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Simon du fleuve, armement et décalage des gouvernants.

16 Avril 2009 , Rédigé par Patrick REYMOND Publié dans #Economie

Pour répondre à un internaute, je me rappelle de la BD, "Simon du fleuve", qui nous fait voir un monde post industriel, épuisé et grandement retourné à la sauvagerie, au moyen âge, à côté de potentats-dictateurs qui croient contrôler autre chose que leurs palais.
Finalement, on s'aperçoit que pour qu'un monde fasse naufrage, il ne faut pas de grandes catastrophes : simplement une machinerie économique qui ne fonctionne plus.
Un autre internaute m'envoie un lien dans courrier international, lien intéressant d'ailleurs, mettant en relief l'armement de la population :
"
La logique est simple. Les gens voient venir un effondrement économique qui mènera à un effondrement durable de la loi et de l'ordre et, éventuellement, à une confrontation entre le peuple et les forces armées. Je suis convaincu de ne pas être le seul à douter de cette fumisterie keynésienne et je crois qu'il est sage de se préparer au pire.
La population craint donc l'effondrement dans un premier temps, bien loin derrière, les forces armées, et ne croit pas du tout aux plans de relances.
"Fumisterie Keynesienne", on n'y est pas du tout.
Les relances keynesiennes des années 1930 s'appuyaient sur des créations biens réelles de biens collectifs, qui permettait de distribuer des salaires.
La situation économique ne se rétablit qu'avec la seconde guerre mondiale, qui permit, par la mobilisation et le travail féminin, aux ménages de se reconstituer du gras : de l'épargne, qui elle même permit, après-guerre, la prospérité.
On n'est pas du tout dans ce contexte, les sommes injectées ne sont que virtuelles et ne vont que dans l'économie virtuelle, alors que s'effondre le monde réel.
L'armement des citoyens US est aussi une constante des situations révolutionnaires : la population s'arme. Comme la détention d'armes est permise, on s'équipe, avec l'avantage aussi que les armes ont une triste vertu : celle de ne connaitre que fort peu de perte de valeur.
S'il y a une phrase vraie, c'est que les armes gardent leur valeur.
Bien entendu, avec la fin du déficit US, on peut imaginer l'étendue des dégâts sur le commerce international, largement basé sur la satisfaction des besoins de ce ventre sans fin.
Situation européenne différente ; les armes ne sont pas admises. En Europe, les armes n'étaient pas admises pour les couches populaires.
Raison pour laquelle, la bête du Gévaudan fit tant de ravages : "il n'y avait pas 50 mousquets en dehors des châteaux à la veille de la révolution, dans tous le pays -le Gévaudan-." (J. Denis, dans "la bête du Gévaudan).
J. Denis, met très bien en relief, la PANIQUE TOTALE des "autorités" de 1764 à 1767, à cette seule idée là, la panique totale aussi, que la province soit entièrement armée (de baïonnettes emmanchées à des bâtons), la panique totale devant les premiers "meetings insurrectionnels", leur absence d'ailleurs totale de réaction.
D'ailleurs, il faut aussi le rappeler, un instrument agricole était quasi-banni en France : c'était la faux.
Elle ne connaitra son essor qu'à la révolution, parallélement avec l'armement de la population, car c'est aussi, une arme diablement efficace, si on met le fer à l'horizontal.
Constance de la réaction des autorités : en 1560, le gouvernement de Catherine de Médicis tentera aussi le désarmement.
Dans les deux cas, choux blanc.
On peut imaginer aussi, l'abandon de zones périphériques par les pouvoirs centraux. Les USA sont grands, et dans les faits, certaines zones sont déjà plus ou moins tenues.
En Russie, on parle de laisser la Tchétchénie à son sort.
Les armes atomiques, quand à elles, vieillissent vite.
Pour brosser un tableau général, on peut dire que le sort de l'humanité va sans doute grandement DIVERGER
On peut tout à fait imaginer des zones s'enfonçant, non pas dans la guerre étrangère, comme le voyait du 16° au 20° siécle, mais dans le désordre.
On peut tout à fait imaginer des zones réagissant différemment : des réactions de reconstitutions et résurgence des états nations.
On peut imaginer aussi, des états fortement touchés par "l'onde d'effondrement" du centre.
Dans ce cas de figure, on ne voit trop que la Chine.

Dans tous les cas, c'est seulement la force de réaction interne qui sauvera états et civilisations.
Bien sûr, certains diront que c'est apocalyptique. Pourtant, le Zimbabwé, c'était un quasi modèle.
Tout dépend, de la taille du pays qui s'effondre, de sa situation.
Les USA ne voient pas sans inquiétude l'évolution de la situation mexicaine, dont ils sont responsables, pourtant, à quasi 100 %. Le Mexique, c'est un gros morceau.
Ils ont détruit son agriculture, poussé à surpompé Cantarell, le grand gisement pétrolier, désormais en décadence ultra-rapide et phénoménale, détruit les possibilités d'y pomper un gaz utile, par l'injection trop importante d'azote, détruit la société mexicaine en faisant concentrer, par voie terrestre, le trafic de drogue, pousser le "modèle" libéral, au delà de toute espérance.
Bien sûr, on ne parle même pas du Pakistan.
D'ailleurs, dans l'effondrement général, on peut parler aussi, et tout simplement du vieillissement des infrastructures peu entretenues.  Que ce soit dans le tiers monde ou dans les pays développés, le constat est le même : la vétusté. 
Evidemment, dans le cas des USA, un effondrement économique entrainerait aussi l'effondrement de la production agricole.
On imagine aussi l'onde de choc sur la sécurité alimentaire de la planète, avec la fin des excédents de ce pays, grenier du monde.
Pour obtenir un effondrement, pas besoin de grands drames et noirs desseins : un défaut d'investissement et le culte du bling-bling suffit, or, depuis la fin des années 1950, le gros de l'investissement est passé. 
Déjà, sur certaines conduites d'eau de New York, seule la pression interne leur permet de ne pas tomber en morceau.
Ils voulaient le libéralisme ? Ils l'ont. Ils devraient être content. Tout, absolument tout sera privatisé. On appelait cela, l'an mil et le moyen-âge.
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T
"Tout est lié : l'économie, la politique, la philosophie et la morale (religion) et surtout l'histoire, qui ,normalement,devrait empêcher qu'on reproduise les bétises du passé."<br /> <br /> Je mettrai un bémol tout de même : l'insécurité qui régnait à cette époque ferait passer nos banlieues ethniques pour des havres de paix.
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B
Les hommes du Moyen Age nous étaient supérieurs ? Je ne sais pas. Les seigneurs étaient méchants ? Je ne sais pas. Je regarde simplement où était le pouvoir. Qui exerçait le pouvoir ? C'est tout. Philippe 1er, et surtout son fils Louis VI, ont commencé par reprendre le pouvoir aux seigneurs. Ils ont commencé à arracher le pouvoir aux seigneurs. « La lente récupération du pouvoir par le roi a pris des formes très variées. Nous pouvons en discerner au moins quatre. La plus spectaculaire est la lutte sans merci qu’ont menée Philippe 1er et surtout Louis VI contre les seigneurs turbulents d’Ile-de-France et d’Orléanais, tels Hugues du Puiset ou Thomas de Marle : ils y ont gagné d’être véritablement maîtres chez eux. La deuxième est l’utilisation systématique des liens féodaux au profit du roi : l’habitude étant prise que chacun soit l’homme ou le vassal d’un seigneur, il se constitue peu à peu une chaîne de vassalités qui aboutit au roi, lequel ne peut être le vassal de personne. A cette remise en ordre – troisième aspect – a puissamment contribué l’Eglise, déjà protectrice des mouvements de paix du XIème siècle ; les Capétiens ont su accepter en France la réforme grégorienne et ont soutenu les papes engagés alors dans un grand conflit – querelle des Investitures et, plus tard, lutte du Sacerdoce et de l’Empire – avec les empereurs germaniques, hostiles à la réforme et désireux de contrôler l’Italie. […] C’est enfin l’époque où apparaît autour du roi un embryon d’administration, centrale et locale. Dans son entourage, dans sa Cour, il choisit des familiers qui lui donnent des conseils politiques et qui vont former le Conseil du roi ; autour des chefs des services domestiques du palais – sénéchal, connétable, bouteiller, chambrier, chancelier – s’organisent les premiers services centraux de la monarchie ; en même temps, le roi surveille de plus en plus étroitement les agents locaux à qui il confie la gestion de ses domaines – les prévôts – et il réussit à les empêcher de rendre leur fonction héréditaire. » (Jean Carpentier, François Lebrun, Histoire de France, Points Seuil, p.116) C'est ça qui m'intéresse. La construction de l'Etat. Puis l'effondrement de l'Etat. Puis la reconstruction de l'Etat.
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N
Et en plus on pouvait s'esponger dans la vinasse ;-)
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J
Les hommes qui ont construit les cathédrales, ont fait de la France, "un jardin", et qui ont élevés les arts à un niveau sans égal, nous étaient bien supérieurs:<br /> <br /> - Physiquement<br /> - Mentalement<br /> - Spirituellement<br /> <br /> Ce sont les livres dits d'histoire (remarquez le petit h) issus de la Révolution Française qui vous rabachent que les seigneurs étaient très méchants, les gens incultes et grossiers, qu'on mourrait à 30 ans et que la météo était toujours grise.<br /> <br /> Trouvez-vous des livres d'Histoire dignes de ce nom, c'est à dire celle qui critique en permanence et qui REVISE (il suffit parfois d'une découverte archéologique pour mettre en l'air des certitudes admises pendant des années).<br /> <br /> Tout est lié : l'économie, la politique, la philosophie et la morale (religion) et surtout l'histoire, qui ,normalement,devrait empêcher qu'on reproduise les bétises du passé.
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B
Quand j'évoque l'hypothèse Moyen Age, je pense à la période qui part de Clovis et qui s'arrête à Louis VI.
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N
Paris: ville-departement et non pas région-departement...
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N
Vous oubliez que les pouvoir centrale s'est déja ecroulé en quelque sorte: depuis la decentralisation et la regionalisation des années 80, on a déja eut le retour des barons locaux et illégitimes. J'ajouterai aux deux fléaux que sont la régionalisation et la décentralisation la structure particulière pour la ville de paris (région-département), avec un maire démago et des maires d'arrondissement voués à inaugurer des chrisantèmes. Le pouvoir s'est déja évaporé. Le pouvoir n'a plus prise sur la finance, sur l'éducation... ça fait longtemps qu'on a décidé de poursuivre les voyous... et les bandes qui se sont développées dans les rue partout ou il y a des HLM (cad partout depuis la loi SRU de notre chre Aubry), ça fait longtemps qu'on a laissé faire.
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J
La période "moyenageuse" est vaste.
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B
Hypothèse 4 : l'anarchie. A cause de l'effondrement de ses rentrées fiscales, l'Etat ne peut même plus payer sa police nationale, ni ses soldats professionnels. Plus de police ! Plus d'armées ! Les policiers et les militaires se mettent à leur compte. Ils créent des milices privées, régionales. Dans cette situation d'anarchie, il faut des boucs émissaires. Comme d'habitude, les minorités ethniques sont persécutées, expulsées, massacrées. La France, dans cette hypothèse 4, subit des guerres civiles inter-ethniques.
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J
Le Moyen-Age n'est pas ce que vous pensez.
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B
Hypothèse 3 : des millions de Français n'acceptent pas cette désagrégation de la France. Des millions de Français votent pour un pouvoir central fort, très fort même. En clair : des millions de Français votent pour un pouvoir autoritaire, qui maintient l'unité nationale d'une main de fer. Même hypothèse pour les autres pays européens. Dans cette hypothèse 3, le XXIème siècle sera le siècle des passions nationales, le siècle des passions nationalistes, le siècle des fureurs populaires, le siècle des guerres civiles. En effet, des millions de Français n'accepteront pas ce retour à la dictature du pouvoir central. Par exemple, les Français partisans du régionalisme se révolteront. Autre exemple, les Français partisans de l'Union Européenne se révolteront. Dans cette hypothèse 3, le pouvoir central fera la guerre vers l'intérieur, contre les régionalistes, et aussi vers l'extérieur, contre les partisans de l'Union Européenne. Dans tous les pays européens, ce sera la guerre civile.
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T
Ba: jetez un coup d'oeil , si je suis me permettre, au lien que j'ai donné.<br /> <br /> Je ne vois que deux issues : <br /> <br /> 1) par le haut, c'est à dire, une révolution politique.<br /> <br /> 2) par le trés bas, c'est à dire l'écroulement de l'appareil productif sur lui même, chaos total, effondrement de la société sur son centre.<br /> <br /> A nous de choisir notre destin maintenant.
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B
Hypothèse 2 : pour reprendre la phrase de Nam : " Moi je trouve que c'est très bien comme ça, je trouve que c'est très bien que les situations des régions divergent, cela permet de maintenir une certaine diversité du territoire. " Dans cette hypothèse 2, partout en Europe, les régions divergent. En clair : effondrement du pouvoir central. Par quoi est causé cet effondrement du pouvoir central en France ? Au Royaume-Uni ? En Italie ? En Allemagne ? En Espagne ? Réponse : par la chute catastrophique des rentrées fiscales. Nous assistons actuellement à une double explosion : l'explosion du chômage, et aussi l'explosion des faillites d'entreprises. La conséquence dans les mois qui viennent : de plus en plus de particuliers se retrouvent au chômage, ils ne peuvent donc plus payer les impôts comme avant, ou alors ils perçoivent tellement peu de revenus qu'ils en sont dispensés. <br /> L'explosion du nombre de faillites des entreprises a la même conséquence : ce sont autant de moins de rentrées fiscales pour le pouvoir central (moins d'impôts sur les sociétés, moins d'impôts sur les bénéfices, etc.) Conclusion : dans les années qui viennent, certains Etats vont se retrouver en cessation de paiement. L'entreprise de prospective EUROPE2020 vient de publier un bulletin apocalyptique. Elle prévoit que les Etats-Unis seront en cessation de paiement en été 2009 ! Que se passera-t-il alors ? Le Moyen Age. C'est-à-dire que nous repartirons à partir du moment où l'Etat était très faible. Par exemple : en France, le pouvoir central contrôlera toujours l'armée, la police, la justice, la diplomatie, mais ce ne sera un contrôle que pour protéger l'élite de la France. Ce qui restera de pouvoir central sera au service de l'élite de la France. L'écrasante majorité du peuple français devra se débrouiller avec un multitude de pouvoirs locaux. Ce sera le retour des féodalités.
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B
Hypothèse 1 : la crise est finie, l'économie mondiale est sortie du tunnel, les affaires reprennent. Ouf, on a eu chaud. Tout est bien qui finit bien.
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B
Nous pouvons nous amuser au petit jeu des hypothèses : quelles sont les hypothèses pour les années qui viennent ?
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T
http://www.scriptoblog.com/scriptoblog/index.php?option=com_content&task=view&id=658&Itemid=81
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L
Salut tout le monde,
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N
J'ai horreur de cette uniformisation avec chaque ville qui doit avoir sa piscine, sa médiatèque, son conseiller en nouvelles technologies, ces hommes politique "du terroir", petits barons locaux qui seraient plus modestes si l'économie de leur territoire retournait à celle qui avait toujours été auparavant: l'agriculture.
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N
BA L'union européenne et la monnaie unique renforce économiquement les régions centres (comme l'Ile de France) et rend inutile (économiquement) les régions périphériques (sauf pour la nature, la forêt, le tourisme écolo et le patrimoine architectural du moyen-age qui a été conçu pour tenir). Moi je trouve que c'est très bien comme ça, je trouve que c'est très bien que les situations des régions divergent, cela permet de maintenir une certaine diversité du territoire.
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N
e
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