LA DETTE...
les points de vues sont souvent très éloignés les uns des autres sur la dette. Certains s'en alarment, la sacralisent, prévoient des taux négatifs, des taux à 20 %.
Sans doute, le niveau actuel des taux d'intérêts à presque zéro, est l'aboutissement d'un long processus.
Certains disent 5000 ans, où ceux ci s'étalaient de 1/3 à 20 %, et encore, les usuriers faisaient ils mieux.
L'usurier, ou mafieux, vise à s'emparer du bien, et peut proposer un taux bas. Genre 1 %. mais dans ce cas, il parle à la semaine. Pas à l'année.
Plus le taux baisse, plus la dette est sacralisée. On a connu ça au XVIII° siècle en France, où les taux d'intérêts, dette publique et privée, plonge avant la banqueroute de Law. de 12.5 à 16 %, on passe à 2-5 % l'an. A cette époque nait un proverbe : qui paie ses dettes s'enrichit.
En réalité, on transforme une dette insoutenable (à court terme) en dette tout aussi insoutenable, mais à long terme. Les endettés demandaient simplement un refinancement, ou une baisse des taux aux rentiers.
Quand la rentabilité économique tourne, comme le disait les philosophes, à 2.5 %, comment payer 5 % ?
En réalité, il y a un truc. La dette à 2 % est une dette perpétuelle (dire que certains bavassent sur des titres à 100 ans), la dette à 5 est viagère, que l'on réserve à des gens somme toute, assez âgés. Dans les années 1780 on pleura beaucoup à Genève la mort d'une enfant de 14 ans. 14 millions de rentes étaient sur sa tête, c'était la période Necker, qui avait fait sauter, justement, cette prévention sur l'âge. Cadeau de riche, aux riches...
Ce système ressemble beaucoup aux fonds de pensions, et c'était, somme toute, des fonds de pensions, qui s'adressaient à une partie tout à fait marginale de la population. La retraite, quand l'espérance de vie est de 27 ans (en plein essor), c'est du surréalisme.
Si l'on a baissé autant les taux d'intérêts, c'est pour sauver le principal, qui grossit énormément depuis 2007 (de 70 000 milliards de $ à 230 000), et les banques centrales (importantes) ont vu leur actif s'envoler. Pour la Banque du Japon, la réserve fédérale US, la BCE, les actifs ont dépassés les 4 000 milliards, contre moins de 1 000 en 2007.
Il faut dire que ces dits "actifs", ont une valeur tellement élevée que personne n'en veut. Ce n'est même plus l'acheteur de dernier niveau, c'est le seul.
Quand à voir remonter l'inflation, il faudrait que les salaires ne soient pas bloqués. On a donc l'inflation des bulles, notamment immobilières.
je serais d'ailleurs curieux de voir le marché immobilier actuel avec des taux à 20 %. On retomberait très vite dans les prix.
On dit que l'impôt s'autodétruit, l'endettement, c'est la même chose.
Il y a un prix à payer pour la banqueroute ? Oui. Mais parlez en à ceux qui ont vécu la reconstruction (1945-1950), puis les 25 autres années qu'on a appelé les 30 glorieuses.
Sans doute, la donne énergétique était elle différente. Mais chaque période de banqueroute, à toutes les époques, a vu la prospérité économique s'étaler...
D'ailleurs, Todd, dit que l'alphabétisation entraine, avec un décalé de 2 générations, l'industrialisation. Ce décalé n'a pas eu lieu pour l'URSS, ou ces deux phénomènes ont été concomitant. Il faut dire que les capitalistes avaient rendu un grand service à Lénine, en refusant de le refinancer.
Cela aller le couler, disaient ils.
Comme les nord-vietnamiens (ou maintenant les Talibans), ne pourraient jamais tenir contre le déluge de feu, et de dollar. Seulement, le nord vietnamien, ça ne coûtait rien. Et quand ils ont failli gagner, les américains n'ont jamais compris qu'ils étaient en train de gagner.
Les deux armées vietnamiennes étaient saignées par les désertions, et la nord vietnamienne, encore plus. Les permissions sans permission étaient tellement courantes que personne n'était puni.
114 milliards dépensés à l'époque pour un camp, contre 4 de l'autre. L'honnêteté intellectuelle, doit reconnaitre qu'à l'époque où les américains désespéraient, les nord vietnamiens étaient à deux doigts de l'effondrement, eux aussi. Dans les deux cas, les civils et les armées étaient au bord de la rupture. On ne perd pas, côté vietnamien, plusieurs millions de soldats et citoyens, sans trouble.
Seulement, il s'est passé une approche différente de la guerre. Dans un des cas, on se préoccupait de finances, d'impôts, de dettes, et on faisait payer la guerre indirectement à l'ensemble de la population, pour une longue période. Dans l'autre, seul le sang était payé. Et on oublie vite les morts. On les pleure. Mais c'est tout.
Le poids monétaire de la guerre aux USA diffusé à toute la population a sans doute surpassé le poids du massacre côté vietnamien que seule la famille pleurait. Et sans doute, la normalité des pertes écrasantes a dû jouer.
D'ailleurs, dans cette guerre du vietnam, on a pas relevé l'erreur stratégique fondamentale des américains. On a opposé deux logistiques, une très coûteuse en argent, l'autre très économe en argent. Ceux qui maintenaient la piste ho-chi-minh revenaient à presque rien. les vélos renforcés, comme à Dien bien phu, pouvaient transporter 250 kg de matériel.
En ce qui concerne la guérilla simple, les vols dans les ports de matériel US étaient suffisants.
La seule tentative de couper la piste ho chi minh au Laos fut sud vietnamienne. 17 000 hommes seulement furent engagés, ce qui est très peu. Les américains auraient du y déclencher une bataille décisive. Et ne pas lésiner sur les moyens. Couper la piste, c'était couper la tête du serpent. Plusieurs fois, l'armée sud vietnamienne a gagné la guerre. Mais quand elle était gagné, d'autres troupes étaient engagées.
Jusqu'à ce que, financièrement parlant, le congrès des USA coupe les budgets alloués à l'armée sud vietnamienne, qui était celle d'un pays pauvre, incapable de la soutenir.
On voit ici que l'effort très mesuré, mais très calibré du camp soviétique et chinois, a largement surpassé l'effort démesuré américain. Quelques milliards d'un côté, 111 de l'autre, puis 140 avoués en 1975.
Et puis, d'un côté, on se contrefoutait de la dette, de l'autre, c'était -déjà- un moyen de domination sur son propre camp.
Ils devraient être contents. La dette américaine de 1968 (200 milliards), est passée à 20 000... Rien que cette ordre de grandeur doit faire reconnaitre qu'elle est condamnée.