Utilité...
/image%2F0935395%2F20140428%2Fob_0f63a7_france-balance-commerciale.jpg)
"On peut aller loin comme ça, le bâtiment, c'est mon secteur, certes rénover les salles de bains chez des bourgeois, ce n'est pas "utile" au sens où l'on ne produit rien que de la valeur ajoutée (donc des salaires payés, des créanciers itou etc..), mais les producteurs qui produisent nos matériaux c'est utile ce qu'ils fabriquent?Si nous ce que nous faisons est inutile ?
Alors qu'est-ce qui est vraiment utile?
L'économie c'est quand même une construction humaine, donc on peut certes habiter des cabanes en torchis et boire l'eau de la rivière(des gens l'on fait), mais on peut aussi décider d'avoir plus beau, plus solide etc, l'argent doit circuler, c'est je crois un des gros problèmes de notre temps, l'argent devenu virtuel planqué dans les paradis fiscaux (le plafonnement des ressources aussi). Entre, construire une maison, couper des cheveux, tailler des haies, c'est quoi le plus utile? ".
Pour répondre à cette question, tout est question de mesure. L'existence du secteur du bâtiment a une utilité certaine : bâtir a comme finalité la survie, et la salle de bains, une finalité d'hygiène indispensable. Mais ce que je met en cause, c'est une hypertrophie, d'un secteur, qui a reçu une fonction dans les années 2000, celle de faire fonctionner une société, parce qu'on avait sacrifié la production.
Vouloir faire fonctionner une société avec des coupeurs de haies n'est pas plus réaliste. SI tout le monde coupe les haies de tout le monde, on meurt très vite de faim, ou alors, on s'aperçoit, finalement, que chacun coupe sa propre haie est plus logique...
Mais cette remarque met bien le doigt là où cela fait mal. Dans le secteur du bâtiment coexiste deux choses, l'utile et le futile. Comme dans d'autres secteurs, d'ailleurs.
Utile sont les dépenses d'économie et d'entretien, et futiles d'autres. Après, c'est une question d'appréciation, où il est difficile de mettre la barre exactement. J'ai aussi fait faire des travaux dans ma salle de bains. il y avait des infiltrations. On a donc joint l'utile et le futile, c'est à dire changer le carrelage, et faire l'étanchéité. Encore que refaire l'étanchéité sans changer le carrelage, ça doit pas être évident.
Entre le moment de la construction, et maintenant, les normes avaient changé, et les normes d'étanchéité sur lesquels des professionnels pestent sans fin, se sont durcies. Personnellement, j'aurais préféré dépenser 200 euros alors, que 3000 après.
Il est sûr aussi que le bâtiment a pris de mauvaises habitudes au moment où il était le moteur de l'économie. Le travail arrivait tout seul. Pourquoi se forcer ?
Je vois bien aussi, en Haute Loire qu'on avait pêté une durite pour l'immobilier. On y a beaucoup construit, sans doute à cause des 13 000 logements vides qui y sont recensés, et les 25 000 résidences secondaires. Ce qui n'empêche pas qu'on parle de construire dans des enclaves urbaines abandonnées, alors que ce qui manque (surtout au Puy), finalement, ce sont des parkings (mais le parking, ça paie peu, ou pas).
On peut noter aussi le net progrès. Début 1990, il n'y avait "que" 30 000 logements libres. Sans compter que nombre de résidences secondaires, sans doute la moitié, ne voient jamais un chat, les propriétés sont familiales, les propriétaires sont vieux, urbains, gourmands, veulent vendre au prix parisien, etc...
Les 800 000 logements manquant ??? En tout cas, pas ici. Les autorités politiques étaient seulement priés d'accompagner la bulle immobilière, et certains maires ont été durement punis pour ne pas l'avoir fait... C'est d'ailleurs ce qui a fait leur valse, notamment dans certaines villes. Un mandat, pas plus, parce qu'ils ne comprenaient pas les "nécessités", et l'appétit de lucre de leurs mandants.
Dernièrement, c'est l'effondrement. - 34 % pour la construction individuelle, - 66 % pour le collectif (demandes de permis). Rien d'étonnant. A long terme, le collectif (15 % du parc, ici), devait disparaître.
Quand au secteur du bâtiment, il pourra toujours fonctionner pendant 25 ans sur la rénovation, notamment énergétique.
" Mon rêve est que RWE installe des panneaux solaires sur votre toit , une batterie dans votre bâtiment , une pompe à chaleur dans votre cellier et que nous entretenions votre système énergétique pour vous "
Changement de paradigme et de business. Vous investirez, RWE fera la maintenance. Simple retour à un temps où c'était les compagnies d'électricité qui faisaient l'installation chez vous, et dont c'était le plus clair des revenus.
Je n'ai rien inventé, c'était le métier de mon grand père dans les années 1930. Et puis, comme la demande s'est accrue, les compagnies, fusionnées dans EDF, ont abandonnés ce créneau.
"E.ON veut arrêter une centrale nucléaire avant l’heure". La cause ? Le manque de rentabilité...
Finalement, l'arrêt du nucléaire allemand, c'était avant tout pour éviter une crise violente. On est retombé dans une crise plus larvée, mais il faut quand même évoluer.
L'utilité et la futilité apparaît sur une carte. Celle parue dans challenge.
Elle concerne les balances commerciales des régions.
Les régions "gagnantes", de la mondialisation, ne sont pas les régions productives, ce sont les vieux, les riches, les improductifs, et si on affinait par départements, ce serait encore plus criant. Si l'on veut réduire les salaires, ce n'est pas en "province" qu'il faut le faire, mais en RP, en côte d'Azur. Et par le biais de l'impôt sur le revenu. Et si on comptait le déficit vis-à-vis des autres régions françaises, ce serait encore plus visible. Parce que ce sont des régions parasites. On retombe aussi sur ce que disait Braudel, entre les régions maritimes, "ouvertes", et les régions intérieurs, industrieuses et industrielles, friandes, elles, de protectionnisme.
Les soviétiques, eux, ne comptaient que la production industrielle dans le décompte du PIB. Sans doute sous estimait elle une production, mais une coupe de cheveux, est ce utile ? Et jusqu'à quel prix ? Jusqu'à la fin de l'URSS, le cheveu des femmes soviétiques était superbe. Il est racheté à prix d'or. Aujourd'hui, il est merdique. "XXX parce que ça ne vaut rien". Se brûler le tif avec des produits chimiques, c'est géant ?
On peut donc tolérer, en économie, une certaine marge de gaspillage. Si cette marge devient l'âme même de l'économie, il y a problème...