GM : le dépôt de bilan se précise.

General Motors se prépare au dépôt de bilan. La scission en deux sociétés, d'un côté, ce qui est sauvable, de l'autre ce qui ne l'est pas.
Une partie du passif serait assumée, mais ce qui serait évacué, ce serait les obligations.
Il faut en effet éviter l'effet boule de neige sur les fournisseurs sous-traitants.
Ceux-ci détiennent souvent le réel savoir-faire, le constructeur n'étant que l'assembleur, contrairement au début des années 1980.
Le dépôt de bilan de Chrysler, encore plus mal en point est semble t'il, aussi inévitable.
La cause en est simple. En plus des erreurs commises dans les gammes, les 4 X 4, les SUV, d'une manière générale, les gros véhicules, la plus grosse erreur des gros constructeurs a été de flamber, années après années, leur trésorerie en distributions de dividendes, rachats d'actions et bonus.
La dette, apparemment, n'est que l'envers de ce gaspillage généralisé.
On peut aussi citer un défaut de mutation dans les mentalités. La qualité GM est devenue très moyenne.
Bien entendu, l'effet du redressement judiciaire devrait se faire sentir sur plusieurs niveaux :
- effondrement des ventes, c'est une réaction classique de la clientèle,
- seconde vague mondiale de déprime : GM est implanté dans tous les pays industrialisés.
Si certaines marques et usines devraient être sauvées, ce n'est pas le cas de tous.
On peut aussi se poser des questions concernant l'Asie, où GM est bien implantée, au moins par des filiales.
- Enfin, on ne peut passer sous silence l'aspect financier : la banqueroute obligataire, les problèmes de retraites, de protection sociale, et sans doute une déroute globale du marché automobile, au moins US. Les relatifs "mieux", n'y ayant été obtenu que par un effort commercial important, mais aux résultats limités, pour ne pas dire insignifiants.
 Affaire à suivre, donc, mais il est probable que la faillite GM déclenchera une nouvelle phase de la crise.

Comments

[Patrick REYMOND]

à Nam : il existe un fond de garantie pour les pensions (garantie jusqu'à 14600 $ de mémoire), attention montant global et total (plafond des années 1930). Effectivement, le risque de tout perdre est énorme.

[Three piglets]

"Bon 3 cochon, si on enlève le dernier point (concernant l'immigration), le reste te convient ? "

Oui.
Cependant, je ne suis pas contre l'immigration dogmatiquement.
Mais il faut qu'elle doit vraiment justifiée par le manque de main d'oeuvre et non le besoin du capital de faire pression sur les salaires.

[Nam]

Je suis cependant opposé aux deux derniers points, sur la constructibilité et l'immigration:

- sur la constructibilité: je suis contre une dé-reglementation qui permettrait de construire n'importe ou n'importe quoi (par exemple vive la loi littoral de 1988 qui a sauvegardé le littoral français du bétonnage depuis cette date, contrairement au l'Espagne et aux pays du clud med!!),

- sur l'immigration: la proposition vire à l'utra-libéralisme bête et méchant, visant in fine à baisser les les salaires pour augmenter les profits.

[Nam]

En fait j'enleverrai même les deux derniers points... il faut proteger les espaces verts et ne pas construire à tous va..

[Nam]

Bon 3 cochon, si on enlève le dernier point (concernant l'immigration), le reste te convient ?

[Nam]

Je prend Delanoe comme exemple de démagogie parfait: il veut faire des travaux énormes et couteux et gadjet (gigantesque canopée aux halles) dans un quartier qui est déja très bien comme ça, mais n'investit pas dans les transports (ainsi que son collègue du PS, le président de région Jean-Paul Huchon: celui ne fait rien mais au moins ne fait pas de conneries comme Delanoe) qui le point clé de la région parisienne.

[Three piglets]

" Ouvrir l'immigration aux professionnels étrangers pour que les entreprises puissent répondre à la demande de construction."

Ben voyons.

[Nam]

En raison d'effets pervers sur le marché immobilier dans son ensemble, les propositions de Vincent Bénard (Insitut Turgot) sont :

- puisque « c'est l'occupant qui est social, ce n'est pas le logement », remplacer le système du logement social et le maquis des aides au logement par un chèque logement, fonction du nombre de personnes du foyer et dégressif avec les revenus pour éviter les effets de seuil, utilisable pour l'achat ou la location,

- Dans cette solution, les HLM n'ont plus de raison d'être : il faut vendre tous les HLM à leurs locataires, ce qui rendrait actif un capital actuellement mort (Cf. théorie de Hernando de Soto), et réunifiera et rendrait plus efficient le marché immobilier (actuellement fragmenté en sous-marchés),

- Encourager la construction en incitant les épargnants à investir dans le logement, en leur rendant plus de liberté pour fixer les loyers ou rompre un bail, et plus de confiance dans la protection de la loi contre les mauvais payeurs et le pouvoir (expropriation, servitudes, etc.), au lieu de multiplier les subventions ou les exonérations fiscales, qu'il faudrait au contraire supprimer.

- Supprimer les règlementations de zonage qui « limitent artificiellement la constructibilité du sol » et ainsi provoque une « rareté artificielle » qui serait responsable d'un tiers de la valeur des biens immobiliers en 2005. « Tout terrain doit être présumé constructible »,

- Ouvrir l'immigration aux professionnels étrangers pour que les entreprises puissent répondre à la demande de construction.

Avec une telle politique (qui tient à la fois d'une politique de la demande, pour le chèque logement, et d'une politique de l'offre, pour le reste), Vincent Bénard affirme que « la crise peut être résolue en moins de 10 ans ».

[Nam]

Merci patrick d'avoir mis dans ta liste de liens un site qui allie Séguin, Villepin, Dupont-Aignan et Chevenement... Cela montre que le jacobinisme (terme que je considèere comme positif à titre personnel) n'est pas le monopole de la gauche (qui est grandement responsable des problemes actuels, voir le démagogique Delanoe).

Autant je suis partisan de l'intervention de l'état pour le problème des transports, autant je suis d'accord avec les idées libérales (analyse de l'Institut Turgot dans le lien ci-dessous) concernant le problème du logement.

Mais les politiques (surtout ceux de gauche) confondent tout à force d'utiliser cette figure de style dite de gradation (du genre typiquement: "il faut agir sur le logement, le transport, etc etc…").

http://fr.wikipedia.org/wiki/Crises_du_logement_en_France

[hudson]

oups... elle est effectivement présente tout en bas...
encore merci!

[Hudson]

Bonjour Patrick,

Petite requête pour suivre les commentaires ajoutés. Est il possible d'avoir comme sur le blog de Paul Jorion la liste des derniers post?

A part ca, je te lis avec d'autant plus de plaisir que tu n'es plus polué par des commentaires bas de plafond...

Merci pour ton travail!

[Patrick REYMOND]

Elle y est. Peut être n'est elle pas très visible ?

[Nam]

Que se passe t il pour les retraites aux USA dans cette situation ? Les salariés et ex salariés (déja retraités) n'ont plus de retraite ??? Leur pension s'arrete ? Les populations ont ils des assurances pour faire face à une faillite de leur(s) enytreprise pendant leur retraite ? Comptent ils sur des revenus immobilier pour être plus assurés face à un risque de "defaut" de pension de son entreprise ??

[Three piglets]

Les dominos tombent un à un.
Et il ne faut espérer "un rebond" de la consommation, pour "relancer" les ventes de ce dinosaure.