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L'impossible relance militaire.

28 Septembre 2009 , Rédigé par Patrick REYMOND Publié dans #Economie

Globalement, on pense qu'il faut  "une bonne guerre" pour relancer l'économie, amoindrie par une crise.
C'est une vision largement tronquée et fausse, car il faut des conditions bien spécifiques pour que cela réussisse, et que c'est comme tout : un peu, un temps, ça va, plus longtemps, ça ne va plus.
La relance militaire, pour contredire Paul Jorion, les USA la pratique depuis le compromis de 1948.
On voit que c'est cette logique qui est à bout.
Elle n'a plus aucune efficacité. les budgets colossaux sont néanmoins insuffisants et disparaissent dans la gabegie et la corruption ambiante.
La présidence Bush a été une relance, la dernière, du complexe militaro industriel.
Le résultat est éclatant : la guerre en Irak est perdue, elle est perdue en Afghanistan, elle a été perdue en Géorgie en un clin d'oeil, elle a été perdue en république tchéque...
Le résultat ? C'est l'insoumission massive : la conscription a disparue, les engagements, dans l'armée  ou la garde nationale se font rares, seuls l'emploi de mercenaires flambe.
Mais ceux-ci, sont dix fois plus chers que l'armée de métier, elle même pas donnée.

Le monde a changé aussi de taille. Il est plus peuplé, moins contrôlable. Il faut plus d'homme.
Comme le disait Abdel, la France a déployé 400 000 hommes dans la guerre du Rif contre Abd-el-krim.
C'était, déjà, un changement d'époque et de mesure.
On était loin des "petits paquets" qui avaient permis les conquêtes. ( Francis Garnier emporte Hanoï avec 400 hommes ).
Elles avaient été longues, mais une poignée de soldats avaient suffit.

La logique américaine, c'est la logique française de la guerre d'Indochine, prélude à l'écroulement de l'empire : plus de conscription, l'armée de métier est en crise, on appelle les soldats "impériaux", et on "jaunit" les régiments et on engage massivement des allemands dans la légion étrangère.
L'empire, c'est aussi de lever des soldats dans les zones "pacifiées" pour les envoyer dans les zones "agitées".
Une population bien massacrée donne de nombreux collaborateurs : le salut n'est plus que dans une collaboration tactique de plus en plus poussée (Werner Rings : vivre avec l'ennemi).
Le reste aussi est caricaturale : ce n'est même pas la France qui paie la guerre, ce sont les subsides américains.

Le parallèle  avec l'Irak actuel est parfait.

La paix eut lieu en 1954, le reste de l'empire se disloqua en 1960, sauf quelques confettis, et l'Algérie fut un conflit plus long, mais avec les mêmes maux. L'emplois du contingent créa l'hostilité du pays.

La population, l'arrière, n'y croyait plus.

Si on pense que la solution est la guerre, alors l'URSS a gagné en 1995 ? De même, la crise des empires universels au début de l'ère chrétienne est incompréhensible. Ils sont en crise économique, mais pratiquent largement la dépense militaire. La relance militaire annihile tout. L'économie s'effondre sous son poids.

Je concluerais par une histoire sur l'âne de Buridan. Buridan partit au marché et fit bien ses affaires. Mais ne retrouvant rien à acheter, il se dit : "je vais ramasser du bois et charger l'âne, ce sera toujours ça de gagner".
Arriver en vue de chez lui, l'âne ployait sous la charge de bois. Mais il vit une brindille. Il se dit, ce n'est qu'une brindille, et ne voulut y renoncer. Il l'a mis sur l'âne, qui tombat raide mort.

Les pays occidentaux sont dans la position de l'âne. Ils attendent la brindille qui va les achever.
La bêtise les a chargés de dettes inutiles, de produits farfelus, de budgets de défense d'attaques idiots.
Ils ont largement pratiqué la relance militaire. Maintenant, ils sont à la croisée des chemins, ils vont connaitre l'effondrement russe de 1916, l'effondrement républicain espagnol de 1939, et même l'effondrement français de 1940.

Il ne faut pas confondre graisse et muscles, les français de 1918-1940 avaient fournis des efforts démesurés de dépenses militaires. C'est le pays qui s'est effondré sous le poids du fatras. L'armée, démesurée ( 5 000 000 d'hommes) , était paralytique et inutilisable.
L'armée de 1944, réduite de 90 % -8 divisions contre 110 en 1940-, se révéla beaucoup plus efficace.

150 000 hommes ont suffit aux USA pour envahir l'Irak, pour tenir et pacifier l'Irak, il en faudrait 1 000 000. 6000 ont suffit pour envahir l'Afghanistan. 800 000, au bas mot, serait nécessaire pour pacifier le pays.
Trop peu, les armées perdent, trop nombreuses, elles provoquent l'effondrement des pays qui les forment.
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B
<br /> Voici huit graphiques hallucinants sur la deuxième crise financière qui arrive.<br /> <br /> Ces huit graphiques montrent qu’en réalité, les banques américaines vont subir une deuxième crise encore plus violente que la première.<br /> <br /> Aux Etats-Unis, le chômage explose. De plus en plus d’Américains basculent dans la pauvreté.<br /> <br /> Conséquence : de plus en plus d’Américains arrêtent de rembourser leurs emprunts car ils n’ont plus les moyens. Le taux de défaut explose.<br /> <br /> Taux de défaut sur les prêts garantis par un bien immobilier :<br /> <br /> http://www.crisedusiecle.fr/usa-problemes-credits-detail-CO4.html<br /> <br /> Taux de défaut sur les prêts à la consommation :<br /> <br /> http://www.crisedusiecle.fr/usa-problemes-credits-detail-CO5.html<br /> <br /> Taux de défaut sur les prêts pour une maison individuelle :<br /> <br /> http://www.crisedusiecle.fr/usa-problemes-credits-detail-CO6.html<br /> <br /> Taux de défaut sur les cartes de crédit :<br /> <br /> http://www.crisedusiecle.fr/usa-problemes-credits-detail-CO8.html<br /> <br /> Taux de défaut sur les autres prêts à la consommation :<br /> <br /> http://www.crisedusiecle.fr/usa-problemes-credits-detail-CO9.html<br /> <br /> <br /> Aux Etats-Unis, de plus en plus d’entreprises perdent de l’argent, et de plus en plus d’entreprises font faillite.<br /> <br /> Conséquence : de plus en plus d’entreprises arrêtent de rembourser leurs emprunts car elles n’ont plus les moyens. Le taux de défaut explose.<br /> <br /> Taux de défaut sur les prêts aux entreprises :<br /> <br /> http://www.crisedusiecle.fr/usa-problemes-credits-detail-CO3.html<br /> <br /> Taux de défaut sur les prêts commerciaux :<br /> <br /> http://www.crisedusiecle.fr/usa-problemes-credits-detail-CO10.html<br /> <br /> Taux de défaut sur tous les prêts :<br /> <br /> http://www.crisedusiecle.fr/usa-problemes-credits-detail-CO1.html<br /> <br /> <br />
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B
<br /> Etats-Unis : 35 millions d’Américains mangent grâce à des bons alimentaires.<br /> <br /> 12 % de la population américaine mangent grâce à des bons alimentaires : c’est un pourcentage record depuis 1969.<br /> <br /> 35 Million Americans on Food Stamps : 12 Percent of U.S. Population on Food Stamps Highest Since Records Kept in 1969.<br /> <br /> http://www.mybudget360.com/35-million-americans-on-food-stamps-12-percent-of-us-population-on-food-stamps-highest-since-records-kept-in-1969/<br /> <br /> <br />
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B
<br /> Nous pensons que quatre caractéristiques de ce cycle (de cette sortie de récession) sont nouvelles par rapport aux cycles du passé, impliquent que la crise n’est pas finie, et sont très importantes<br /> pour les investisseurs :<br /> <br /> 1. absence de reprise forte du crédit et de hausse des taux<br /> d’endettement, ce qui conduit à une « reprise molle », sans inflation, et à des politiques monétaires durablement expansionnistes ;<br /> <br /> 2. flexibilité accrue du marché du travail conduisant à des baisses des salaires nominaux, d’où un risque accru de recul de la consommation et de déflation, mais aussi une déformation du partage<br /> des revenus favorable aux entreprises, un rétablissement rapide de leurs<br /> résultats ;<br /> <br /> 3. absence de reprise du commerce mondial, avec la substitution de la production domestique aux importations dans les pays émergents, d’où la faiblesse des exportations et de l’activité ;<br /> <br /> 4. monétisation des dettes publiques, à la fois domestique et par l’accumulation de réserves de change, ce qui risque de faire apparaître rapidement des bulles sur les prix des actifs, mais<br /> maintient des taux d’intérêt à long terme bas malgré les déficits publics.<br /> <br /> Conclusion :<br /> <br /> Par rapport aux reprises du passé, celle-ci a quatre caractéristiques très particulières :<br /> 1. l’endettement ne redémarre pas ;<br /> 2. les salaires nominaux baissent ;<br /> 3. le commerce mondial ne repart pas ;<br /> 4. la liquidité mondiale est surabondante.<br /> <br /> Nous avons expliqué pourquoi ces caractéristiques nous paraissent durables.<br /> <br /> Elles signifient :<br /> <br /> - que la crise n’est pas finie : recul des revenus salariaux, croissance faible ;<br /> <br /> - que le risque de crise financière dans le futur est présent : bulles sur les prix des actifs ;<br /> <br /> - que les investisseurs peuvent avoir des stratégies d’investissement très particulières aussi :<br /> <br /> - acheter des actions malgré la croissance faible grâce à la<br /> déformation du partage des revenus en faveur des entreprises ;<br /> <br /> - acheter des obligations malgré les déficits publics grâce à la monétisation des dettes publiques par les Banques<br /> Centrales ;<br /> <br /> - éviter les entreprises (secteurs) actifs liés à la consommation ou aux exportations.<br /> <br /> http://cib.natixis.com/flushdoc.aspx?id=48806<br /> <br /> <br />
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