Uranium : la pénurie se confirme...
21 Avril 2009 , Rédigé par Patrick REYMOND Publié dans #Energie
Aujourd'hui, le nucléaire, c'est pareil. On inaugure une mine "au Malawi, qui produira 1500 tonnes par ans pendant sept ans".
Cela ne change rien à la donne : on consomme 67 000 tonnes par an pour 45 000 produites, soi un déficit d'un tiers.
Ce tiers est comblé par le désarmement consécutif à la fin de la guerre froide. L'uranium militaire est recyclé, appauvri, et réutilisé.
Les ruptures de stocks auront lieu en 2013 (version optimiste), ou 2009/2010 (version pessimiste).

On a oublié la manière dont était enseignée l'économie dans les années 1950. On faisait des grands tableaux, des chiffres. C'était simple. Ce simple manque pour l'uranium, et il repose largement sur un calcul de niveau CE2 : j'ai 100 en porte monnaie, chaque année, de mon porte monnaie, rentre une somme, et en sort une autre. Celle qui sort, est, depuis plus de vingt ans, supérieure à celle qui rentre.
De plus, les mines d'uranium ne sont pas simple à exploiter : la plus riche mine du monde, Cigar Lake, au Canada, a vu son exploitation retardée tant et plus : elle est éternellement inondée. Alors, on espère 2010.
Pour l'Australie, qui souffre de sécheresse, c'est le paradoxe. Une mine aussi (Western range) est inondée et a vu sa production décliner de moitié.
Alors, quelle est la donne ? Médiocre. Les deux plus gros producteurs, Canada et Australie ont du mal à maintenir leur production, l'uranium demande de gros moyens, et même eux peinent fortement.
Le Niger est la seul réserve stratégique réelle au niveau mondial, et en paie le prix par des troubles politiques, le seul pays qui ait de la marge sous le pied, c'est le Kazakhstan.
Encore est il fort éloigné de pouvoir combler l'insuffisance de production, encore moins d'aller au dela.
Le marché de l'uranium n'existe pas. Il y a trop peu de clients et trop peu de producteurs.
La donne est simple : une production chroniquement déficitaire, des perspectives inexistantes d'amélioration de la production, des "bonnes nouvelles" confinant au ridicule, et, enfin, des perspectives économiques, ici aussi, qui plombent les possibilités d'investissements, SURTOUT en milieu minier.
C'est que, mon bon monsieur, une mine, il faut d'abord trouver le gisement, investir longtemps, risquer beaucoup, pour, peut être, gagner de l'argent dans 20 ans...
Le triomphe des nucléariste risque d'être de très courte durée, et là aussi, comme pour beaucoup de phénomènes économiques, de se fracasser contre la réalité.
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