La baisse des loyers.

Elle est légère (0.8 % depuis le début de l'année) et ne se ressent que sur la moitié du territoire.
Enfin, quelques remarques.
On a choisi à nouveau comme expert, Michel Mouillart, recyclé en avaleur de chapeaux :
"la baisse du pouvoir d'achat des ménages et la montée en puissance du chômage constituent des facteurs puissants de baisse du marché. Beaucoup plus que ne le sont les taux d'intérêts ou les conditions d'octroi du crédit pour ce type de marché. Il est clair que si les ingrédients de la récession sont toujours là en 2010, le marché n'aura pas fini de baisser. "
Il paraissait, à une époque, que moins de ventes, ce n'était pas grave, car les gens se rabattraient sur la location, qui augmenterait donc.
En réalité, ce qui pése sur la conjoncture, c'est plusieurs faits :
- d'abord, des millions de logements libres (32, 774 millions de logements -2008- pour moins de 27 millions de ménages -2006-), les endroits où la crise du logement existe sont rares,
- ensuite, la désolvabilisation des ménages, entrainant les décohabitations différées, voire les recohabitations.
Les recohabitations auquelles on assiste sont de deux genres : la recohabitation des enfants chez les parents, à la fin des études, et la recohabitation des plus anciens, chez les ménages pivots. En gros, les ménages pivots (30-60 ans), se coltinent à la fois, anciens et jeunes.
Les anciens ont été aussi désolvabilisés par le ciseau des augmentations de prix des loyers, et la stagnation de leurs retraites et la quasi suppression des aides aux logements pour le secteur privé par le gouvernement Raffarin.
Pour se dérider, on peut lire les délires de l'Insee sur l'augmentation tendancielle du nombre de ménages jusqu'en 2030.
Si des plaisanteries comme celle de Grigny (ville sous tutelle, impôts locaux en augmentation de 50 %), venaient à s'étendre, on verrait immédiatement un phénomène de désolvabilisation se produire, pouvant précipiter des mouvements forts, à l'américaine.
Bien entendu, la ville de Grigny va encore plus se paupériser.
je rappellerais aussi que dans les montagnes cévenoles, des ruines de villages perchés existent. Au 17° siécle, les paysans détruisirent des toits pour ne plus payer d'impôts.
Le nombre de "feux" (ménages), se réduisit de moitié, pour une population stable.
Mais un préfet applique la loi, il n'est pas tenu par l'intelligence, ni par les conséquences de ses actes.
Il reste que cette tendance va perdurer, s'approfondir, et, loin de la propaganda-staffel les données de l'insee annonçait la crise profonde de la location :
- le nombre de ménages propriétaires passe de 1984 à 2006 de 50.7 à 57.2 %,
- le nombre de ménages non accédant de 26.3 à 37.6 %,
- le nombre d'accédants de 24.4 à 19.6 %, dénotant ainsi le caractère malsain de la flambée des prix de ventes,
- le nombre de ménages locataires du parc privé s'effritant de 22.4 à 20,4 %.
Entre une croissance du nombre de propriétaires et surtout de propriétaires fixés, un recul du % de ménages en recherche de location et la flambée de la construction en vue de la location, on ne pouvait qu'arriver à la baisse des prix.
Elle s'est faite attendre très longtemps, mais son mouvement, une fois enclenché, devrait être puissant.
Autre chose à signaler : d'après l'étude, les studios progressent. C'est plutôt réjouissant, car dans une grande partie du pays, le marché immobilier n'existe qu'à partir du F3.
Là aussi, on fait la constatation d'un fait parisien, une rêgle nationale imbécile.
Tous les propriétaires de studios savent la fugacité de l'occupation de leur bien.
Le comble des délices de la comédie humaine étant atteint en certains endroits. La Haute Loire, par exemple loge 85 % de ses habitants en individuel, et cette proportion est appellée à grandir, ça n'a pas empêché les réhabilitations dans la périodes 2005-2007 de se faire de manière monstrueuse dans les immeubles de rapports de centre-ville et centre-village.
Il suffisait qu'un propriétaire s'y mette, pour que toute une rue s'y mette.
Le panurgisme est une chose impressionnante.
On allait voir ce qu'on allait voir : ils allaient tous louer (c'est bien connu, il manque de logements).
Les mêmes, il y a un an, m'expliquaient doctement que baisser le loyer de 50 à 100 euros (pour 350 euros de loyers initial) était une "bonne affaire", plutôt que de se supporter un vide, en moyenne de 8 mois.
Enfin, pour ceux qui ne se sont pas découragés et continuent à vouloir louer...
une mairie a ouvert un service pour centraliser les offres de locations : 300 logements vides à louer pour 1800 habitants...
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