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La baisse des loyers.

2 Septembre 2009 , Rédigé par Patrick REYMOND Publié dans #Immobilier

Après 10 ans de hausses fortes, la décrue des loyers s'amorce enfin.
Elle est légère (0.8 % depuis le début de l'année) et  ne se ressent que sur la moitié du territoire.
Enfin, quelques remarques.
On a choisi à nouveau comme expert, Michel Mouillart, recyclé en avaleur de chapeaux :
"l
a baisse du pouvoir d'achat des ménages et la montée en puissance du chômage constituent des facteurs puissants de baisse du marché. Beaucoup plus que ne le sont les taux d'intérêts ou les conditions d'octroi du crédit pour ce type de marché. Il est clair que si les ingrédients de la récession sont toujours là en 2010, le marché n'aura pas fini de baisser. "
Il paraissait, à une époque, que moins de ventes, ce n'était pas grave, car les gens se rabattraient sur la location, qui augmenterait donc.
En réalité, ce qui pése sur la conjoncture, c'est plusieurs faits :
- d'abord, des millions de logements libres (32, 774 millions de logements -2008- pour moins de 27 millions de ménages -2006-), les endroits où la crise du logement existe sont rares,
- ensuite, la désolvabilisation des ménages, entrainant les décohabitations différées, voire les recohabitations.
Les recohabitations auquelles on assiste sont de deux genres : la recohabitation des enfants chez les parents, à la fin des études, et la recohabitation des plus anciens, chez les ménages pivots. En gros, les ménages pivots (30-60 ans), se coltinent à la fois, anciens et jeunes.
Les anciens ont été aussi désolvabilisés par le ciseau des augmentations de prix des loyers, et la stagnation de leurs retraites et la quasi suppression des aides aux logements pour le secteur privé par le gouvernement Raffarin.
Pour se dérider, on peut lire les délires de l'Insee sur l'augmentation tendancielle du nombre de ménages jusqu'en 2030.
Si des plaisanteries comme celle de Grigny (ville sous tutelle, impôts locaux en augmentation de 50 %), venaient à s'étendre, on verrait immédiatement un phénomène de désolvabilisation se produire, pouvant précipiter des mouvements forts, à l'américaine.
Bien entendu, la ville de Grigny va encore plus se paupériser.
je rappellerais aussi que dans les montagnes cévenoles, des ruines de villages perchés existent. Au 17° siécle, les paysans détruisirent des toits pour ne plus payer d'impôts.
Le nombre de "feux" (ménages), se réduisit de moitié, pour une population stable.
Mais un préfet applique la loi, il n'est pas tenu par l'intelligence, ni par les conséquences de ses actes.

Il reste que cette tendance va perdurer, s'approfondir, et, loin de la propaganda-staffel les données de l'insee annonçait la crise profonde de la location :
- le nombre de ménages propriétaires passe de 1984 à 2006 de 50.7 à 57.2 %,
- le nombre de ménages non accédant de 26.3 à 37.6 %,
- le nombre d'accédants de 24.4 à 19.6 %, dénotant ainsi le caractère malsain de la flambée des prix de ventes,
- le nombre de ménages locataires du parc privé s'effritant de 22.4 à 20,4 %.

Entre une croissance du nombre de propriétaires et surtout de propriétaires fixés, un recul du % de ménages en recherche de location et la flambée de la construction en vue de la location, on ne pouvait qu'arriver à la baisse des prix.
Elle s'est faite attendre très longtemps, mais son mouvement, une fois enclenché, devrait être puissant.
Autre chose à signaler : d'après l'étude, les studios progressent. C'est plutôt réjouissant, car dans une grande partie du pays, le marché immobilier n'existe qu'à partir du F3.
Là aussi, on fait la constatation d'un fait parisien, une rêgle nationale imbécile.
Tous les propriétaires de studios savent la fugacité de l'occupation de leur bien.

Le comble des délices de la comédie humaine étant atteint en certains endroits. La Haute Loire, par exemple loge 85 % de ses habitants en individuel, et cette proportion est appellée à grandir, ça n'a pas empêché les réhabilitations dans la périodes 2005-2007 de se faire de manière monstrueuse dans les immeubles de rapports de centre-ville et centre-village.
Il suffisait qu'un propriétaire s'y mette, pour que toute une rue s'y mette.
Le panurgisme est une chose impressionnante.
On allait voir ce qu'on allait voir : ils allaient tous louer (c'est bien connu, il manque de logements).
Les mêmes, il y a un an, m'expliquaient doctement que baisser le loyer de 50 à 100 euros (pour 350 euros de loyers initial) était une "bonne affaire", plutôt que de se supporter un vide, en moyenne de 8 mois.
Enfin, pour ceux qui ne se sont pas découragés et continuent à vouloir louer...
une mairie a ouvert un service pour centraliser les offres de locations : 300 logements vides à louer pour 1800 habitants...
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T
Ooops m'a grillé pour la remarque sur le nombre de logements vides, pour l'insee un ménage c'est un logement le reste c'est les résidences secondaires et les logements vacants. Un logement vacant ça veux pas dire grand chose à part le fait qu'il soit vide quand l'enquêteur passe, ça indique pas l'état du logement dont certains sont tellement pourris qu'il vaut mieux les détruire que de faire des travaux...<br /> <br /> Pour ce qui concerne la possibilité d'obtenir un logement social avec un rmi je ne suis pas tout à fait d'accord avec ta réponse Patrick; l'année dernière dans mon département (qui n'est pas spécialement pauvre) plus de 2/3 des personnes à qui on a attribué des logements sociaux avaient des ressources inférieures aux plafonds HLM PLAI, ce qui fait pour une personne hors idf 10000€ de revenus annuels imposable (15k€ pour 2) et même 43% moins de 8000€ (12000 pour 2).<br /> Donc ce n'est pas tant les ressources qui bloquent que la politique d'attribution des bailleurs sociaux: 16% de demandeurs chômeurs/rmistes/précaires mais 8% des attributions...<br /> Ce qui est certains c'est que les demandeurs sont de plus en plus pauvres et vu que les organismes hlm sont des bailleurs (presque comme les autres) ils préfèrent avoir des locataires qui règlent leur loyer et les charges qui leurs sont dues (les autres ils s'en foutent un peu)<br /> <br /> les plafonds de ressources<br /> http://www.logement.gouv.fr/article.php3?id_article=5641<br /> les plafonds de loyer<br /> http://www.logement.gouv.fr/article.php3?id_article=5024
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A
La montée de la précarité oblige les bailleurs à réduire les loyers<br /> http://www.lemonde.fr/economie/article/2009/09/03/la-montee-de-la-precarite-oblige-les-bailleurs-a-reduire-les-loyers_1235345_3234.html<br /> <br /> La petite phrase ou tu vas pouvoir te defouler patrick :<br /> "Nous devons de plus en plus souvent, vers le 10 du mois, expédier des relances, raconte Véronique Guillermé, directrice de l'agence Century 21, à Auray (Morbihan)(Bretagne sud).<br /> "Et si nous ne déplorons que 10 contentieux sur 480 locations gérées, on constate que les revenus des locataires sont de plus en plus faibles et n'atteignent plus le ratio de trois fois le montant de la quittance, comme l'exigent les assureurs privés."<br /> <br /> Merde, l'agro-alimentaire ne pait plus chez moi.<br /> Si le SMIC.
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L
patrick, question : un rmiste peut-il faire une demande de logement social, et si oui, comment fait-on pour payer le loyer, l'electricité, les charges, etc.?
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P
<br /> il peut faire sa demande et se l'accrocher où je me pense. Vu les loyers et les revenus, il n'a aucune chance de l'avoir.<br /> C'est une des choses pour laquelle je parle de recohabitations forcées, bien qu'un rmiste puisse avoir des abattements sur les prix de certains abonnements.<br /> <br /> <br />
A
Bonjour tout le monde,<br /> le "ne pas pouvoir se loger correctement" on en rigole quand on en est loin.<br /> Mais quand on est dedans c'est beaucoup moins drôle.<br /> Effectivement en Côte d'Azur, le moindre studio est à 500,00 euros / mois. Ce qui élimine au moins la moitié des gens vu qu'en France le salaire médian est à 1470,00/mois... Et dans la région à 1000,00 et des poussières (désolée je n'ai plus le lien de référence). Que voulez-vous c'est le "prix du marché"...<br /> Misère !<br /> Cordialement<br /> Amada<br /> http://les-deboires-d-amada.over-blog.fr/
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G
Rien à voir: transport aérien. <br /> Faillite de SkyEurope (http://www.boursorama.com/infos/actualites/detail_actu_marches.phtml?num=f6e5f55975118fbe959d645251464d66)<br /> <br /> et Singapore Airlines "diffère" la livraison de 8 A380. Notez la première phrase de la dépêche, particulièrement alambiquée (accepté de retarder) pour essayer d'atténuer le côté négatif de cette nouvelle (http://www.boursorama.com/infos/actualites/detail_actu_marches.phtml?num=e6a31f4e5c63a0b8fa1339b7f65c8204)
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D
...même quand ce sera le chaos, avec Pernod-Ricard, il nous restera quelque chose à boire...
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P
En recohabitant avec pépé et mémé, les jeunes chômeurs pourront toujours trinquer !<br /> <br /> "Pernod Ricard annonce une hausse de 21% de son résultat opérationnel courant"<br /> <br /> lien :<br /> <br /> http://www.lepoint.fr/actualites-economie/2009-09-03/pernod-ricard-confiant-pour-2009-2010-malgre-l-environnement/916/0/373735
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A
Patrick,<br /> <br /> Je me souviens d'un reportage ces dernières années où de jeunes japonais dormais dans une sorte de cybercafé où il avait box de 2m*2m environ avec 1,5 à 2m de hauteur.<br /> Avec aussi une douche et des sanitaires et un distributeur automatique d'aliments.<br /> Et ces jeunes joponais dormais et vivait là alors qu'ils avaient un petit boulot dans une sorte de dortoir pour lycéen sans intimité<br /> mais pas assez pour se payer un vrai logement.
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O
Patrick, je suis fan de votre blog (vos blogs même, présents et passés), mais je n'écrit que pour vous contrarier :-)<br /> <br /> 32 millions de logements, si je lis bien, c'est le nombre total de logements en France pour 27 millions de foyer. (là on est d'accord).<br /> Le nombre de logement vacants c'est 2 millions, c'est d&jà impressionnant. <br /> <br /> Dans ma région (la côte d'azur), quand je vois le nombre de logements vides alors qu'il y a parait-il un manque chronique de logement ! D'après les chiffres, 25% des logements sont inoccupés (résidence secondaire + vacantes). Visuellement, c'est pire.
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B
Hypothèse : les recohabitations entre parents retraités et enfants chômeurs vont exploser. Ce seront des recohabitations subies, non voulues.<br /> <br /> Lisez cet article :<br /> <br /> La présidente du Medef Laurence Parisot prévient que la vague des plans sociaux n'est pas terminée et que 70.000 petites et moyennes entreprises sont menacées de disparition cette année.<br /> <br /> A l'occasion de l'ouverture de l'université d'été de l'organisation patronale, elle a estimé que le soutien aux PME et la réforme des retraites étaient prioritaires, et a délivré un satisfecit à la politique fiscale du gouvernement.<br /> <br /> Priée de dire si la vague des plans sociaux était terminée, elle répond dans un entretien publié par Le Monde que "le plus grand plan social, ce sont les dépôts de bilan des PME".<br /> <br /> "Si l'on reste sur le rythme du début d'année, près de 70.000 entreprises vont disparaître en 2009 et, avec elles, des centaines de milliers d'emplois", ajoute-t-elle.<br /> <br /> http://www.boursorama.com/infos/actualites/detail_actu_marches.phtml?num=206f02153c91a342c230401ab5a174aa
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A
Patrick, un article qui va te plaire :<br /> <br /> Research on Homeownership Rate through 2030<br /> http://www.calculatedriskblog.com/2009/08/research-on-homeownership-rate-through.html<br /> <br /> "The New Urbanity: The Rise of a New America" (no link). Nelson sees a dramatic shift in American cities based on changes in demographics and in housing peferences. He believes this will lead to a "new era of infill and redevelopment."<br /> ...<br /> "This has significant implications for planning and homebuilders. If Nelson is correct, there will be a dramatic shift towards a "new urbanity" and away from suburbs. And also a shift towards more renting."
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