils pourront toujours utiliser les routes (devenues beaucoup plus vides). Des mégalopoles qui pomperaient trop les ressources résiduelles restantes du reste du pays entraineraient des mouvements séparatistes.
De toute façon, les ressources restantes seraient trop exigus pour satisfaire un tel ventre.
Pour rigoler un coup, un article de 2007 : il y aura des problèmes énergétiques en 2015-2020. Bon, personnellement, il m'avait semblé voir un pétrole à 140 $ le baril en 2008 (peut être à cause de mes lunettes qui étaient un peu sales).
Braudel a vu la stagnation du monde Arabe depuis le XII° siécle comme une crise de l'énergie : le bois lui faisait défaut. On peut noter, que le bocage, finalement, était une invention géniale. Il fait même reculer le Sahara.
"Un jour, nous allons manquer de pétrole, dit l’économiste de l’AIE. Pas aujourd’hui ou demain, mais un jour. Nous serions mieux d’abandonner le pétrole avant qu’il ne nous abandonne. Plus tôt nous commençons, mieux ce sera. Tout notre système économique et social est fondé sur cette source d’énergie. Changer cela va prendre beaucoup de temps et beaucoup d’argent, alors il nous faudrait prendre ce problème très au sérieux ".
Rajout personnel : et changer de système économique et social, ce n'est pas à avoir à choisir entre transports en communs ou individuels, c'est beaucoup plus profond.
La question du transport en commun reléve de la fanfreluche ou du sexe des an(g)es, posée dans les termes ou elle est posée.
Il parait qu'à la Ratp, on a très bien intégré la problématique du pic-oil, en privilégiant-le-transport-public-qui-sera-moins-cher-que-le-transport-individuel-que-de-toute-façon-on-ne-pourra-pas-faire...
Reste que le problème ne se posera pas ainsi que nos gentils niais le posent.
D'abord,
- Exit le transport aérien (c'est bon, ils pourront défoncer le tarmac de la plupart des aéroport pour planter des patates),
- si le parisien en lui même consomme beaucoup moins de pétrole qu'un campagnard, il en consomme beaucoup plus indirectement : il faut l'approvisionner, il faut créer, entretenir les réseaux qui l'approvisionne, et puis, on verra apparaitre les problèmes politiques.
- Les auvergnats et les limousins, enfin, le massif central, ultra-excédentaire en électricité hydraulique, acceptera t'il les coupures d'électricité au bénéfice des grands centres ? On peut en douter.
- Dans 25 ans, les dernières centrales nucléaires fonctionneront quand elles pourront. C'est à dire quand elles auront du combustible, pour préciser, pas souvent.
- Donc, Exit aussi, la fiabilité des transports urbains.
- On peut penser que l'agriculture sera la dernière sacrifiée, c'est à dire la mieux dotée en tickets de rationnement, quand le manque de pétrole sera criant.
- L'avantage pour les parisiens, c'est que les grandes artéres, les autoroutes ne seront plus beaucoup encombrées.
Comptons, à terme, un million d'automobiles en France, c'est le chiffre de 1939.
- Une masse énorme de personnes devient non seulement inutile, mais nuisibles dans les grandes mégalopoles.
- A ce niveau là, deux solutions, la première, celle employée en 1940 : on se souvient de ce cousin, un peu bouseux, mais-qu'on-a-toujours-apprécié, ou de ces grands parents, qu'on évitait (pas assez bien), qui redeviennent tout à fait respectable, mieux, des relations précieuses : pan, on leur fourgue les mômes (pour le bon air de la campagne), dans un premier temps, la deuxième solution, c'est la solution Pol-pot : 1/4 de la ville au nord, au sud, à l'est et à l'ouest.
- Parce qu'il faut l'avouer, sans énergie, l'industrie redevient artisanal (se concentre à l'endroit de production de l'énergie), le tertiaire, il n'y a qu'à voir ce que cela donne quand les consommateurs n'ont plus de radis...
Mais le problème avec la campagne est double : d'abord, comme le dit Braudel et le "quotidien du peuple", le bocage est irremplaçable.
Il retient l'eau, assure la récolte et donne de l'énergie (la récolte de la haie a plus de valeur que la récolte de la parcelle).
On a détruit la haie pour intensifier l'agriculture, et ailleurs, notamment le massif central, le bocage à disparu aussi : la forêt a tout avalé (tant mieux, cela fait reposer la terre).
Cela peut sembler un peu catastrophiste, effectivement.
Réfléchissons. 25 ans, multiplié par 2 (millions de barils de pétrole jour), ça donne 50.
85 (année record) - 50, il reste 35 millions de barils/ jour au monde entier.
Hypothése pessimiste : c'est - 3 millions de barils, donc, il reste 10 millions de barils/jour (niveau 1940), au monde entier. Petit hic, en 1940, il y avait 1.5 milliards d'habitants (beaucoup moins dépendants), en 2034, 8 milliards.
Les grandes villes naissent du transport et de l'approvisionnement qu'on peut leur apporter. C'est pour cela qu'elles naissent en bord de mer, ou sur des fleuves, à des confluents souvents. Ces grandes villes riches, ont de gros besoins, ne serait ce qu'en eau. Les habitudes sont devenues dispendieuses : il y a 50 ans, pour se laver, on se contentait d'un broc.
Leur taille va devenir inadéquate.
Donc, si on veut penser un Paris en 2034, c'est sur les voies secondaires SNCF qu'il faut massivement investir et dans le transport fluvial. Pour le reste, ils pourront toujours utiliser les routes (devenues beaucoup plus vides). Des mégalopoles qui pomperaient trop les ressources résiduelles restantes du reste du pays entraineraient des mouvements séparatistes.
De toute façon, les ressources restantes seraient trop exigus pour satisfaire un tel ventre.
Pour rigoler un coup, un article de 2007 : il y aura des problèmes énergétiques en 2015-2020. Bon, personnellement, il m'avait semblé voir un pétrole à 140 $ le baril en 2008 (peut être à cause de mes lunettes qui étaient un peu sales).
Braudel a vu la stagnation du monde Arabe depuis le XII° siécle comme une crise de l'énergie : le bois lui faisait défaut. On peut noter, que le bocage, finalement, était une invention géniale. Il fait même reculer le Sahara.
"Un jour, nous allons manquer de pétrole, dit l’économiste de l’AIE. Pas aujourd’hui ou demain, mais un jour. Nous serions mieux d’abandonner le pétrole avant qu’il ne nous abandonne. Plus tôt nous commençons, mieux ce sera. Tout notre système économique et social est fondé sur cette source d’énergie. Changer cela va prendre beaucoup de temps et beaucoup d’argent, alors il nous faudrait prendre ce problème très au sérieux ".
Rajout personnel : et changer de système économique et social, ce n'est pas à avoir à choisir entre transports en communs ou individuels, c'est beaucoup plus profond.
La question du transport en commun reléve de la fanfreluche ou du sexe des an(g)es, posée dans les termes ou elle est posée.
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