Ponctions...
L'état français, volontairement désargenté et volontairement désolvabilisé, ponctionne désormais.
Les collectivités locales riches, à qui l'état ne versait plus un centime, se verront ponctionner. La Hague, Saint Tropez, val d'Europe (le site de Disney Land).
Bon d'accord, l'argent n'était pas forcément bien dépensé dans ces communes riches. Mais le principe en lui même est choquant.
Le problème principal finalement, est différent. L'élu local, comme les autres, se croit obligé de dépenser de l'argent public. C'est dans les mentalités. Et c'est bien ce qui pose LE problème.
Sous couvert des mots magiques "investissements", "éducation", et d'autres aussi, on dépense.
Pourtant, souvent le mot investissement est de trop. Un investissement, c'est sensé rapporter de l'argent.
On voit mal ce que l'obligatoire salle des fêtes, l'obligatoire piscine, sont capables de rapporter, à part des déficits.
Mais si 'état voudrait bien que les collectivités locales "économisent", il est incapable de dire sur quoi. Les frais de personnels ? Oui, pas évident, avec le statut de la fonction publique. Les travaux publics ? Pas question, et les copains bétonneurs ? Réduire leur nombre ? ça va faire flamber les dépenses...
On fait aussi en sorte que l'APL soit réduite, pour 650 000 personnes, soit bien qu'annoncé. Sans doute pour payer l'APL aux migrants. Et oui, quand un budget est plafonné, une entrée, c'est aussi une sortie. Mais pas les mêmes.
Bien sûr, il y avait dérive sur les allocations. Le problème d'enlever 650 000 APL ou les réduire, c'est de créer un marasme du marché immobilier.
Là aussi, les prévisions sont au point mort, et sans doute, pas même pensées. Aucune idée des conséquences, et de l'onde de choc que cela peut provoquer.
Quand on a crée les allocations logements après 1945, les loyers étaient très faibles, résultat de blocage depuis 1914. L'état garantissait le loyer, finalement, en laissant un tout petit reste à payer, au grand bénéfice du propriétaire.
Mais, depuis le tournant des années 1970, les loyers se sont envolés partout dans le monde développé. C'est, là aussi, un choix strictement politique. Dans bien des endroits, cela a mené à l'effondrement de la demande de location solvable. Et des logements vides à la pelle. Et à la recréation de "shanty town", ou bidonvilles, un peu partout dans le monde, et des campings à l'année, qui ne désemplissent plus. Les maires concernés, arguant qu'ils n'avaient pas de solutions pour loger ces gens...
La dérive des budgets logements est donc entièrement le résultat de décisions politiques, laissant totalement dériver les loyers.
On voit la dérive. En 1967, les voies sur berges permettaient de traverser Paris en 13 minutes. Le problème c'est que le parc automobile de 1967 était réduit. A son agonie, traverser Paris devait prendre bien plus de 13 minutes...Là aussi une dérive.
Mais on peut étudier une dérive étrangère tout aussi intéressante. Karnataka et Tamil Nadu, deux états indiens (le Karnataka était le Carnatic des français), sont en quasi guerre à propos de l'eau. Il n'y en a plus assez pour tout le monde.
L'inde est quasiment autosuffisante en riz, mais le riz est fortement consommateur d'eau. Et le Tamil Nadu n'a presque rien eu, les fleuves ne sont plus qu'un mince filet d'eau.
Fait aggravant, la justice indienne est lente, très lente, et la législation sur l'eau est embryonnaire. En tout cas, pas capable de s'appliquer en cas de pénurie. Et comme en Californie, des habitudes vieilles d'un siècle et plus ne se changent pas en 5 minutes, et il y a un siècle, il y avait beaucoup moins d'habitants, tant en Californie qu'en Inde. Multipliée par dix dans un cas, par 5 dans l'autre. Les particules nombreuses, trop proches les unes des autres, s'échauffent...
Personne n'a pensé, en France, comme en Inde, comme en Californie, à la résilience, ou à la durée. Nulle part, un système pouvant perdurer, n'a été tenté...
Il s'appuyait, à différentes époques, sur des paramètres non écrits, mais qu'on croyait perdurables. L'allocation logement sur des loyers bas. Et puis non, on a décidé que les loyers ne seraient plus bas.
Les autorités locales investirent à une époque où cela était nécessaire. Maintenant, cela tient plus de l'addiction, des troubles obsessionnels compulsifs, de la psychiatrie, alliés à de la corruption, que d'un raisonnement construit, mais la crise de l'eau, rampante chez nous, déclarée en Inde et en Californie, sont les plus graves. Celle qui fera mourir des millions de gens, vite fait.
En gros, là aussi, nous avons des problèmes de classe dirigeante constituée d'héritiers. Les héritiers n'ont pas le sens de la réalité. La réalité, de leur enfance, a été trop douce.
La première génération crée la fortune, la deuxième la maintient, la troisième la croque.
La première a le sens de la survie, la deuxième le sens des réalités, la troisième des exigences.
Les piscines et les pelouses de Las Vegas étaient inconnues en 1945.