le sondage des échos.

71 % des français ont une mauvaise opinion de l'économie de marché,
69 % du capitalisme,
66 % des banques,
61 % des grandes entreprises...
On assiste donc à une vraie crise de conscience, avec, quand même une chose étonnante : malgré deux ans de crise carabinée, plus de 20 % des sondés croient encore visiblement au système.
Pour ce qui est de l'activité, 92 % des entreprises ont moins de commandes et de perspectives de commandes, et pour 76 %, la pression sur les prix s'intensifie.
Avec 80 000 chômeurs en plus le mois dernier, cela n'étonnera personne, encore faut il prendre en compte que le chômage partiel généralisé a largement évité le pire au niveau chiffre.
Le pouvoir d'achat est en crise profonde : 88 % des sondés notent l'augmentation des prix des dépenses courantes, 58 % d'une perte de valeur du patrimoine, 52 % une perte de revenu.
Les ouvriers s'estiment touché par la crise, plus que les cadres (43 % contre 27 %).
Bien entendu, cela n'étonnera personne, les profondeurs de statut, d'épargne et de revenu sont différentes. Dans un cas, la graisse a fondue, dans l'autre, il y en a encore, bien que de moins en moins, et d'une manière générale, l'encadrement se croit protégé par son statut.
La période actuelle, dément cette croyance.
la confiance s'étale entre 20 et 25 % des sondés. On voit donc la rétractation de la croyance au système à la seule vraie classe moyenne et dirigeante, les 20 % supérieurs, la totalité du reste de la population, les 80 % n'y croient plus.

De la perte de confiance, à l'hostilité déclarée, il y a un pas à franchir, qui sera, qui est franchi en ce moment : licenciements, fin de CDD et d'intérim.
Même les chefs d'entreprises ont une mauvaise opinion du capitalisme, des banques, de l'économie de marché. Bien entendu, c'est moins net chez eux, ils espérent s'en sortir.
Dans ce contexte, le chiffon rouge des rentes, pardon rémunérations patronales, prend l'eau.
Pour sauver leurs positions sociales, certains, à l'instar des années 1930, vont très loin et ont enterrés en vitesse, sans fioritures et en cachette, leur libéralisme. En premier lieu, l'institut Montaigne et Claude Bébéar, pour qui on n'était jamais assez libéral et jamais assez échangiste (libre).
Le patrimoine des ménages, lui, est écorné par l'effondrement immobilier. Beaucoup de choses sont à vendre, étant donné la pyramide d'âge, beaucoup se mettent en vente. Dans beaucoup d'endroit, manque la population.