La Semène...
1 Septembre 2009 , Rédigé par Patrick REYMOND Publié dans #Economie

Pour connaitre l'avenir, il suffit, souvent, de regarder le passé.
La Haute Loire, département qui fut, malgré les apparences, toujours industrielle, développa une notable activité autour de ses moulins et notamment de ses cours d'eaux les plus réguliers.
Certains étaient, à l'image de la Vallée du Gier dans la Loire voisine, "un mur d'usines".
On peut citer la Semène, et les sites les plus appropriés sont des villages. On peut citer la Seauve sur Semène, développé grâce aux Ducs de Joyeuse (dont le plus célèbre, Anne, archimignon d'Henri III, fit beaucoup des torts considérables aux deux noms) qui y développérent une industrie textile florissante.
La semène étaient idéale pour une vie rurale : bas étiage en été, haut étiage en hiver, au moment où s'arrêtent les travaux agricoles.
Une autre rivière est assez remarquable, c'est le Dolaizon. Sur celui-ci, on n'a jamais réussi à compter les moulins.
Une usine électrique y fut installée aux premiers temps de l'électricité.
Mais ce qui est le plus remarquable, c'est souvent l'absence de contribution du Dolaizon à la crue de 1980.
Je me rappelle pourtant une rivière furieuse. Mais en 1980 était toujours en fonction, bien qu'abandonnée, la totalité du vieux système à la fois de levage et d'irrigation qui existait, de manière immémoriale. Il est attesté par les archives au XVI° siécle (lors de l'incendie du quartier du Pouzarot au Puy, un cavalier partit mettre en eau un béal). Et d'après d'autres sources, au XII°siécle aussi.
L'effet est triple : l'utilisation d'une force motrice, le stockage de l'eau, la sécurité vis-à-vis des inondations.
D'ailleurs, la crue de 1980, en elle même est instructive : malgré le reboisement massif, la crue a été cruelle, et le barrage de Grangeant s'est trouvé encombré de 80 000 m3 de bois (sans compter les caravanes).
Au mieux, le reboisement, s'est soustrait le moins : le remembrement agricole, la déprise agricole, la disparition des haies, le comblement des mares, l'abandon progressif des systèmes d'utilisation des cours d'eau ( la Loire, "dernier Fleuve sauvage"? PFFFT ! Pour les idiots seulement, il y a un paquet d'années qu'il y a des habitants).
Bien entendu, nos hommes politiques ont réagis comme ils savent le faire : avec le minimum de cervelle possible, en créant la loi sur les catastrophes naturelles (dont le mot "naturelle" m'a toujours scié en deux), et en faisant porter le coût de leur incompétence sur leurs concitoyens.
Parce que, envoyer la note aux assurés, c'est toujours moins fatigant que de regarder les causes et les conséquences de chaques gestes : un mur trop vieux qui s'écroule dans une rivière, provoquant une inondation (j'ai vu le cas), cela devient une "catastrophe naturelle" et non plus la responsabilité des biens et des choses prévues par le code civil.
De même, des permis de construire à la mords-moi-le-noeud, deviennent des "catastrophes" (pour certains, c'est toutes les années).
Les crues des 20, 21 et 22 septembre n'ont indiquées finalement qu'une seule chose : l'état de déshérence d'une rive de la Loire.
Les castors régulent les rivières par leurs barrages, et les élèvent en cas de pluie. Bien sûr, ils ne brisent le courant que par leur action simultanée sur les plus petits cours d'eau.
La multiplication des réserves d'eaux chez les particuliers arrivent aussi à avoir des effets significatifs.
Un chercheur Japonais l'a bien résumé : pour que l'eau ne fasse pas de dégâts, il vaut mieux qu'elle reste là où elle tombe.
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