La question de l'énergie...
3 Septembre 2009 , Rédigé par Patrick REYMOND Publié dans #Energie

L'ampoule à incandescence se vend bien ces derniers temps, les consommateurs font leurs réserves.
C'est un des effets inattendus de la fin de ces ampoules, un conservatisme de mauvais aloi, des "habitudes" à ne pas changer, quoi qu'il en coûte.
En réalité, contrairement à ce qui est dit, la rentabilité économique est là très vite, dès la première année, mais personne ne sait ce qu'il consomme pour s'éclairer, c'est toute la différence.
On retrouve aussi toute la propagande des distributeurs de jus dans les remarques. Ils ont tellement mis d'ardeur à dézinguer le produit qu'il en reste des traces.
Soyons juste aussi : spontanément, on ne fait pas d'économie. On a l'habitude de payer tant, on rale si ça augmente un peu, mais on ne dit rien si c'est simplement le maintien.
Une politique d'économie ne s'improvise pas. Il faut éduquer la population, chose ardue après lui avoir inculqué la dépense toujours grandissante.
En réalité, l'augmentation de la dépense était inscrit dans les gênes de notre société. Il n'y a qu'un moyen de faire : c'est souvent de ne pas le dire. Le travail de normes qui aurait du être fait a été suspendu en 1986, le premier geste du gouvernement Chirac avait été de mettre l'Ademe dans le formol, dont elle ne sortit que récemment.
Ben oui : on peut supprimer 90 % des crédits, mais pas les places. Il faut bien avoir des gaches pour les copains, dans le pire des cas.
Surtout la propagande du "tout-va-bien-dormez-braves-gens" n'a pas qu'endormi les gouvernants, elle a endormi les gouvernés, même pour les choses où les économies se réaliseraient facilement.
Plus contestable et contestée est la taxe carbone auquel 2/3 des français sont opposés. Là aussi, pas un mot de la manipulation des consommateurs par les constructeurs automobile, dans le sens de leurs intérêts à court terme, tout en oubliant la leçon d'André Citroën : une voiture doit être peu couteuse pour la plupart des gens.
La vie fait que, désormais, il est quasi impossible d'avoir une activité professionnelle sans véhicule, précarité oblige.
De plus, on voit, là aussi, le poids du lobby nucléaire : l'électricité n'est pas concernée. Electricité dont le tarif est d'ailleurs, dégressif. Plus vous êtes cochon, meilleur c'est.
Là aussi, le réveil des prochaines années risque d'être rude, très rude.
L'esprit d'insouciance est littéralement scotché à l'être humain pour la question énergétique.
Un maire me disait que nous avions des réserves inépuisables de bois sur le département. Comme il est historien, je lui ai rappelé le surnom du Massif Central au XVIII° siécle : le toit chauve de la France. Il n'y avait pas UN arbre, en dehors de forêts bien délimités, et tellement férocement protégés alors.
Les catastrophes ont eu lieu, des civilisations ont totalement disparus après avoir gaspillé leurs ressources. On peu citer le Groenland Viking, l'ile de Paques, et de nos jours, Nauru.
Gérer les situations à long terme nécessite un poing de fer.
Les conquérants normands de Grande Bretagne l'avaient compris.
Les lois normandes étaient épouvantables.
La vie d'un homme valait moins qu'un arbre ou même qu'un fagot.
La Grande Bretagne garda ses forêts jusqu'à la tourmente révolutionnaire du 17° siécle. Il ne fallut pas longtemps pour tout raser, avec 4.5 millions d'habitants.
Le 18° siécle, ce fut au tour des forêts d'Irlande d'être totalement détruites. L'Irlande avait été battue et était occupée : elle pouvait être pillée.
Reste qu'aujourd'hui, les deux iles de John Bull n'ont plus de forêts, presque plus de charbon, presque plus de méthane et de pétrole...
Pourtant, paradoxalement, je ne crois pas que ni le marché, ni le prix ne feront l'affaire de l'ajustement. Ce serait trop explosif.
Ce qui nous attend certainement, c'est la carte de rationnement.
De fait, pour l'essence, elle existe déjà en Iran.
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