On débarque !

Dans l'automobile, l'heure n'est plus à la rémunération gargantuesque pour les patrons, elle n'est même plus à la rémunération, l'heure, qui avait sonné depuis bien longtemps d'ailleurs, c'est de virer les incapables, c'est à dire les dirigeants.
Leur seule capacité, c'était de faire carrière et de se couler dans le moule.
Rick Wagoner, arrivé à la tête de General Motors a juste eu le temps de mener la firme au gouffre, en la spécialisant dans les 4 X 4, SUW, gros modèles, tout en abandonnant le reste.
Sous son règne, GM a perdu 82 milliards et 95 % de sa capitalisation boursière.
Il faut croire que l'incompétence, aussi crasse que notoire, n'est pas considéré comme un défaut comme PDG, et qu'il ait pu rester en fonction, malgré un tel bilan.
N'ayez aucune crainte pour Wagoner, sa fortune permettra à sa famille de vivre quelques siécles.
GM et Chrysler sont au bord du gouffre, mais Nardelli, dont les frasques passées (210 millions de $ pour avoir coulé Home depot), ont été oubliées, est moins sur la sellette.
Le PDG de Peugeot est aussi débarqué sans tambours, ni trompettes, mais avec pertes et fracas.
En France, la SPP (société de protection des patrons) aussi appelé UMP, siége social à l'Elysée, bride, mais au minimum, les rémunérations patronales.
Bien entendu, pas question de suppression du bouclier fiscal et d'augmentation de l'IRPP.
Après tout, on ne peut que se féliciter de la bienveillance du gouvernement pour les personnes ne bénéficiant visiblement plus de toutes leurs facultés mentales.
On regrettera simplement que cette bienveillance ne soit pas généralisée.
On taxera simplement aux personnes âgées, leurs économies et leur habitation. Enfin, si il leur en reste, qui vaille quelque chose.
Ce n'est pas le "comportement irresponsable" des certains patrons qui sont à fustiger.
C'est le comportement irresponsable des gouvernements qui abaisse l'impôt sur le revenu depuis des années, qui libéralise marché des capitaux et supprime les droits de douanes.
D'ailleurs, toutes les grandes entreprises sont aidés : les baisses d'impôts, l'indemnisation du chômage, ce sont aussi et surtout des aides aux entreprises.

Photo : un expert en débarquement, qui finit au trou. Un symbole.

Comments

[Oxygène]

La propagande, c'est comme les élastiques, plus l'écart entre le réel et la projection fantasmée est grand, plus est proche de la rupture. C'est un signe parmi tant d'autres que les Système est au bord de l'éclatement. Je suis sûr qu'ils paniquent sec, là-haut. Un exemple, juste un : 1500 policiers pour assurer le déplacement de Sarkozy en province. La situation serait sous contrôle, aurait-on besoin d'un pareil déploiement de force ?

Jovanovic, sur son blog, note - autre exemple -, et je cite, à propos d'une manifestation en Angleterre contre le G20 à venir :

"Ils pensaient être seulement 1.000 à manifester, et ils ont été rejoints par 34.000 autres Anglais. Un succès sans précédent qui a totalement surpris les organisateurs de la manifestation comme les policiers et le gouvernement. Ca promet pour cette semaine."

Plus personne n'y croit à leur propagande. Et la crise a ceci de bon qu'elle pousse la classe du haut à se montrer sous son véritable jour : menteuse ! menteuse ! menteuse ! Et je dirai même : traîtresse.

[Three piglets]

Vous avez parfaitement raison, disons que juger de la déconnexion des élites de ce systéme vis à vis de la réalité est une mesure salutaire parfois.
A mon avis, elles ne tiendront pas à la première secousse un peu sérieuse.
Vous voyez Parisot ou Minc se battre sur une barricade pour sauver les banques ou leurs avoirs?

[Three piglets]

Je ne sais pas si vous lisez la Pravda capitaliste "challenge", mais cette semaine, mon cher Patrick, nous atteignons des sommets.

[Patrick REYMOND]

j'évite de tout lire, comprenez, c'est douloureux de rire tout le temps.

[pierre]

Ils font bien rire, ces grands politiques, à nous expliquer que la règlementation de l'économie est supranationale, que c'est très compliqué, etc...
Alors que la politique PEUT TOUT, bien sûr...Encore faut-il avoir quelque chose dans la cervelle, et surtout dans le caleçon !