Du partage des bénéfices, au retour des pillards...
16 Mai 2009 , Rédigé par Patrick REYMOND Publié dans #Economie

Une des composantes de la crise actuelle, c'est l'hypertrophie de la distribution aux actionnaires, hypertrophie qui cause actuellement les déboires des firmes.
En effet, non seulement la trésorerie a été flambée dans ces distributions, mais elles allaient souvent très au dela des disponibilités nettes, et conduisaient les entreprises à s'endetter, ou du moins, à cesser de se désendetter.
Il n'y a qu'à comparer pour GM les montants distribués depuis 1987, et les pertes depuis 2000.
Jusqu'en début d'année, les dirigeants désiraient faire des douceurs aux mythiques "Zinvestisseurs".
Mythique, c'est qu'avec des retours exigés à 15 %, il était fort profitable pour eux de s'endetter à 5 % et d'empocher la différence en se trouvant génial. Si ce genre de manoeuvre est impossible au petit épargnant, le hedge fund, lui, ne s'en privait guère.
C. Lagarde trouve impossible de rééquilibrer ce partage. C'est, en effet, difficile dans le cadre d'une économie qu'on a délibérément ouverte à tous vents.
Mais dans le détail ? Il existe une loi comptable, toute bête. Elle concerne la réserve légale.
5 % du bénéfice doit être mis dans la réserve légale, jusqu'à ce que celle-ci atteigne 10 % du capital. Bien entendu, ces limites elles mêmes n'ont rien de sacrées. Elles pourraient être augmentées, sans réduire le bénéfice, seulement le versement de dividendes.
Comme c'est justement, ce versement qui crée problème, il faut le résoudre. Bon, pour le moment, il est réglé, les bénéfices sont en chute libre.
En outre, il faut aussi rappeler que bien des bénéfices étaient tout bonnement, fictifs.
Une entreprise tient ses comptes à sa valeur historique, et les "bonnes affaires" se contentent finalement et souvent de libérer des terrains qui ont -avaient- flambés, dans des endroits bien placés et qui font faire une plus value, non pas assise sur une performance économique, mais sur la dévaluation de la monnaie depuis l'acquisition.
Il y a trente ans de cela, le gouvernement Barre, soucieux de regonfler les bilans, avait fait voter une loi simple. Les entreprises pouvaient réévaluer leur bilan, comptabiliser des plus values, et c'était neutre fiscalement. Comme la partie distribution avait été négligée, cette loi eut un succés d'estime.
En réalité, cette manière de faire des élites économiques montre une sortie du système capitaliste.
Au 19° siécle, c'était sur une vision patrimoniale de plusieurs générations qu'on s'appuyait.
Pendant une bonne partie du 20°, le dividende était très réduit.
Le système reposait réellement sur une accumulation du capital, dans une firme bénéficiaire.
Aujourd'hui, ce système s'est largement détruit. GM et Chrysler n'existent plus, les grandes banques sont des squelettes, dont on agite les bras pour faire qu'elles sont vivantes, les grandes entreprises, pillées, ne valent guère mieux.
On a vu la pantalonnade des "stress tests" aux USA, on va importer cette pantalonnade en Europe.
Ce qui s'impose, c'est la nationalisation immédiate de toutes les grandes entreprises. Aucune n'est viable actuellement.
L'onde de choc de la propagation du chômage, auquel nous allons assister, auquel nous assistons, se révéle le tsunami de la crise.
La mer s'est retirée, et le mur s'avance vers le rivage, devant des spectateurs ébahis et assez stupide pour rester planté là, couillons, d'avoir été pris nageant sans maillot de bain.
L'heure, n'est pas à ma honte, mais à la fuite. Nier la réalité par des maquillages, c'est s'obstiner à nier l'évidence et rendre le péril plus pesant encore.
Newsletter
Abonnez-vous pour être averti des nouveaux articles publiés.
Pages
Catégories
- 2320 Politique
- 1954 Energie
- 1873 Actualités
- 1472 Economie
- 605 Chronique de l'effondrement
- 447 Immobilier
- 289 transport aérien
- 133 transport terrestre
- 112 pandémie
- 109 Polémique
- 106 politique
- 92 transport maritime
- 74 energie
- 60 economie
- 37 Faits divers